Violence et pédophilie
Recueil de rapports sur la violence et la pédophilie…
Enquête effectuée pour la réalisation d'un ouvrage littéraire sur le sujet par Alain Terdit [email protected]
16 Le plaisir du corps et l'origine de la violence
47 Assistance aux personnes en prise avec
des attirances pédophiliques
59 Rapport capital
109 Communiqué : Le Monde du 26 janvier 1977
Brochure
P.S.V.G.(1979)
Association Protestante Néerlandaise de Planning Familial
Beaucoup
d'entre vous auront du mal à lire cette brochure calmement. Si vous avez des
problèmes avec certains passages, ne la jetez pas tout de suite. Essayez
d'abord de réfléchir calmement pour savoir ce qui vous pose problème. Vous
trouverez pages 14 et 15 une petite liste d'idées et d'opinions qu'on rencontre
fréquemment. Si vous n'arrivez pas à comprendre d'où viennent vos difficultés,
vous devriez consulter cette liste. Même si votre opinion est déjà faite
d'avance, vous y trouverez peut-être matière à réflexion.
P.S.V.G.
FÉVRIER 1979
Cette brochure a été réalisée par une ASSOCIATION NÉERLANDAIS (et protestante) DE PLANING FAMILIAL.
Il faut donc replacer certaines informations et affirmations dans leur contexte
géographique et historique. Cette brochure fait partie d'un ensemble destiné à
une diffusion très large, qui comporte entre autres: homosexualité; drogues;
jeunes et sexualité; la pilule; contraception; la ménopause; maladies
vénériennes etc.
Cette brochure parle de pédophilie.
Elle est destinée à tous ceux qui veulent en savoir plus sur la pédophilie,
mais surtout à ceux qui sont concernés. En premier lieu, les pédophiles
eux-mêmes, et les enfants qu'ils fréquentent. A côté de cela, les parents avec
des enfants jeunes, et les parents ayant des enfants pédophiles, sont
concernés. A cause des lois actuelles, il arrive aussi que la police et les
magistrats y soient confrontés. Des travailleurs sociaux y sont impliqués
également. Ainsi, il y a de nombreuses personnes qui s'occupent de pédophilie.
A vrai dire, cette brochure s'adresse également aux enfants, mais ils
s'apercevront rapidement qu'il s'agit malgré tout d'une brochure pour adultes.
Cela vient de ce que la "pédophilie" est non seulement un mot
d'adulte, mais surtout un problème d'adulte.
Par conséquent, vous lirez d'abord:
|
- qu'est-ce que
c'est que la pédophilie? |
|
- que sont les
pédophiles? |
|
- qui sont-ils? |
|
- que font les
pédophiles avec les enfants? |
|
- avec qui le
font-ils? |
|
- comment
s'y prennent-ils? |
et seulement après:
|
- que pensent les
enfants de leurs contacts pédophiles? |
Là aussi, les enfants n'occupent que
la seconde place. Avec cette brochure nous tenterons de donner une meilleure
image de la pédophilie. Nous voulons aligner des faits, et ainsi nous
débarrasser de préjugés et malentendus.
L'être humain éprouve des sensations
sexuelles et amoureuses de toutes sortes: homosexuelles, pédophiles,
hétérosexuelles. Certaines personnes ont plus de sensations d'une sorte que
d'une autre sorte. Quand nous découvrons cela, nous nous empressons de leur
coller une étiquette: une personne surtout attirée par quelqu'un de son propre
sexe s'appellera homosexuel; quelqu'un qui se tourne surtout vers le sexe
opposé s'appellera hétérosexuel, et ceux qui dirigent leurs sentiments surtout
vers les enfants, s'appelleront pédophiles. Littéralement cela veut dire :
"quelqu'un qui aime les enfants". Et c'est exactement ce dont il
s'agit. Vu de cette façon, il arrive à chacun d'entre nous d'avoir de tels
sentiments, consciemment ou inconsciemment. Parfois la sexualité y joue un rôle.
Et parfois on s'en rend compte:on s'aperçoit par ex. qu'on aime chahuter avec
des enfants. Et parce que nous avons du mal à accepter cela, on a commencé à
nous mettre, et à mettre les autres, dans des catégories: pédophiles,
homophiles etc. Quand une personne oriente sa sexualité surtout vers l'autre
sexe, elle est hétéro: il (ou elle) DOIT se comporter de telle ou telle façon,
et les autres pulsions (pédophiles, homophiles) sont cachées, opprimées ou
ignorées.
Les pédophiles sont des personnes
qui se sentent attirées par les enfants, y compris sexuellement. Le fait de se
sentir attiré par les enfants est vécu comme une partie intégrante de la
personnalité: quand on n'a pas le droit d'avoir ces sentiments, on n'a pas le
droit d'être soi-même.
Des personnes qui aiment surtout
les enfants, on en trouve partout: ce sont des hommes et des femmes, des femmes
de 25 ans et des hommes de 50 ans, des gros, des maigres, des grands, des
petits, des gentils et des pas-gentils. Il y a des personnes qui se sentent
attirées par les enfants de leur sexe, des enfants du sexe opposé, ou par les
deux. Et, comme chez les homosexuels ça ne se voit pas sur leur figure.
Pour résumer, on pourrait dire: la
même chose que les autres adultes, mais parfois il s'y ajoute des actes
sexuels. Le pédophile tient surtout à faire savoir à l'enfant qu'il l'aime.
C'est pour cette raison que la plupart du temps il n'y aura pas
"pénétration" avec des enfants jeunes. Un garçon ou une fille d'une
dizaine d'années n'est pas encore suffisamment "bâti" pour cela. Un
homme adulte qui essaie d'introduire son pénis dans le vagin d'une fillette,
lui fera mal dans la plupart des cas. Par conséquent, les pédophiles, en
général, s'abstiendront, ne fût -ce que pour cette raison. Mais qu'est-ce
qu'ils font alors? Non seulement ils parlent ensemble, rient ensemble, jouent
ensemble etc., mais ils s'embrassent aussi, se caressent, se montrent leurs
organes sexuels. Parfois l'adulte se masturbe devant son (sa) petit(e) ami(e),
ou se laisse masturber.
Le pédophile se sent attiré par les
enfants d'environ 8 à 15 ans. Avec l'arrivée de la puberté, l'enfant perd
parfois son attraction SEXUELLE pour l'adulte. Il arrive que le plus jeune
accepte cela difficilement. Mais très souvent l'amitié subsiste. Comme dans les
relations entre adultes, le pédophile peut avoir des relations avec des enfants
qu'il connaît depuis longtemps et avec des enfants qu'il connaît depuis très
peu de temps. La plupart du temps, les deux partenaires se connaissent déjà
depuis très longtemps avant d'en arriver à vivre une relation pédophile.
Souvent ils habitent dans le même quartier, parfois l'adulte est un ami des
parents, ou un membre de la famille.
Comme nous venons de le voir, les
partenaires se connaissent souvent depuis fort longtemps. Aussi, beaucoup de
relations se développent-elles peu à peu. A un moment donné, cette relation
devient plus intime, et la sexualité peut y trouver sa place. Dans ce cadre, il
n'y a pas à proprement parler d'"initiative". Quand une relation se
développe peu à peu, il arrive un moment où les deux partenaires estiment que
la sexualité peut y trouver place. Il est à noter, cependant, qu'il arrive très
souvent que ce soit le plus jeune qui "commence", ou joue les
"incitateurs". Mais dans la plupart des cas, l'aspect sexuel se
développe progressivement, en interaction? Le pédophile peut avoir, lui aussi,
des contacts uniques et sans lendemain. Là, également, l'initiative peut venir
de l'enfant comme de l'adulte. Il arrive parfois que le contact sexuel soit
imposé. L'adulte peut abuser de son pouvoir; il, ou elle, peut user de
contrainte, ou essayer par des voies détournées d'obtenir l'assentiment de l'enfant.
Mais ceci n'est pas spécifique de la sexualité pédophile. Dans les contacts
homo ou hétérosexuels également, il peut être question de contrainte et de
pouvoir. Seulement, les enfants sont moins en mesure de se défendre que les
adultes. Il est toujours plus facile d'abuser d'un enfant (et pas seulement sur
le plan sexuel). les rapports avec des enfants exigent TOUJOURS respect et retenue. Il se trouve que les parents
oublient cela bien plus souvent que les pédophiles, parce que les parents
considèrent ces petites personnes comme LEURS
enfants.
Quand un enfant a une relation avec
un pédophile sans intervention extérieure, des liens d'amitié se tissent qui
subsistent souvent quand l'aspect sexuel de la relation a cessé d'être. Souvent
l'adulte a une grande importance pour l'enfant en tant que personne de
confiance, comme soutien, mais avant tout comme "partenaire en
amour". Les sentiments que l'enfant éprouve sont des sentiments de
"être amoureux de" et "bien aimer". L'aspect sexuel a
probablement une signification autre pour lui que pour l'adulte. Parfois
l'enfant est passif. il apprécie la tendresse et les caresses: il se laisse
faire gentiment. Mais il arrive aussi que l'enfant soit actif. PROBABLEMENT
l'enfant ne voit pas le sexe comme une chose à part dans une relation. On peut
dire que chez certains enfants la sexualité fait encore partie intégrante de
leur existence.
Nous avons été très prudents en
parlant de la sexualité des enfants; nous disions "probablement, ils le
sentent ainsi". Prudence à observer, car finalement nous ne savons pas
grand chose de la sexualité infantile. On entrevoit beaucoup de choses, et une
de nos erreurs est de regarder leur sexualité en partant de nos propres
sentiments et sensations. Nous projetons nos propres opinions, sentiments et
expériences sur les enfants. Peut-être parce qu'en tant qu'adultes nous avons
oublié notre propre enfance; peut-être aussi parce que nous VOULONS oublier notre enfance quand il
s'agit de sexualité. Les adultes d'aujourd'hui qui ont eu des "expériences
sexuelles" en tant qu'enfant ont appris que c'était "mal".
Les sensations qu'ils ont pu avoir
en jouant "au docteur" ou "au papa et à la maman" sont
souvent profondément refoulées. Pour savoir quelque chose sur la sexualité des
enfants, il faudrait regarder les enfants sans idée préconçue. Et peut-être
aussi se regarder sans idée préconçue. Car il se peut que l'adulte ait déjà eu,
à un moment ou à un autre, une réaction de recul quand il a senti la pulsion de
caresser sexuellement un enfant (par ex. en lui donnant son bain...). L'enfant
a toujours affaire à des adultes. Et ces adultes interdisent, punissent, se
fâchent.
Dès son plus jeune âge, on apprend
à l'enfant qu'il ne faut pas faire de choses "sales". Même sans que
les adultes l'expriment clairement, l'enfant sent, de par l'attitude des
adultes, que certains jeux amusants sont interdits. Et c'est pour cela qu'il
préfère y jouer dans des coins obscurs où l'on risque moins la découverte.
Ainsi, la vie sentimentale de l'enfant est très rapidement entourée d'une
ambiance un peu malsaine. Et la sexualité des enfants devient un comportement
dicté par les adultes.
L'adulte est très important pour
l'enfant. L'adulte détient le pouvoir. Les adultes, les parents, les
grands-parents, les enseignants, les flics, les automobilistes, les médecins et
ainsi de suite, tous ces adultes déterminent ce que les enfants ont le droit,
ou n'ont pas le droit de faire. Le monde de l'enfant est étriqué. La rue où il
joue est dangereuse à cause des automobilistes, la maison qu'il habite est
conçue par un architecte adulte, et qu'est-ce qu'il apprend? des leçons
prodiguées par des instituteurs. Les frontières de l'enfant sont beaucoup plus
resserrées que nous ne le pensons. Dans le domaine de la sexualité aussi,
l'adulte a imposé les limites. C'est lui qui détermine ce qui est bien, ce qui
est mal, ce qui est "propre" et ce qui est "sale". On
pourrait dire que c'est l'opinion des adultes qui entoure de frontières la
sexualité des enfants. Et, évidemment, cela est également valable pour les
relations pédophiles.
Jusqu'ici nous avons essayé
d'expliquer ce qu'est la pédophilie, ce que font les pédophiles, et comment les
choses PEUVENT se passer dans une
relation. Il y a beaucoup de malentendus et de préjugés dans ce domaine, qui
déterminent en grande partie l'évolution des relations pédophiles. Nous allons
les regarder de plus près.
Il y a des gens qui pensent que
tous les pédophiles sont des homosexuels. C'est faux. Il y a autant de
pédophiles attirés par les enfants de l'autre sexe que de pédophiles attirés
par les enfants de leur propre sexe.
Également faux. Parmi les
homosexuels, on trouve la même proportion de pédophiles que parmi les
hétérosexuels.
Faux. Le pédophile peut avoir
n'importe quel âge, jeune ou vieux. Il n' y a pas que des hommes. Une femme
aussi peut tomber amoureuse d'un enfant. Mais comme on considère qu'il est
normal qu'une femme embrasse et caresse les enfants, elle n'attire pas
l'attention...Et, au fait, ils ne sont pas dégoûtants non plus.
Cela devient monotone: faux
également. On trouve des gens frustrés partout, chez les homosexuels, les
pédophiles, les hétérosexuels. Ce qui est vrai, c'est que par l'interdiction de
vivre la vie sexuelle, le pédophile peut devenir frustré. Il n'est pas frustré
parce qu'il est pédophile, mais il peut le devenir s'il ne peut pas s'exprimer
en tant que pédophile.
Le fait d'être homosexuel ou
hétérosexuel n'a rien à voir avec une expérience pédophile. Des recherches ont
démontré que parmi les personnes ayant eu des contacts pédophiles, il y a
autant d'hétérosexuels que parmi ceux qui n'avaient pas eu ces contacts.
Beaucoup de gens pensent que le
pédophile attire l'enfant dans un endroit tranquille en lui proposant des
bonbons, des glaces, des petits cadeaux. Cela arrive. Et quand cela arrive,
c'est tout simplement parce que le pédophile, de par la législation actuelle et
la condamnation sociale, est pratiquement forcé à agir ainsi.
A vrai dire on ne peut pas appeler
cela un malentendu. L'accusation est beaucoup trop grave. Rarement, très
rarement, il arrive qu'un pédophile en vienne à tuer. C'est en général par peur
de la découverte. Cela n'est pas spécifique à la pédophilie. D'autres crimes
sont commis par peur de la punition. Ainsi, un voleur PEUT devenir un assassin,
et un pédophile PEUT tuer. Mais , encore une fois, cela est très très rare, et
provient de la peur de la découverte (et donc de la punition). Cela n'a rien à
voir en soi avec la pédophilie.
Parmi les pédophiles on trouve des
gens de toutes sortes. Quelques-uns ont l'air "bizarre", d'autres
paraissent parfaitement "normaux". Il est difficile de déterminer
exactement ce qu'est être "bizarre" ou "normal. Être différent
ne veut pas dire être détraqué. Vouloir nuire à ses prochains, voilà une forme
de déséquilibre. En suivant ce raisonnement, on pourrait bien en arriver à la
conclusion que l'automobiliste "normal" qui conduit comme un
chauffard et se moque du nombre de victimes d'accidents de la route, est en
fait un détraqué. Être différent et penser différent ne veut pas dire: être
détraqué.
Nous venons de parler de
"nuire à ses prochains". Beaucoup pensent que la relation pédophile
nuit à l'enfant. Qu'en est-il? Il y a eu beaucoup de recherches dans ce
domaine, en Hollande et dans d'autres pays.. Dans aucune des recherches portées
à notre connaissance, il n'apparaît qu'une relation pédophile, EN TANT QUE TELLE, peut nuire à
l'enfant. Mais dans notre culture, il est rarement question d'un contact isolé.
Il y a beaucoup de choses autour, et là, il peut y avoir conséquences
désastreuses.
Premièrement, il y a les ravages
causés par les parents de l'enfant. La découverte d'une relation engendre
souvent panique et colère. De telles réactions, engendrées par l'ignorance, nuisent
à l'enfant. Ce que l'enfant éprouve comme de la tendresse, de l'amitié, devient
soudain quelque chose de sale, d'interdit.
Il y a aussi les ravages faits par
les contacts avec la police et la justice. Heureusement, depuis quelques
années, il y a chez les juges et les policiers, le début d'une approche plus
nuancée de la pédophilie; mais un interrogatoire, l'attente dans un poste de
police etc. donnent néanmoins à l'enfant l'idée qu'il s'est passé des choses
terribles.
Et le pire de tout, peut-être:
quand l'enfant a l'impression que par son témoignage, son meilleur ami (ou sa
meilleure amie) va se retrouver en prison. Cette terrible pensée peut parfois
accompagner l'enfant tout le long de sa vie. Ainsi, ce sont surtout les
réactions de l'entourage qui nuisent à l'enfant. Mais, en même temps, ce monde
extérieur se nuit à lui-même. Les parents se nuisent à eux-mêmes en nuisant à
leur enfant
On peut aller jusqu'à dire qu'en
tant que société nous nous nuisons à nous-mêmes en réagissant de cette façon à la
pédophilie. C'est une réaction qui résulte des préjugés, des malentendus; et
peut-être aussi de l'impuissance des adultes à assumer leur propre sexualité,
qui recouvre aussi des sentiments pédophiles.
La sexualité devient une chose qui
doit se passer dans le noir, qui est sale et, à vrai dire interdite. C'est
ainsi que l'on forge des sentiments de culpabilité: des sentiments de
culpabilité qui n'ont rien à voir avec une faute réelle. A cause de ces
sentiments de fausse culpabilité, il devient souvent difficile de prendre
conscience de ses véritables fautes. Là aussi, il y a "dégâts".
Beaucoup des ravages dont nous venons de parler proviennent de l'ignorance, des
préjugés, des malentendus. En ne s'attaquant pas à ces préjugés, en n'essayant
pas de se débarrasser des malentendus, l'on se rend complice, et là aussi, on
nuit à ses prochains. Cela est surtout le cas de certains journaux, qui
exploitent quelques débordements, et qui en font des articles à
sensation.
C'est aussi le cas de certaines
personnes, qui se laissent entraîner par leurs propres émotions, sans
réfléchir, en pensant ainsi protéger les enfants. Il faut parler également du
tort fait aux pédophiles. A cause de tous ces préjugés et malentendus, ces
personnes sont condamnées à ne pas être elles-mêmes, à ne pas être en paix avec
leur conscience Et quand elles vivent activement leur pédophilie, la peur de la
découverte les habite continuellement. C'est pour cela qu'il y a parfois des
accidents (et ces accidents ne font que renforcer les préjugés). Cercle
vicieux. Là aussi , l'on fait du tort.
Les rapports avec les enfants de
moins de 16 ans constituent un délit. Dans notre code civil on appelle cela :
attentat à la pudeur etc. Ces derniers temps, il y a de plus en plus de personnes
qui voudraient se débarrasser de ces lois, et surtout supprimer les limites
d'âge. La législation actuelle est faite pour protéger l'enfant, mais en fait
l'enfant n'est nullement protégé, et dans la pratique il y a plus de mal fait
que de bien. La meilleure façon de protéger l'enfant, c'est de lui apprendre à
se protéger lui-même.
La pédophilie est assez fréquente.
En cas de découverte, il faut que les parents réagissent, que l'entourage réagisse
et que (parfois) la police réagisse. Ce serait merveilleux si cela pouvait se
passer d'une façon raisonnable, sans préjugés. Mais c'est beaucoup demander.
Ces préjugés sont souvent bien ancrés en nous, on a grandi avec et ils ne se
laissent pas mettre de côté. On a affaire à des sentiments, et tout en sachant
qu'ils ne sont pas toujours justes, il est difficile de les surmonter. Mais on
peut essayer, et ces quelques conseils peuvent y aider.
A vrai dire, un seul conseil
suffit: ne fais jamais ce que tu n'as pas envie de faire. Les enfants sentent
très bien ce qu'ils veulent par eux- mêmes, et ce qu'ils ne veulent pas. Cela
n'a rien à voir avec la désobéissance. On est désobéissant quand on fait une
chose dont on sait en soi-même que c'est mal (ou quand on ne fait pas une chose
dont on sait qu'elle est bonne). Quand l'enfant est honnête avec ses parents,
c'est-à-dire quand il leur dit franchement ce qu'il aime et ce qu'il n'aime
pas, quand il leur dit ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas, à ce moment-là
les parents savent où ils en sont. Tu dois pouvoir leur dire ce que tu as fait,
où et avec qui. Quand les parents savent cela, ils n'ont plus aucune raison de
s'inquiéter.
Beaucoup de parents ont du mal à
accepter la pédophilie. Il n'y a aucune raison de panique concernant l'amitié
d'un pédophile et d'un enfant, même si dans cette relation il est question de
rapports sexuels.
Ayez confiance en votre enfant. Si
votre fils, ou votre fille, ressent cette relation comme agréable, ne détruisez
pas ce lien. Votre enfant est parfaitement capable de savoir par lui-même ce
qu'il aime. Votre enfant ne comprendra pas la destruction d'un tel lien.
Cependant il s'agit de veiller à ce
que l'enfant ait un véritable chez-soi, un lieu où il se sente en sécurité, un
endroit où il reçoive amour et chaleur. Cela évitera que l'enfant aborde la
relation pédophile à partir d'une situation de manque, tout simplement parce
qu'il a besoin de chaleur et de tendresse et qu'il accepte le rapport sexuel
par-dessus le marché.
Une éducation sexuelle honnête et
claire est d'une importance capitale pour l'enfant. L'ignorance rend curieux et
cachottier. L'enfant qui peut avoir des conversations honnêtes avec ses parents
aura tendance à les tenir au courant de ses faits et gestes plus facilement. Il
est bon qu'un enfant sache où se trouvent ses parents, et il est bon que les
parents sachent où se trouve leur enfant. C'est une bonne habitude à prendre
que de se raconter où l'on va.
Les parents ne doivent pas
s'inquiéter des manifestations de sexualité chez leur enfant. Vraiment, les
enfants ne garderont aucune séquelle de ces jeux sexuels auxquels ils
participent sans aucune contrainte.
Comme nous le disions précédemment,
le mal vient presque toujours de l'entourage. Préservez votre enfant de cette
tragédie. Ne courez pas tout de suite à la police. Si votre enfant a un ami
pédophile, essayez d'abord d'entrer en contact avec lui. Faite-lui savoir qu'il
n'est pas question de menaces, de police, et essayez de discuter avec l'ami(e)
de votre enfant. En cela, ne forcez pas votre nature: il n' y a pas de mal à ce
qu'il(elle) sache que vous avez des problèmes à accepter sa relation avec votre
enfant.
Et si vraiment il s'est passé des
choses désagréables (par ex. dans le cas d'une violence physique ou d'une
contrainte caractérisée), vous pourrez toujours vous adresser à la police. Dans
ce cas, essayez de leur expliquer calmement ce dont il s'agit. Limitez-vous aux
faits et ne vous laissez pas entraîner par la peur de choses qui n'ont,
probablement, pas eu lieu. Bien que dans la police l'on rencontre de plus en
plus de compréhension vis-à-vis de la pédophilie, il s'agit de leur dire
clairement que le plus grand tort causé à l'enfant vient souvent de
l'entourage, dont la police.
Par ailleurs: en cas de problème,
il est toujours recommandé de s'adresser D'ABORD
à des personnes de confiance (et ce ne sont pas forcément des professionnels).
La pédophilie est difficilement compréhensible
pour beaucoup de gens. Ceux qui ne reconnaissent pas en eux-mêmes ces
sentiments, et ceux qui les ont refoulés, n'y comprennent rien.
De nombreux pédophiles ont du mal à
accepter leur propre nature, et à se découvrir. La peur de la punition, de la
condamnation sociale, de l'incompréhension chez les autres et la difficulté de
s'assumer soi-même, amènent des pédophiles à se faire passer pour ce qu'ils ne
sont pas. Le comportement qui s'ensuit , bien que compréhensible, ne fait que
renforcer les préjugés déjà existants. Essayez de parler de vos sentiments à
d'autres personnes. Cela peut très bien se faire dans le cadre d'un groupe de
discussion pédophile.
Essayez de discuter de manière
franche et honnête avec les parents de votre petit(e) ami(e); à l'avance, si
possible. Parlez-leur de vos sentiments, de vos projets, dites-leur ce que vous
comptez faire. La plupart du temps cela ne sera pas possible, mais parfois on
peut trouver le courage, et contribuer ainsi à briser le cercle vicieux.
Ne paniquez pas en cas de
découverte, même si la police s'en mêle. Restez calme. Il existe beaucoup de
possibilités d'assistance juridique. Vous y avez droit. Si vous avez des
démêlés avec la police, demandez TOUT DE
SUITE une assistance juridique. Vous devez savoir également que vous
n'êtes pas obligé de répondre aux questions. Comme nous le disions, le fait de
s'accepter soi-même est très important. Ce n'est que sur les bases d'une telle
acceptation qu'un pédophile peut s'interroger sur la façon dont il veut vivre
sa pédophilie.
Il arrive fréquemment que des
enfants rentrent à la maison en disant: "Maman, 'y avait un sadique à la
sortie de l'école!".
"Sadique" et quelques
autres termes similaires sont des notions que les enfants utilisent souvent.
Ils trouvent cela passionnant, et en même temps cela leur fait un peu peur. Ils
s'excitent entre eux, et la rumeur s'amplifie. Les causes en sont, une fois de
plus, tous les malentendus, préjugés et peurs qui accompagnent dans notre
société le phénomène pédophile.
Ces rumeurs, ces peurs, peuvent
engendrer des situations très pénibles, et avoir des conséquences désastreuses.
Les enseignants peuvent contribuer à "limiter les dégâts".
Quand de telles rumeurs circulent,
on peut en tirer profit et discuter ouvertement de la pédophilie en classe. Il
est également bon d'essayer, dans les réunions de parents et dans les contacts
plus personnels avec des parents, d'évacuer un peu de cette peur qu'ont tant de
parents. Si vous découvrez qu'un enfant de votre classe a une relation
pédophile, essayez d'abord d'entrer en contact avec l'adulte, et de discuter
avec lui, ou elle. Ne cédez JAMAIS à la panique en courant chez les parents.
Vous feriez plus de mal que de bien.
Beaucoup d'entre vous ont certainement eu des difficultés à lire cette brochure. La pédophilie est un sujet chargé d'émotions, et la plupart des gens ont du mal à accepter la pédophilie, ou la refusent entièrement. Cela tient à notre regard sur les enfants, et à nos propres doutes concernant la sexualité. Dans notre société, l'enfant est considéré comme une petite personne fragile et innocente, la propriété de ses parents, qui doivent le guider jusqu'à l'âge adulte. Si nous considérions l'enfant comme une personne à part entière, avec ses propres sentiments, un cerveau, et qui ne soit la propriété de personne, alors peut-être la pédophilie deviendrait moins menaçante. La sexualité est un sujet qu'on aborde difficilement dans notre société. Elle est (encore et toujours) entourée de sentiments de culpabilité, de peur, de cochonnerie. Tant que nous aurons des problèmes avec notre propre sexualité, nous ne pourrons pas réfléchir de façon honnête et sans préjugés sur la pédophilie. Dans ce processus immense, cette brochure n'est qu'une goutte d'eau dans un océan. La modification des lois et, surtout, l'évacuation de la peur panique sans fondement vis-à-vis de la pédophilie, feront avancer bien plus vite ce processus
Si, en lisant cette brochure, vous vous
êtes mis en colère, en vous disant:
Ne croyez-vous pas que vous vous
posez un peu trop en propriétaire de votre enfant? Ne pourriez-vous pas le
considérer comme un être indépendant, avec ses propres sentiments et désirs?
Pourquoi appelez-vous
"cochonnerie" ce qui peut être une expression de l'amour? Pensez-vous
que votre propre sexualité est "cochonne" aussi?
N'avez-vous jamais envisagé que le
pédophile aussi a des parents? N'avez -vous jamais réfléchi à ce qui se
passerait si votre frère ou sœur, votre père ou votre mère, votre mari ou votre
femme, était arrêté pour attentat à la pudeur? Si tout le voisinage montrait du
doigt cette personne que vous aimez? Sachez que cela AUSSI est une façon d'être mêlé à la pédophilie.
Évidemment, chacun d'entre vous
veut que la vie de ses enfants soit la plus sûre possible. Mais êtes-vous
certain que votre enfant n'est pas en sécurité dans une relation pédophile?
Est-ce que vous vous faites autant de mauvais sang pour l'insécurité de la
circulation routière? Et l'armement nucléaire? Et les programmes de télévision?
Et les jouets guerriers, inutiles et moralement condamnables? Dites-vous que la
sécurité à 100% n'existe pas. D'ailleurs, il ne faudrait pas parler de sécurité
et d'insécurité quand il n'est pas question de nuire. La meilleure sécurité,
vous l'obtiendrez en informant vos enfants, et à les soutenir en toute
sécurité.
Vraiment?
(Introduction à l'article dans le "Bulletin of the Atomic
Scientists":)
James W. Prescott est neuropsychologue et gestionnaire dans le
domaine de la santé au National Institute of Child Health and Human Development
(Institut National de la Santé des Enfants et du Développement Humain) à
Bethesda au Maryland. Il est membre du comité de direction de l'American
Humanist Association (Association humaniste américaine). Cet article est paru
en parti dans le numéro d'avril 1975 du The Futurist, publié par la
World Future Society, et est réimprimé ici avec leur permission. Les opinions
exprimés ici sont uniquement celles de l'auteur et ne reflètent pas forcément
celles du National Institutes of Health.
Un neuropsychologue affirme que la plus
grande menace à la paix mondiale origine des pays qui procurent l'environnement
le plus pauvre pour leur enfants et qui sont les plus répressifs en termes
d'affection sexuelle et d'expression de la sexualité féminine.
James W. Prescott
La violence humaine devient soudainement une épidémie mondiale.
A travers la planète la police fait face à des foules belliqueuses, des
terroristes perturbent les jeux olympiques, des pirates détournent des avions
et des bombes détruisent des immeubles. Durant les récentes années, les guerres
ont fait rage au Moyen-Orient, à Chypre et dans le Sud Est asiatique tandis que
les combats de guérilla poursuivent leur escalades en Irlande. Pendant ce temps
le crime croît plus vite que l'inflation aux États-Unis. Les chiffres du
Federal Bureau of Investigation (F.B.I.) montre que les crimes graves ont crû
de 16% dans les six premiers mois de 1974, une des croissances les plus
considérable depuis que le FBI tient des registres.
A moins que les causes de la violence ne soit isolées et
traitées, nous continuerons à vivre dans un monde de crainte et d'appréhension.
Hélas la violence est souvent offerte comme solution à la violence. De nombreux
membres des forces de l'ordre proposent une application plus sévère des lois
comme la meilleure façon de réduire le crime. Emprisonner les gens, notre façon
habituelle de faire face au crime, ne résoudra pas le problème car les causes
de la violence résident dans nos valeurs fondamentales et dans la façon dont
nous éduquons nos enfants. Les punitions corporelles, les film et les émission
télévisées violentes enseignent à nos enfant que la violence est une choses
normale. Mais ces premières expériences de la vie ne sont pas les seules ni
même les principales racines de nos comportements violents. De récentes recherches
soutiennent le point de vue selon lequel la privation de plaisir physique
serait l'élément causal principal de l'expression de la violence physique.
p. 11, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
L'association commune entre sexualité et violence nous donne un
indice pour la compréhension de la violence physique en termes de privation de
plaisirs physique.
A la différence de la violence, le plaisir semble quelque chose
dont on ne peut se rassasier. Les gens sont toujours à la recherche de
nouvelles formes de plaisirs encore que la plupart de nos activités plaisantes
paraissent être des substituts du plaisir sensoriel tactile. Nous touchons par
plaisir ou pour infliger de la douleur ou nous ne touchons pas du tout. Même si
le plaisir physique et la violence physique semblent à un univers de distance,
il semble qu'existe une connexion subtile et intime entre les deux. Jusqu'à ce
que la relation entre le plaisir et la violence soit comprise, la violence
continuera son escalade.
Comme neuropsychologue du développement, j'ai consacré de
nombreuses études à la relation particulière entre la violence et le plaisir.
Je suis maintenant convaincu que la privation de plaisir physique constitue la
principale racine de la violence. Les expériences de laboratoire avec des
animaux montrent que le plaisir et la violence ont une relation réciproque,
autrement dit, la présence de l'un inhibe celle de l'autre. Un animal enragé et
violent se calmera soudainement si des électrodes stimulent les centre du
plaisir dans son cerveau. De la même façon, la stimulation des centres de la
violence du cerveau peut mettre fin au plaisir sensuel et au comportement
pacifique de l'animal. Quand les circuits du plaisirs sont allumés, ceux de la
violence sont éteints, et vice versa. Parmi les être humains, une personnalité
orienté vers le plaisir manifeste rarement un comportement agressif tandis
qu'une personnalité violente n'est guère capable d'expérimenter et de jouir
d'activités sensuellement plaisantes. Si le plaisir ou la violence s'accroît,
l'autre décroît.
Carence sensorielle:
La relation réciproque entre le plaisir et la violence est
hautement significative parce que certaines expériences sensorielles de la
période de développement de l'enfant vont créer des prédispositions soit pour
la poursuite de la violence ou celle du plaisir. Je suis convaincu que de
nombreux comportements sociaux et émotionna anormaux résultant de ce que les
psychologues appellent la carence "socio-maternelle", c'est-à-dire le
manque de soins tendres et amoureux, sont causés par un unique type de carence
sensorielle, la carence somatosensorielle. Derivé du terme grec pour
"corps", ce mot renvoie à la sensation de toucher et aux mouvements
corporels par opposition aux perceptions lumineuses, à l'ouïe, au goût et au
toucher. Je crois que la carence en toucher, contacts et mouvements corporels
sont les causes fondamentales des désordres émotionnels incluant les
comportements dépressifs et autistiques, l'hyperactivité, les aberration
sexuelles, les abus de drogue, la violence et l'agression.
La violence face à la sexualité et l'usage de la sexualité
pour la violence, particulièrement contre les femmes, a des racines profondes
dans la tradition biblique.
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Ces idées sont principalement inspirées des études de
laboratoires de Harry F. et Margaret K. Harlow de l'University of Wisconsin.
Les Harlow et leurs étudiants ont séparé des bébé singes de leur mère à la
naissance. Les singes ont chacun été élevé dans une cage unique où ils
pouvaient développer des relations sociales avec les autres à travers la vue,
l'audition et l'odorat mais pas le toucher et le mouvement. Cette études et
d'autres indiquent que c'est la carence en contacts corporels et en mouvements
du corps, et non pas la privation des autres sens, qui produit la large variété
des comportements émotionnels anormaux chez ces animaux élevés dans
l'isolement. Il est bien connu que les bébés et enfants humains hospitalisés ou
institutionnalisés pendant une longue période avec peu de contact physique
tactile et de préhension développent des comportements anormaux presque
identiques tels le bercement ou le secouement de la tête convulsif.
Bien que la violence pathologique observée chez les singes élevés
dans l'isolement est bien documentée, le lien entre la carence
somatosensorielle précoce et la violence physique chez les humain est moins
clairement établi. De nombreuses études des délinquants juvéniles et des
criminels adultes mettent en évidence un arrière-plan familial de ménages
brisés et/ou de parents abusifs. Ces études ont rarement mentionné et encore
moins mesuré le degré de carence en affection physique, bien qu'on puisse
souvent en déduire l'existence de la négligence ou de l'abus et en supposer
l'ampleur selon le degré de gravité. Une étude qui fait exception à cet égard
est celle de Brandt F. Steele et C. B. Pollock, psychiatres à l'University of
Colorado, qui ont étudié l'abus d'enfant chez trois générations de familles où
l'on a abusé physiquement des enfants. Ils ont découverts que les parents qui
abusent sexuellement de leurs enfant ont systématiquement subi une carence en
affection physique durant leur enfance et que leur vie sexuelle adulte était
extrêmement limitée. Steele remarque que les femmes qui ont abusé de leurs
enfants n'ont, presque sans exception, jamais connu l'orgasme. Le degré de
plaisir sexuel expérimenté par les hommes ayant abusé de leurs enfants n'a pas
été établi mais leur vie sexuelle était en général insatisfaisante. L'hypothèse
selon laquelle le plaisir physique inhibe actiment la violence physique peut
être évaluée à la lumière de notre propre expérience sexuelle. Combien d'entre
nous ont envie d'agresser quelqu'un après l'orgasme?
La contribution de Freud quant à l'effet des expériences de la
première enfance sur les comportements adultes et quant aux conséquences de la
répression sexuelle est bien connue. Hélas le temps et l'espace ne nous
permette pas ici de discuter des différences qui l'opposent à Wilhelm Reich
dans son Au delà du principe du plaisir.
L'hypothèse selon laquelle la carence en plaisir physique
provoque la violence nécessite d'être évaluée de façon formelle et systématique
Nous pouvons mettre à l'épreuve cette hypothèse en examinant les études transculturelles
sur l'éducation des enfants, les comportements sexuels et la violence physique.
Nous anticipons que les sociétés humaines qui procurent à leurs enfants une
grande quantité d'affections physiques
p. 12, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
(toucher, tenir, transporter) seront moins violentes
physiquement que celle qui donnent peu d'affection aux bébés et aux enfants. Semblablement,
les sociétés humaines qui tolèrent et acceptent la sexualité prémaritale et
extramaritale devraient être moins violence que celle qui prohibent ces
comportement.
Les anthropologues culturels ont précisément rassemblé les
données requises pour tester notre hypothèse sur les sociétés humains et leurs
travaux sont commodément réunis dans A Cross-Cultural Summary de R. B.
Textor. L'ouvrage de Textor est fondamentalement un outil de recherche pour
l'analyse statistique interculturelle. Les données nous procurent 20,000
corrélations statistiquement significatives tirées de 400 échantillons de
culture des sociétés primitives.
Négligence de l'enfant/Violence Adulte
Certaines variables qui reflètent l'affection physique (tel que
les caresses et les jeux avec les enfants) ont été associées avec d'autres
variables qui mesurent le crime et la violence (la fréquence du vol, du
meurtre, etc.). Les corrélations sont exposées dans des tableaux. Les
indications en pourcentage reflètent la corrélation entre les variables, par
exemple, forte affection/basse violence plus base affection/forte violence.
Cette procédure est suivie pour tous les tableaux.
Les sociétés classées haut ou faible dans l'échelle d'affection
physique chez l'enfant (Infant Physical Affection Scale) ont été examiné quant
à leur degré de violence. Les résultats indiquent clairement que ces sociétés
qui procurent à leurs enfants la plus grande quantité d'affection physique sont
caractérisées par le faible vol, la faible douleur physique, la faible activité
religieuse, et une absence ou une quantité négligeable de meurtre, de
mutilation et de torture des ennemis. Ces données confirment nettement que la
carence en plaisir corporel durant l'enfance est significativement liée à un
niveau élevé de crime et de violence.
Certaines sociétés punissent physiquement leurs enfants pour
leur inculquer la disciplines et d'autres non. Nous pouvons déterminer si cette
punition reflète une préoccupation pour le bien-être de l'enfant en la
corrélant avec les soins données aux enfants. Les résultats montrent que ces
sociétés qui infligent de la douleur et de l'inconfort à leurs enfants tendent
aussi à les négliger. Ces résultats n'offrent pas d'appui à la prescription
tirée des Proverbes (24: 13-14): Ne ménage pas à l'enfant la correction, si tu
le frappes de la baguette il n'en mourra pas! Frappe-le de la baguette et tu
délivreras son âme du shéol.
La violence physique adulte a été prévue dans 36 des 49
cultures (73%) avec la variable d'affection physique pour l'enfant. La
probabilité qu'une corrélation de 73% soit due au hasard n'est que 4 pour 1000.
Des 49 sociétés étudiées, 13 cultures semblent faire exception
à la théorie selon laquelle un manque de plaisir somatosensoriels rend les gens
violent physiquement . Nous supposions que les cultures qui attribuent une
grande valeur au plaisir physique durant l'enfance maintiendraient ces valeurs
à l'âge adulte. Il n'en est pas ainsi. Les pratiques d'éducation des enfants ne
permettent pas de prédire les modèles de comportements sexuels ultérieurs.
Cette surprise initiale et apparente contradiction, devient cependant
avantageuse pour des prédictions supplémentaires.
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p. 13, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
Deux variables fortement corrélées ne sont pas aussi utiles
pour prédire une troisième variable que deux variables qui ne sont pas
corrélées. Conséquemment, il est significatif de se pencher sur les
comportements sexuels des 13 cultures dont la violence adulte n'était pas
prévisible à partir du plaisir physique durant l'enfance.
Apparemment, les coutumes qui influencent et déterminent
l'affection sexuelle sont différentes de celles qui soulignent l'expression de
l'affection physique à l'égard des enfants.
Si l'on compare les six sociétés caractérisées à la fois par
une forte affection pour l'enfant et pour une forte violence en termes de
comportements sexuels prémaritaux, on découvre avec surprise que cinq d'entre
elles font preuve de répressions de la sexualité prémarital, valorisant
hautement la virginité. Il semble que les effets bénéfiques de l'affection
physique peuvent être annulées par la répression ultérieur du plaisir physique
(la sexualité prémaritale).
Les sept sociétés caractérisées par une faible affection
physique pour l'enfant et une faible violence physique adulte s'avèrent toutes
caractérisées par des comportements sexuels prémaritaux permissifs. Ainsi
l'effet négatif de la carence en affection physique pour l'enfant semble
compensé plus tard dans la vie par des expériences sexuelles plaisantes durant
l'adolescence. Ces découvertes ont mené à une révision de la théorie de la
carence en plaisir somatosensorielle, en faisant une théorie développementale à
deux échelons permettant ainsi d'expliquer la violence physique dans 48 des 49
cultures.
En bref, la violence peut émerger d'une carence en plaisir
somatosensoriel soit durant l'enfance soit durant l'adolescence. L'unique
exception véritable dans cet échantillon de cultures semble être la tribu de
chasseur de tête Jivaro d'Amérique du Sud. Visiblement des études plus
détaillés sont nécessaires pour y déterminer les causes de la violence. Le
système de croyances Jivaro peut jouer un rôle important, car comme le signale
l'anthropologue Michael Harner dans Jivaro Souls , ces indiens ont
une "[...] croyance profonde en ce que le meurtre mène à l'acquisition des
âmes qui procurent une puissance surnaturelle et confèrent l'immunité vis-à-vis
la mort".
La solidité de la théorie de la violence en terme de carence en
deux échelons est plus clairement illustrée si l'on contraste les sociétés
faisant preuve de haut niveau d'affection physiques durant l'enfance et
l'adolescence avec celles qui s'avèrent faible en affection physique pour ces
deux périodes. Les statistiques associées à cette relation sont
extraordinaires. La probabilité qu'une société soit violente si elle fait
preuve d'affection physique à l'égard de ces enfants est de 2%. Il n'y a qu'une
chance sur 125 000 pour que cela soit dû au hasard. Je ne connais aucun autre
variable dévelopementale qui possède un tel pouvoir prédictif. Nous sommes donc
en terrain sûr: les sociétés affectueuses ont très peu de chance d'être violentes.
Ainsi si l'affection physique et le plaisir durant
l'adolescence et durant l'enfance sont corrélés avec des mesures de violences,
on trouve clairement une relation significative entre la punition de la
sexualité prémaritale et diverses mesures du crime et de la violence. Comme le
montre le tableau 4 des agrégats additionnels de relations associent la
punition et la répression de la sexualité prémaritale à des communautés de
grande taille, à une haute complexité sociale, à la stratification en classes,
à de petite familles étendues, à l'achat de femmes, la pratique de l'esclave et
à un dieu supérieur qui guide la morale. La relation entre les petites familles
étendues et les attitudes opposées à la sexualité prémaritale mérite qu'on s'y
attarde car cela suggère que les cultures occidentales à familles nucléaires
peuvent constituer un facteur contributif à nos attitudes répressives à l'égard
de l'expression sexuelle.
p. 14, November 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
On peut suggérer le même phénomène quant à la taille des
communautés, la complexité sociale et la stratification en classes.
De façon peu étonnante, si de grands besoin pour soi sont
combinés avec une carence en affection physique, il en résulte un auto intérêt
et de hauts niveaux de narcissisme. Semblablement, les danses exhibitionnistes
et la pornographie peuvent être interprétées comme un substitut de la forme
normale d'expression sexuelle. Certains pays particulièrement répressifs quant
à la sexualité féminines possèdent des formes élaborées d'art pornographiques.
Sexualité extramaritale
J'ai aussi examiné l'influence des tabous quant à la sexualité
prémaritale sur le crime et la violence. Les données montrent clairement que
des attitudes punitives-répressives sont liées à la violence physique, au crime
contre la personne et aux pratiques d'esclavage. Les sociétés valorisant la
monogamie mettent l'emphase sur la gloire militaire et vénèrent des dieux
agressifs.
Ces données inter-culturelles supportent les opinions des
psychologues et des sociologues qui estiment que les besoins sexuels et
psychologiques qui ne peuvent être satisfaits par le mariage devraient l'être
autrement, sans pour autant détruire la primauté de la relation conjugale.
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Ces découvertes supportent massivement la thèse selon laquelle
les carences en plaisir corporel tout au long de la vie, mais particulièrement
durant les période formatrice de l'enfance et de l'adolescence, sont liées très
intimement à la quantité de guerre et de violence interpersonnelle. Ces
perspectives doivent aussi être appliquées aux sociétés industrielles et
post-industrielles complexes.
Le crime et la violence physique ont substantiellement augmenté
durant les dernières décennies aux États-Unis. Selon les statiques du FBI, les
meurtres et les agressions graves ont augmenté de 53% entre 1967 et 1972,
tandis que les viols ont augmenté de 70%.
Ces chiffres nous amène à nous interroger de nouveau sur la
relation particulière qu'entretient la sexualité et la violence. Au delà des
statistiques sur le viol, d'autres éléments signalent une préférence pour la
violence sexuelle plutôt que le plaisir sexuel aux États-Unis. Cela se reflète
dans notre acception de films qui intègrent la violence et le viol mais dans
notre rejet de film sexuellement explicite qui ne montre que le plaisir. Des
cinémas de quartier montrent des films aussi violent sexuellement que Straw
Dogs, Clockwork Orange (Orange Mécanique), et The Klansman, mais bannissent
des films qui exposent le plaisir sexuels (Deep Throat, The Devil in Miss
Jones). Les tentatives de fermeture de salon de massage sont une autre
illustration de nos attitudes hostiles au plaisir. Apparemment le sexe mêlé au
plaisir est immoral et inacceptable tandis que le sexe mêlé avec la violence et
la douleur est moral et acceptable.
Un questionnaire que j'ai développé pour explorer cette
question a été administré à 96 étudiants du collège dont l'âge moyen était 19
ans. Les résultats de ces questionnaire appuie la liaison entre le rejet du
plaisir physique (et particulièrement de la sexualité prémaritale et
extramaritale) et l'expression de la violence. Les répondants qui rejettent
l'avortement, la sexualité prémaritale responsable et la nudité au sein de la
famille sont plus portés à approuver des punitions physiques dure pour les
enfants et à croire que la douleur aide à construire un fort caractère moral.
Ces répondants étaient portés à trouver l'alcool et les drogues plus
satisfaisantes que la sexualité. Les résultats tirés du questionnaires fournit
un fort soutient statistique à la relation inversée entre le plaisir et la
violence. Si la violence est forte, le plaisir est faible, et inversement, si
le plaisir est élevé la violence est faible. Le questionnaire supporte la
théorie selon laquelle la relation entre le plaisir et la violence mise à jour
dans les culture primitives s'avère également dans les sociétés
industrialisées.
Une autre façon d'envisager la relation réciproque entre le
plaisir et la violence est par l'examen des attitudes d'une société face aux
drogues. Une société supporte des comportements congruents avec ses valeurs. La
société américaine est une société compétitive, agressive et violente.
Conséquemment elle soutient des drogues qui encouragent
p. 15, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
les comportements compétitifs, agressifs et violent et
s'opposent aux drogues qui neutralisent de tels comportements. L'alcool est
bien connu pour faciliter l'expression de la violence et bien qu'ils créé la
dépendance et puissent être très dommageable pour les usagers chroniques, il
est acceptable dans la société américaine. La marijuana d'autre part, est une
substance qui accroît le plaisir lié au toucher et inhibe activement les
comportements agressifs. Je crois que c'est pour ces raisons que la marijuana
est rejeté par la société américaines. Semblablement l'héroïne est rejetée tandis
que la méthadone (une drogue intoxicante sans le plaisir) est acceptée.
Les données de mon questionnaire appuie cette perspective.
Comme le montre tableau 5 , une très
haute corrélations entre l'usage de l'alcool et la punition parentale indique
que les gens qui reçoivent peu d'affection de la part de leur mère et ont eu
des pères qui leur administraient des punitions physiques sont portés à devenir
agressifs et hostiles lorsqu'ils boivent de l'alcool. Ces personnes trouve
l'alcool plus satisfaisant que la sexualité. La relation est encore plus forte
entre les punitions corporelles et l'usage des drogues. Les répondants qui ont
subi des punitions corporelles durant leur enfance font preuve d'hostilité et
d'agression induite par l'alcool et ont tendance à trouver l'alcool et les
autres drogues plus satisfaisantes que la sexualité. Le questionnaire révèle
également de forte corrélations entre la répression sexuelle et l'usage de drogue.
Ceux qui décrivent la sexualité prémaritale comme "non agréable" ont
tendance à devenir agressif sous l'influence de l'alcool et à préférer les
drogues dont l'alcool aux plaisirs sexuels. Cela constitue une preuve
supplémentaire à l'appui de l'hypothèse selon laquelle les plaisirs des drogues
sont des substituts aux plaisirs somatosensoriels.
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Racines religieuses
Les origines de la relation réciproque fondamentale entre la
violence physique et le plaisir physique peuvent être retracées dans le
dualisme philosophique et à la théologie de la relation entre le corps et
l'âme. Dans la pensée philosophique occidentale, l'homme n'est pas un être
unitaire car il est divisé en deux partie: le corps et l'âme. La conception
philosophique des Grecs quant à la relation entre le corps et l'âme était fort
différente du concept judéo-chrétien qui positionne un état de guerre entre les
deux entités. Dans la pensée judéo-chrétienne, l'objectif de la vie humaine est
la salvation de l'âme et le corps est conçu comme un obstacle dans la poursuite
de cet objectif. Conséquemment le corps doit être puni et contraint. Ainsi dans
les mots de St-Paul: "Car si vous vivez selon la chair vous mourrez. Mais
si par l'Esprit vous faites mourir les oeuvres du corps, vous vivrez".
" (Romains 8:13). St-Paul soutient clairement que la privation en plaisir
somatosensoriel et la pratique de stimulation douloureuse
p. 16, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
sont des pré requis essentiels pour gagner son ciel.
"J'en viens maintenant à ce que vous m'avez écrit. Il est
bon pour l'homme de s'abstenir de la femme" (1 Corinthiens, 7:1).
Aristote ne concevait pas un état de guerre entre le corps et
l'esprit mais plutôt envisageait une relation complémentaire dans laquelle
l'état de l'âme ou de l'esprit était dépendant de l'état du corps. En fait, il
affirmait que "le soin du corps doit précéder celui de l'âme." (Politique)
Aristote percevait aussi la relation réciproque entre le
plaisir et la douleur et reconnaissait qu'une recherche compulsive du plaisir
corporel origine d'un état d'inconfort et de douleur corporels:
Or, l'excès est possible dans les biens corporels: et le vice
sous ce rapport consiste précisément à rechercher l'excès, et non pas à ne
rechercher que les plaisirs absolument nécessaires. Tous les hommes sans
exception trouvent une certaines jouissance à manger les aliments, à boire les
vins, à se livrer aux actes de l'amour; mais tous ne prennent pas ces plaisirs
dans la mesure qu'il faut . Pour la douleur, c'est tout le contraire. On n'en fuit
pas seulement l'excès; on la fuit absolument; car la douleur n'est pas le
contraire de l'excès du plaisir [...].
C'est la ce qui doit nous engager à rechercher comment il se
fait que les plaisirs du corps semblent plus désirables que tous les autres. Le
premier motif, c'est que le propre du plaisir c'est de bannir la douleur, et
que souvent dans la douleur excessive on recherche, comme moyen de guérison, un
plaisir non moins excessif qui n'est en général que celui du corps, Mais ce
sont là des remèdes violents, et ce qui fait qu'on les prend avec tant
d'ardeur, c'est qu'ils semblent de nature à effacer les émotions contraires
(Éthique à Nicomaque, livre 7, chapitre 8)
Il est clair que le monde jouit d'un temps limité pour changer
sa manière de résoudre les conflits violemment. Nous faisons face à
l'incertitude quant à savoir si nous avons le temps de défaire les dommages
effectués par d'innombrable générations précédentes et combien de générations
futures il faudra pour transformer notre psychobiologie tournée vers la
violence en une autre plus pacifique.
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Dans son analyse du plus grand bien, Aristote fut fort
explicite:
"Mais il est très possible qu'il y ait un certain plaisir
qui soit le bien suprême, quoiqu'il y ait plus d'un plaisir qui soit mauvais,
de même qu'il peut y avoir aussi une science qui soit la science suprême."
(Éthique à Nicomaque, livre 7, chapitre XII)
La conception judéo-chrétienne du plaisir corporel est
manifestement opposée à celle que défini Aristote, en particulier quant au
soulagement de la douleur et l'inconfort par le plaisir somato-sensoriel. Le
refus du plaisir somatosensoriel dans la doctrine de Paul a conduit à des
sources alternatives de soulagement à travers des stimulation
douloureuse tel que l'auto-flagellation, l'auto-mutilation, la violence
physique contre les autres et dans l'usage de drogues sans plaisirs sensoriels.
Des études expérimentales sur les animaux illustrent bien ce
phénomène. On constate par exemple que des animaux privés de stimulations
somatosensorielles se lancent dans la mutilation de leur propre corps. Des
animaux privés de contacts tactiles en bas âge vont développer une perception
de la douleur affaiblie et une aversion face aux contacts tactiles par autrui.
Cela inhibe donc la possibilité d'expérimenter une thérapie fondée sur le
plaisir corporel. Dans ces conditions, ils ont peu d'alternatives hors de la
violence physique alors que le contact orienté vers la douleur est facilité par
leur capacité affaiblie à ressentir la douleur. Donc la violence et la douleur
physique deviennent des thérapies privilégiés pour ceux qui ont été privés de
plaisir physique.
Ces considération soulèvent la question de comment la
philosophie et la théologie chrétienne qui ont tant emprunté à Aristote ont
réussi à éviter si non carrément à rejeter les enseignements d'Aristote
concernant la moralité du plaisir. Les racines de cette question peuvent être
découvertes tout au long du Vieux Testament et ce dès le début avec le
compte-rendu dans la Genèse de l'expulsion d'Adam et Ève du jardin du paradis.
La première conséquence de la faute d'Ève est que la nudité devint honteuse. Là
pourrait bien être la début de l'hostilité des hommes envers les femmes et le
l'équation de la femme avec le démon, particulièrement les démons du corps. La
chose est illustrée de façon frappante par Zacharie (5:5-8) dans la description
d'un ange:
"C'est un boisseau qui s'avance." Il ajouta
"C'est leur iniquité, dans tous le pays" Et voici qu'un disque de
plomb se souleva; et je vis une Femme installée à l'intérieur du boisseau. Il
dit "C'est la malice" Et il la repoussa à l'intérieur du boisseau et
jeta sur l'orifice la masse de plomb."
La violence à l'égard de la sexualité et l'usage de la
sexualité pour la violence, particulièrement contre les femmes, a des racines
profondes dans la tradition biblique et est exprimée très tôt. Le dix-neuvième
chapitre de la Genèse (19:1-11), dans le premier livre du Vieux Testament
soutient que le viol d'une femme est acceptable mais que le viol d'un homme est
une chose perverse. Le chapitre sur la destruction de Sodome et Gomorre
décrit l'hospitalité offerte par Lot à deux voyageurs (en fait deux anges).
Ils n'étaient pas encore couchés que la maison fut cernée par
les hommes de la ville, les gens de Sodome, depuis les jeunes jusqu'aux vieux,
tout le peuple sans exception. Ils appelèrent Lot et lui dirent: "Où sont
les hommes qui sont venus chez toi cette nuit? Amène les nous pour que nous en
abusions. Lot sortit vers eux à l'entrée et, ayant fermé la porte derrière lui,
il dit " Je vous en supplie mes frères, ne commettez pas le mal! Écoutez:
j'ai deux filles qui sont encore vierges, je vais vous les amener: faites leur
ce qui vous semble bon, mais, pour ces hommes, ne leur faites rien puisqu'ils
sont entrés sous l'ombre de mon toit" Mais ils répondirent: "Ote-toi
de là! En voilà un qui est venu en étranger, et il fait le juge! Eh bien, nous
te ferons plus de mal qu'à eux! Ils le pressèrent fort, lui Lot, et s'approchèrent
pour briser la porte. Mais les hommes sortirent le bras, firent rentrer Lot
auprès d'eux dans la
p. 17, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
maison et refermèrent la porte. Quant aux hommes qui étaient à
l'entrée de la maisons, ils les frappèrent de berlue du plus petit jusqu'au
plus grand, et ils n'arrivaient pas à trouver l'ouverture.
L'histoire se poursuit comme les deux anges escortent Lot et sa
famille vers un refuge puis détruisent Sodome et Gomorre en raison de leur
grand état de péché. Pas un mot de reproche n'est émis envers Lot pour sa
volonté d'offrir ses deux filles vierges pour qu'elles soient soumises à un
viol collectif. Le même récit est répété dans les livres d' Ezekiel (23:1-49)
et de Juges (19:22-30).
Étant donné une telle tradition, il est compréhensible que
durant l'Inquisition seules les femmes étaient accusées de forniquer avec le
diable et mises à mort pour ce crime de plaisir. Quel homme est mort pour avoir
couché avec Satan? Cette tradition est maintenue dans les cultures modernes où
les femmes sont punies pour la prostitution mais pas leurs clients masculins.
L'acceptation historique et biblique du viol à travers les âges
a secoué la psyché des hommes élevés dans cette tradition. Cela est bien
illustré par le récit de Michael McCusker, un sergent de la marine américaine
qui témoigne d'un viol collectif au Vietnam. McCusker raconte comment une
escouade armée de neuf hommes envahit un petit village.
Ils devaient trouver ce qu'ils appelaient une pute Viet Cong.
Ils entrèrent dans le village et plutôt que de la capturer, ils la violèrent.
Chaque homme la viola. Un d'entre eux me dit plus tard que c'était la première
fois qu'il faisait l'amour à une femme en conservant ses bottes. Celui qui
dirigeait l'escouade était en fait un simple soldat. Le chef était sergent mais
il semblait impuissant et il a laissé le soldat mener son groupe. Plus tard le
sergent affirma qu'il n'avait pas participé au raid car c'était contre sa
morale. Alors plutôt que de commander à l'escouade de ne pas le faire car ils
ne l'écouteraient pas de toute façon, le sergent est allé de l'autre côté du
village et s'est assis à regarder le sol fixement en se sentant lamentable.
Mais quoi qu'il en soit, ils violèrent la fille et le dernier à lui faire
l'amour lui tira une balle dans la tête.
Qu'est ce qui dans la psyché américaine
permet l'usage du mot amour pour décrire le viol. Un acte d'amour achevé
sur une balle dans la tête!
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Les premiers
mois. Nourrir naturellement et caresser son enfant contribuera à en faire un
adulte non-violent. La privation de ces contacts corporels peut avoir l'effet
opposé. |
Pourquoi les hommes violent-ils les femmes? Les chercheurs
rapportent que la plupart des violeurs ont un arrière-plan familial de punition
et d'hostilité paternelle et de manque d'affection maternelle. J'interprète le
viol comme une revanche de l'homme contre la femme en raison des manques
initiaux d'affection physique. Un homme peut exprimer son hostilité à l'égard
de la mère pour ne pas lui avoir donné d'attention physique en violant d'autres
femmes.
Une autre explication peut être que l'accroissement de la
liberté sexuelle des femmes est menaçante pour la position de pouvoir et de
dominance masculine souvent maintenue à travers l'agression sexuelle. Le viol
détruit le plaisir sensuel chez la femme et accroît le plaisir sadique chez
l'homme. A travers le viol l'homme s'interdit le plaisir sensuel de la femme
qui menace sa position de pouvoir et de dominance.
Selon moi le viol a son origine dans
|
Poupées
réalistes. Les poupées de papier suédoises illustrent la franchise au sujet
du corps humain nécessaire pour inculquer des attitudes saines à l'égard de
la sexualité et de la violence. Chez ces poupées aucun effort n'est fait pour
idéaliser ou désexualiser le corps humain, le corps est simplement accepté
tel qu'il est. |
p. 18, Novembre 1975, Bulletin of the Atomic Scientists
la carence en affection physique dans la relation parent-enfant et dans les
relations sexuelles adultes ainsi que que un système de valeur religieuse qui
considère la douleur et les carences corporelle morale et immorale le plaisir
physique. Le viol maintient la dominance de l'homme sur la femme et soutient la
perpétuation des valeurs patriarcales dans notre société.
|
|
|
Il est évident que le monde dispose de peu de temps pour modifier
son habitude résoudre les conflits par la violence. Il est incertain si nous
avons encore le temps de défaire les dommages accomplis par d'innombrables
générations précédentes et nous ignorons aussi combien de générations future il
faudra pour transformer notre psychobiologie de la violence en une
psychobiologie de paix.
Si nous admettons la théorie selon laquelle le manque de
plaisir somatosensoriel est la cause principale de la violence nous pouvons
travailler à promouvoir le plaisir et encourager les relations
interpersonnelles affectueuses comme une façon de combattre l'agression. Nous
devons donner la plus haute priorité au plaisir du corps dans un contexte de
relations humaines significatives. Un tel plaisir du corps est très différente
de la promiscuité qui reflète une inhabilité fondamentale à expérimenter le
plaisir. Si une relation sexuelle n'est pas agréable, une personne cherche un
autre partenaire. Un échec continuel à parvenir à la satisfaction sexuelle mène
à une recherche continuelle de nouveaux partenaires, en d'autres mots à un
comportement léger. Le plaisir physique affectueusement partagé, d'autre part,
tend à stabiliser une relation et à éliminer cette recherche. Cependant, une
variété d'expériences sexuelles semble normale dans les cultures qui en
permettent l'expression et cela peut être important pour optimiser le plaisir
et l'affection dans les relations sexuelles.
Les données disponibles indiquent clairement que les valeurs
rigides de la monogamie, de la chasteté et de la virginité contribuent à
produire la violence physique. Le déni de la sexualité féminine doit céder la
place à une acception et un respect à son égard et les hommes doivent partager
avec les femme la responsabilité du don d'affection et de soin envers les enfants.
Comme le père assume un rôle plus égal avec la mère dans l'éducation des
enfants et devient plus affectueux envers ses enfants, des changements doivent
s'ensuivre dans notre système socio-économique. Une structure de travail qui
tend à séparer un ou l'autre parent de la famille par soit le voyage, les
réunions interminables ou le temps supplémentaire affaiblit la relation entre
les parentes et l'enfant et nuit à la stabilité familiale. Le développement
d'une société pacifique passe par une emphase plus grande sur les relation
humaines.
La planification des naissances est nécessaire. Les enfants
doivent être correctement espacés pour que chacun puisse recevoir des soins et
une affection optimaux. Les besoins de l'enfant devraient être immédiatement
satisfait. Les données interculturelles n'appuient pas l'idée qu'une telle
pratique va gâter l'enfant. Contrairement à ce qu'affirme le docteur Benjamin
Spock, il est nuisible pour un enfant de s'endormir en pleurant. En ne comblant
pas immédiatement les besoins de l'enfant. nous enseignons à nos enfants la
méfiance à un niveau émotionnel fondamental mais nous établissons aussi
p. 19, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
un pattern de négligence qui peut nuire à la santé sociale et
émotionnelle de l'enfant. Le rejet de l'allaitement naturel en faveur du
biberon et la séparation du nouveau né de sa mère dans nos hôpitaux modernes
sont autant d'exemples de modes d'éducation nuisible.
Environ 25% des mariages aux États-Unis se terminent par un
divorce et un plus grand pourcentage encore ont vécu l'adultère. Cela laisse
supposer que quelque chose est fondamentalement faux dans la conception
traditionnelle de la monogamie universelle. Le besoin de créer un système de
mariages pluralistes devient plus évident si on l'examine à la lumière des
données interculturelles concernant les carences physiques, la violence et la
guerre associées avec la monogamie. Des expérimentations actuelles de vie en
commune et de mariage groupal chercher à combler les besoins fondamentaux qui
demeurent insatisfaits dans l'isolement du mariage nucléaire. Il nous faut
considérer sérieusement de nouvelles options, telles que des familles étendues
comprenant deux ou trois couples qui partagent des valeurs et un style de vie.
En partageant les bénéfices et les responsabilités de l'éducation des enfants,
de telles familles peuvent fournir un environnement varié et affectueux pour
les enfant aussi bien que pour les adultes et réduire la fréquence d'abus
d'enfant et de fugues.
La famille communale, tout comme les groupes de familles
étendues, peut procurer un environnement plus stimulant et encourageant pour
les enfants et les adultes que la famille nucléaire moyenne. La vie communale
de doit pas bien sûr être comprise comme équivalent à la sexualité en groupe,
qui le plus souvent n'est pas une forme de partage mais un échappatoire à
l'intimité et à la vulnérabilité émotionnelle.
La franchise au sujet du corps
Peut importe le type de structure familiale choisie, il est
important d'encourager la franchise au sujet du corps et des fonctions
corporelles. A ce sujet nous pourrions bénéficier d'une reconfiguration de nos
maisons suivant le mode japonais qui sépare la cuvette des équipements pour le
bain. Le bain familial devrait être utilisé pour la socialisation et la
relaxation, et devrait procurer une situation naturelle où les enfants peuvent
apprendre les différences anatomiques entre les hommes et les femmes. La
nudité, comme la sexualité, peut être détournée et abusée et la peur de cela
nous empêche souvent d'accepter nos corps naturellement.
La stimulation bénéfique que procure le bain tourbillon ne
devrait pas être limité aux hôpitaux et aux établissements curatif ou de
relaxation mais devraient être disponible au sein du foyer familial. Le bain
familial devrait être suffisamment grand pour accommoder parents et enfants et
être équipé de tourbillon pour maximiser la relaxation et le plaisir. La nudité,
l'ouverture et l'affection au sein de la famille peut enseigner aux enfants et
aux adultes que le corps n'est ni honteux ni inférieur mais plutôt une source
de beauté et de sensualité à travers lequel nous sommes en relation avec les
autres. L'affection physique implique le toucher, l'emprise et la caresse et ne
doit pas être compris comme équivalent à la stimulation sexuelle qui est un
type spécifique d'affection physique.
|
Aimer plutôt que rivaliser
L'éthique compétitive, qui enseigne aux enfants qu'ils doivent progresser
aux dépens des autres devrait être remplacée par les valeurs de coopération et
la poursuite de l'excellence pour son propre bien. Nous devons éduquer nos
enfant pour qu'ils soient émotionnellement capables de donner de l'amour et de
l'affection plutôt que d'exploiter les autres. Nous devons reconnaître que la
sexualité adolescente est non seulement naturelle mais désirable et accepter la
sexualité prémaritale comme une chose bonne et morale. Les parents devraient
aider les adolescent à se réaliser sexuellement en leur permettant d'user de la
maison familiale pour leur satisfaction sexuelle. Une honnêteté semblable
encouragerait une attitude plus responsable envers les relations sexuelles et
procureraient un environnement d'un beaucoup plus grand soutient que le siège
arrière d'une voiture ou tout autre emplacement indésirable hors du foyer. Les
expériences sexuelles précoces sont trop souvent un effort pour démontrer son
appartenance au monde des adultes, ou pour prouver sa masculinité ou sa féminité,
plutôt qu'un partage joyeux d'affection et de plaisir.
D'abord et avant tout, il faut reconnaître l'égalité sexuelle
des hommes et des femmes. Le droit traditionnel des hommes à des multiples
partenaires sexuels doit être étendu aux femmes. Le plus grande barrière entre
les hommes et les femmes est la peur qu'ont les hommes de la profondeur et de
l'intensité de la sensualité féminine. Puisque le pouvoir et l'agression sont
neutralisés par le plaisir sensuel, la défense première des homme contre la perte
de leur domination a été la négation, la répression et le contrôle du plaisir
sensuel de femmes. L'usage de la sexualité pour procurer un simple relâchement
de la tension physiologique (plaisir apparent) ne doit pas être confondu avec
l'état de plaisir sensuel incompatible avec la dominance, l'agression, la
violence et la douleur. C'est à travers le partage mutuel du plaisir sensuel
que l'égalité sexuelle entre les hommes et les femmes peut être réalisée.
L'environnement sensoriel dans lequel un individu grandi a une
influence majeure sur le développement et l'organisation fonctionnelle de son
cerveau. Les stimulations sensorielles constituent un nutriment dont le cerveau
a besoin pour se développer et fonctionner normalement. Le fonctionnent du
cerveau détermine le comportement de la personne. Le cerveau humain à la
naissance est extrêmement immature et de nouvelles cellules cérébrales se
développent jusqu'à l'âge de deux ans. La complexité du développement des
cellules cérébrales se poursuit jusqu'à l'âge de 16 ans environs. Herman
Epstein de Brandeis University a montré que des jaillissement de croissance
dans le cerveau humain se produise à peu près aux âge de 3, 7, 11 et 15 ans.
p. 20, Novembre 1975, Bulletin of the
Atomic Scientists
Comment une carence précoce peut affecter ces jaillissement de
croissance reste à déterminer; des données suggèrent cependant que le jaillissement
final peut être annulé par une carence précoce.
W. T. Greenough, psychologue à l'University of Illinois, a
démontré qu'un environnement sensoriel enrichi produit des cellules plus
complexes dans le cerveau des rats qu'un environnement ordinaire ou appauvri
(voir l'image). Ses études montre que la carence sensorielle n'a pas à être
extrême pour induire des changements structurels dans un cerveau en
développement. Plusieurs autres chercheurs ont montré que l'éducation des rats
en isolement introduit des changements significations dans la biochimie du
fonctionnement de leur cellules cervicales. D'autres chercheurs ont montré une
activité électrique anormale dans le cerveau de singe élevé dans l'isolement.
J'ai avancé l'idée que le cervelet, une structure du cerveau impliqué dans la
régulation de nombreux processus cérébraux, devient dysfonctionnel quand un
animal est élevé dans l'isolement et est impliqué dans les comportements
violents et agressifs du à la carence somatosensorielle. Il a été démontré
qu'une neurochirurgie du cervelet peut transformer le comportement agressif du
singe élevé en isolation en un comportement pacifique. Les comportement
prédatoire chez le chat peuvent être provoqué en stimulant le nucleus fastifial
du cervelet, une des nucléi les plus profond du cervelet.
Des niveaux anormalement faibles de sérotonine platelet
ont été détectés chez des singes élevés dans l'isolement ainsi que chez les
enfants fortement agressifs et institutionnalisés. Ces découvertes laissent
croire que la carence somato-sensorielle des périodes formatrice du
développement altère de façon significative ce système biochimique du corps
associé à des comportement hautement agressifs. Plusieurs autres chercheurs ont
documenté des anormalités dans le système de réponse corticale adrénale parmi
des rongeurs élevés en isolement et qui avaient développés des comportement
hyperagressif, hyperactif et hyperréactif. Donc on peut affirmer qu'un autre
important système biochimique associé à l'agressivité est altéré par une
carence somatosensorielle précoce.
Il faut souligner que je propose des stimulations
somatosensorielles plaisantes comme procédure thérapeutique pour corriger les
anormalités causées par une carence en plaisir somatosensoriel. De semblables
stimulations sensorielles peuvent influencer le fonctionnement du cerveau et il
ne semble pas nécessaire, à l'exception de rares circonstances, d'avoir recours
à la chirurgie ou aux stimulations électriques pour modifier des comportements
violents et pathologiques. Hélas, des programmes thérapeutiques fondés sur le
plaisir somatosensoriel n'ont pas encore été établis afin de déterminer leur
efficacité thérapeutique. Le succès de le thérapie somatosensorielle auprès des
singes élevés en isolations rapporté par Harry F. Harlow et Stephen Suomi après que d'autres
formes de thérapies aient échoué chez ces animaux, fournit des encouragements
supplémentaires et soutient l'utilisation du toucher et des mouvements
corporels dans le traitement des désordres émotionnels.
Inversement, nos prisons ont été configurées pour maximiser les
conditions précisément responsable de la violence et de l'emprisonnement du
délinquant social. Il n'est pas surprenant que la violence physique dans de
tels environnements soit un problème de taille. L'acceptation du plaisir
somatosensoriel comme forme de thérapie somatique sera difficilement acceptable
pour notre société comme l'indique l'opposition aux salons de massage.
Manifestement si nous considérons les comportements agressifs
et violents indésirables, nous devons alors développer un environnement
somatosensoriel qui permette au cerveau de se développer et de fonctionner
d'une telle façon qu'il en résultera des comportements plaisant et pacifiques.
La solution à la violence est le plaisir physique expérimenté dans le contexte
de relations humaines significatives.
Pour beaucoup de gens, un principe moral fondamental est le
rejet de tout credo ou politique qui inflige de la douleur, de la souffrance et
de la privation pour nos frères humains. Ce principe doit être élargi: nous
devons viser non seulement l'absence de douleur et de souffrance mais aussi
l'amélioration du plaisir, la promotion de relations humaines affectueuse et l'enrichissement
de l'expérience humaine.
Si nous nous efforçons d'augmenter le plaisir dans nos vies,
cela va aussi affecter la manière dont nous exprimons l'agression et
l'hostilité. La relation réciproque entre le plaisir et la violence est tel que
l'un inhibe l'autre: quant le plaisir est élevé, la violence est faible; quant
la violence est forte, le plaisir est faible. Ces prémisses fondamentale de la
théorie de la carence en plaisir somatosensoriel nous fournit les outils
nécessaires pour modeler un monde d'individus pacifiques, affectueux et
coopératifs. .
La planète cependant dispose d'un temps limité pour corriger
les conditions qui nous incitent à la confrontation violente. Les technologies
modernes de la guerre ont rendu possible pour un individu ou une nation d'en
arriver à la destruction totale de larges segments de population. Le plus grand
péril provient des nations qui offrent à leurs enfants l'environnement le plus
appauvri et qui sont les plus répressifs de l'affection sexuelle et de la sexualité
féminine. Nous aurons le plus à craindre quand ces nations vont acquérir les
armes de guerres modernes. Tragiquement ce processus est déjà entrepris.
1. R. B.
Textor, A Cross-Cultural Summary (New Haven, Conn.: Human Relations Area
Files (HRAF) Press, 1967).
2. J. W.
Prescott, "Early Somatosensory Deprivation as an Ontogenetic Process in
Abnormal Development of the Brain and Behavior," Medical Primatology,
édité par I. E. Goldsmith and Moor-Jankowski (Basel: Karger, 1971), 357-375; et
Prescott, "Cross-Cultural Sludies of Violence," in Aggressive
Behavior: Current Progress in Pre-Clinical and Clinical Research, Brain
Information Report No. 37 (Los Angeles, Ca.: University of California, Aug.
1974), pp. 33-35.
3. M. K.
Bacon, I. L. Child et H. A. Barry, III, "Cross-Cultural Study of
Correlates of Crime," Journal of Abnormal and Social Psychology, 66
(1963), 291-300; et Barry, Bacon and Child, "Definitions, Ratings, et
Bibliographic Sources for Child-Training Practices of 110 Cultures," in Cross-Cultural
Approaches: Readings in Cooperative Research, édité par C. S. Ford (New
Haven: HRAF Press, 1967).
4. J. T.
Westbrook, Ford, et Beach, in A Cross-Cultural Summary, édité par Textor
(New Haven: HRAF Press, 1967).
5. P. E.
Slater, "Killing, Torturing or Mutilating the Enemy," in A
Cross-Cultural Summary, édité par Textor.
6. Michael
Harner, Jivaro Souls.
7. Vietnam
Veterans Against the War, statement by Michael McClusker in The Winter
Soldier Investigation: An Inquiry into American War Crimes (Boston: Beacon
Press, 1972).
8. S. J.
Suomi, et H. F. Harlow, "Social Rehabilitation of Isolate-Reared
Monkeys," Developmental Psychology, 6 (1972), 487-496.
9. F. R.
Volkmar et W. T. Greenough, "Rearing Complexity Affects Branching of
Dendrites in the Visual Cortex of the Rat," Science, 176 (Juin
1972), 1445-1447; et M. Coleman, "Platelet Serotonin in Disturbed
Monkeys," Clinical Proceedings of the Childrens Hospital, 27
(1971). 187-194.
Il faut conserver à l'esprit dans toutes les affirmations qui
suivent concernant l'alcool que le contexte de consommation américain est
fondamentalement différent du contexte français où l'alcool est le plus souvent
consommé sous forme de vin et fait partie intégrante du repas particulièrement
en présence de convives. Aux États-Unis, l'alcool, le plus souvent sous forme
de drinks à base d'alcool fort (vodka, gin...) est surtout consommé hors
des repas et est davantage perçu et utilisé comme une boisson intoxicante, que
l'on consomme souvent seul, que comme un aliment. Le contexte étant différent
la signification et l'effet de l'alcool le sont tout autant.
[
Texte
republié avec l'aimable permission de James W. Prescott. Parution originale
dans THE FUTURIST magazine (Avril 1975). Reproduit avec la permission de la
World Future Society, 7910 Woodmont Avenue, Suite 450, Bethesda, MD 20817 USA.
WFS est une association éducationnelle et scientifique à but non lucratif
comptant 30,000 membres dans 80 pays. Elle agit comme forum neutre et comme
banque d'informations et d'idées sur les tendances actuelles et les
développements futurs possibles.
Traduit par Eric Maheu. Les citations de la bible sont reproduites de la traduction
de l'école de Jérusalem et celles d'Aristote de la traduction de J. Barthélemy
Saint-Hilaire revue par Alfredo Gomez-Muler. Svp me signaler toute
erreur.
Reconnaissance de caractères et édition HTML originale par. Si vous
connaissez une autre traduction de cet article en une langue différente du
français et de l'allemand ou si vous voulez en produire une, svp le contacter.
Il est aussi intéressé à obtenir du matériel supplémentaire sur le sujet.
Depuis une vingtaine d'années,
j'essaie d'aider des gens en prise avec des attirances pédophiliques[. Je le
fais à titre bénévole
pour des groupes de travail du NVSH, l'Association Néerlandaise pour une
Réforme Sexuelle. Au cours des deux seules dernières années,
plusieurs jeunes hommes, pour la plupart étudiants de moins de trente ans, y
sont venus chercher de l'aide.
C'est d'ordinaire à ces âges-là,
entre vingt et trente ans, que se nouent des liaisons et se forment les
couples. Cependant, ces hommes attirés par les enfants, garçons ou filles,
n'osent pas parler de ces attirances, que ce soit à leurs amis étudiants ou aux
divers membres de leur famille. Cet âge est aussi celui où l'on s'éloigne de sa
famille, l'âge d'une plus grande liberté de choix pour son temps libre. L'accès
à Internet est également devenu plus facile de nos jours. L'attirance vers les
enfants, les attirances pédophiliques, peuvent facilement devenir une obsession
qui bloque complètement la personne et compromet ses études. L'histoire que
nous entendons est souvent celle d'une d'obsession, d'une dépression ou de
projets de suicide. Certains répriment leurs attirances; d'autres rejettent
toute contrainte et connaissent de graves problèmes avec la police et la
justice aussi bien que leur environnement social et familial (Cf. la
liste de Constructive questions).
Il est à noter noter que, selon Nagayama
Hall, Hirschman & Oliver, plus de 25% d'un échantillon d'hommes
normaux ont réagi par une excitation à des stimuli pédophiliques. Nous ne
sommes donc pas en train de parler d'une petite minorité déviante, mais d'une
variance normale parmi les êtres humains - à une époque où la plupart des gens
considéreraient comme un monstre toute personne qui manifesterait une telle
réaction.
Il faut bien y faire quelque chose,
mais quoi ?
Je voudrais ici distinguer trois
types d'intervention: (1) « le traitement » , (2) l'auto-assistance et
(3) la thérapie proprement dite. J'en ai mis en valeur les traits
caractéristiques dans ce tableau.
Chaque méthode se révèle présenter
à la fois des avantages et des inconvénients. Il conviendrait d'opérer des
distinctions parmi les clients ] afin de
choisir la méthode qui convienne le mieux à chacun. Il n'existe pas de méthode
unique qui s'appliquerait à tous.
Le premier type d'intervention est
le traitement des prédateurs, basé sur une approche
cognitivo-behavioriste, auquel il est largement fait recours aujourd'hui, avec
pour devise: « No cure but control » (« Pas la cure mais
le contrôle»). La plupart des professionnels qui travaillent avec cette méthode
ou bien écrivent sur le sujet pensent qu'il s'agit de la seule méthode
possible. Cependant, cette méthode soulève plusieurs remarques critiques et, du
reste, il y a plus sous le soleil.
Aux Pays-Bas (notamment dans le
cadre de la NVSH), d'autres personnes dont moi-même recourent depuis une
vingtaine d'années au deuxième type d'intervention, la méthode
d'auto-assistance. Il semble que nous pourrions aider beaucoup de
gens avec ce type d'intervention. Je souhaite dans cette conférence mettre plus
particulièrement en valeur cette méthode, comme possibilité d'aider d'autres
catégories de personnes.
Cette méthode peut recevoir le
soutien d'une autre méthode, les groupes de soutien, familiers à
certaines communautés religieuses, décrits et recommandés par Kirkegaard
& Northey. Il est aussi largement fait recours à la méthode
d'auto-assistance sur Internet.
La troisième méthode est la thérapie
proprement dite, ainsi que je l'appelle afin de la distinguer d'avec la
première méthode, que je nomme ici traitement. Il s'agit des fameuses
psychothérapies sous leurs formes les plus diverses.
Ce troisième type d'intervention
est suffisamment connu; aussi me contenté-je de le mentionner comme une
possibilité utile – qui peut d'ailleurs être combinée aux deux premières
méthodes – et de tracer les grands traits qui distinguent les trois méthodes.
La psychothérapie individuelle
était le type de traitement standard jusqu'en 1980 environ. Depuis lors, les
méthodes de type cognitivo-behavioriste, que j'appelle ici la première méthode,
sont devenues le type d'intervention privilégié.
Habituellement, c'est au moyen des
taux de récidive que sont évaluées les méthodes de traitement. Robinson
conclut de sa recherche que le taux de récidive général pour les auteurs
d'infractions sexuelles non traités est de 20% en moyenne, tandis que ce taux
pour les auteurs traités est en moyenne de 10%. Le traitement peut donc diviser
par deux le taux de récidive.
Mais quel type de traitement ou de soutien ?
Margaret
Alexander conclut de sa recherche que les hommes traités avant
1980 (par des méthodes traditionnelles) ont récidivé à 12,8%, alors que les
hommes traités après 1980 (par les méthodes actuelles) ont récidivé à 7,4%.
Elle a procédé à un genre de méta-analyse, sur un corpus de 79 études
réunissant des échantillons de population s'élevant à 11 000 personnes. Ainsi,
il semble que le taux de récidive soit inférieur lorsqu'on recourt aux méthodes
actuelles plutôt qu'à des méthodes plus anciennes.
Examinons un instant ces chiffres
de la récidive. Toute personne prêtant foi aux discours de certains hommes
politiques et aux ouvrages à destination du grand public croira que le taux de
récidive chez les auteurs d'infractions sexuelles s'élève à 90%, sinon même
plus. Aux Pays-Bas, même un professeur de sexologie a pu affirmer, voilà
plusieurs années, que le taux de récidive était élevé à ce point, jusqu'à ce
qu'il ait lu les articles de chercheurs sur le sujet - alors ses chiffres
sont-ils allés en diminuant.
Un sénateur de l'Indiana, proposant pour cet État la tenue d'un
registre des auteurs d'infractions sexuelles, a déclaré: «Les
statistiques montrent que, 95% du temps, toute personne abusant d'un enfant le
fera vraisemblablement encore ». Un sénateur de Floride a fait référence
aux « prédateurs sexuels qui commencent à chercher leur prochaine
victime sitôt remis liberté » et un législateur de Californie a prévenu le
public que les auteurs d'infractions sexuelles « commettront de nouveau
immédiatement cette infraction, au moins 90 pour-cent du temps ».
Je cite ici Eric
Lotke qui donne ses sources dans ses notes de bas de page #1, 2 &
3.
Quiconque lit les résultats de la
recherche en la matière verra des chiffres totalement différents. Les
taux de récidive ne sont pas aussi élevés qu'on a pu le dire. Il s'agit d'un
point important, parce que si les chiffres s'élevaient vraiment à plus
de 90%, il serait malaisé de défendre la méthode d'auto-assistance, que
j'appelle ici la deuxième méthode.
De façon générale, il existe de
nombreux mythes concernant les auteurs d'infractions sexuelles. Un article, Mythes
et faits concernant les auteurs d'infractions sexuelles, août 2000, par
le Centre de Traitement des Auteurs d'Infractions Sexuelles (CSOM - Center for
Sex-Offenders Management - http://csom.org ), dresse une liste de tels mythes,
opposés aux faits.
Karl Hanson & Monique Bussière
ont présenté dans leur article de 1998 la méta-analyse la plus récente sur les
taux de récidive: Prédire
la rechute: méta-analyse des études sur la récidive des auteurs d'infractions
sexuelles. Ils ont passé en revue 61 études de contrôle, un échantillon
total de près de 23,400 personnes. Le taux moyen de récidive des infractions
sexuelles était faible: 13,4%. Remarquons que, d'après Hanson, le taux de
récidive général sur l'ensemble des infractions est de 36,3%. Ainsi le taux de
récidive chez les auteurs d'infractions sexuelles n'est-il pas trois fois plus
élévé que le taux général, mais plutôt trois fois moins. Il est
tout simplement inexact qu'au moins 90% des auteurs d'infractions sexuelles
récidivent - il s'agit de 13,4% .
Là encore, le traitement se révèle utile: « Les auteurs d'infractions
sexuelles n'ayant pas reçu de traitement présentaient un risque supérieur de
récidive par rapport à ceux ayant reçu un traitement ».
Leurs articles figurent dans leur
intégralité sur le cédérom que je vous présente ici, l'un d'eux en langue française;
l'article de Wakefield
& Underwager offre un bon résumé de la recherche de Hanson. Dans ma
liste de références, vous trouverez davantage de liens vers des recherches
faites dans ce domaine. Vingt minutes ne suffiraient pas à toutes les
présenter. Le cédérom et le site web que j'ai réalisés contiennent assez de
place pour y loger bien des kilo-octets de rapports de recherche.
Je ferai juste un commentaire sur
ces chiffres: ce genre de résultats est obtenu par des méthodes statistiques,
par le passage en revue de milliers de personnes. C'est le mode de travail
et de pensée actuariel. Cependant, si nous voulons aider des gens, nous ne
pouvons les aider qu'individuellement; donc, pour notre travail de cliniciens,
nous devons utiliser le mode de travail et de pensée clinique. Ces deux
modes diffèrent.
Pour citer Don
Grubin & Sarah Wingate: « La difficulté cruciale vient du
fait que la prédiction actuarielle concerne des groupes, et que, à moins de
parler d'un comportement de grande fréquence, elle ne peut nous dire grand
chose sur les individus.»
Les mêmes ajoutent: « Les auteurs d'infractions sexuelles ne sont
pas de simples paquets de variables. Les caractéristiques qui peuvent être
importantes pour les actuaires véhiculent une faible signification en ce
qu'elles indiquent des associations mais n'impliquent pas en soi un lien
de causalité. Elles deviennent utiles dans la compréhension de la récidive
seulement quand la signification qu'elles peuvent revêtir pour tel ou tel
individu est clarifiée ».
Une étude peut constituer
l'apothéose de l'approche actuarielle et se révéler sans pertinence pour
l'approche clinique. « Des facteurs qui tendent à demeurer invisibles
aux actuaires peuvent s'avérer d'une importance cruciale pour les cliniciens en
vue de déterminer quand l'intervention [- et quel type d'intervention - F.G.]
est nécessaire ».
Il existe encore d'autres mythes au
sujet de la pédophilie. J'ai écrit un article d'information et l'ai inclus sur
ce cédérom et le site web, ainsi que de nombreuses références générales. Je me
contenterai de mentionner ici deux des questions en arrière-plan de cette
conférence:
|
Même dans le prospectus réalisé pour ce congrès [WCS Paris], la question de la pédophilie apparaît sous l'en-tête « Sexe et Violence ». Si la pédophilie devait être violente per se, je ne pourrais pas défendre la méthode d'auto-assistance. Mais tel n'est pas le cas, soutient Tom O'Carroll dans un article qui donne une vue d'ensemble sur de multiples recherches et d'autres types d'écrits. L'article en question n'a pas été retenu par le Comité de ce congrès - Tu ne connaîtras pas ceci - vous le trouverez néanmoins sur le cédérom. |
|
La question de savoir si les expériences sexuelles avec des adultes ou des adolescents durant l'enfance sont toujours négatives, est aussi mentionnée en arrière-plan. Si la chose était avérée, il serait difficile de défendre la méthode d'auto-assistance. Mais il en résulte beaucoup moins d'effets négatifs que beaucoup l'ont pensé, si l'on en croit la recherche menée par l'équipe du Dr Rind. Dans environ 25% des cas, ces expériences se soldent par des conséquences négatives, spécialement pour les filles - non 100% comme on pense le plus souvent. Cette recherche se voit consacrer une section indépendante sur le cédérom. |
Dans le cadre de cette
présentation, je vais maintenant proposer un aperçu critique de la première
méthode.
1. Pour citer Robinson
: « Généralement, les études ont conclu à l'efficacité des
techniques behavioristes. Malheureusement, de nombreux experts se sont
inquiétés de ce que les méthodes produisent seulement des changements de courte
durée dans les préférences sexuelles déviantes. » (c'est moi qui
souligne)
2. La méthode implique un fort
contrôle. Tant que les patients n'ont pas changé leurs façons de penser, de
faire et même de ressentir, le traitement se poursuivra jusqu'à obtention de
la «pensée correcte ». Mais la « pensée correcte » ne
diffère pas, dans les faits, de la pensée politiquement correcte, à savoir: la
façon de penser politiquement exigée. Aussi les patients «
joueront-ils le jeu » pour mettre un terme à l'horreur que représente la
période du traitement. Ils connaissent les réponses politiquement correctes,
les ont apprises, les donneront donc. Par conséquent, les résultats des
échelles de mesure sont souvent faux, ainsi donc que les résultats des
recherches qui s'appuient sur eux.
3. La méthode peut produire un
traumatisme au lieu d'une guérison. Elle réduit la personne à un auteur
d'infractions sexuelles, en proie à une pathologie. Elle vise à changer des
sensations égo-syntoniques profondes en sensations égo-dystoniques.
Elle ne mène pas à l'auto-acceptation de la personne entière, attirances
pédophiliques incluses, mais à supprimer et à nier ces attirances. Ce faisant,
elle aliène la personne à son moi profond. Ce n'est pas guérir mais diviser la
personne. Il peut en résulter un sentiment d'incertitude fondamentale et
d'insécurité à un niveau très profond. Agner Fog cite
les propos d'un homme à ce sujet: «... au lieu d'anéantir mes
attirances pour les garçons, ils m'ont détruit en tant qu'individu, cela a
détruit en moi tout sentiment de sécurité ».
J'ai pu rencontrer des patients ayant commencé ce type de traitement, pleins de
vivacité et de chaleur, qui se sont vus par suite de celui-ci changés en «marionnettes
en bois ». D'autres ont survécu en jouant le jeu.
4. La méthode peut être
dangereuse parce qu'elle vise à supprimer des attirances, des pensées et
des fantaisies imaginatives. Ce faisant elle ferme la soupape de sûreté
de la chaudière. Tôt ou tard, la bombe peut éclater. On n'évoque ni ne pense le
sujet des attirances réprimées, aussi ne pense-t-on pas de manière rationnelle
la question des sentiments et sensations profonds de ces personnes et ne
cherche-t-on pas de façon pour elles de vivre avec ces attirances. Le plus
souvent, il est mis un terme aux contacts avec d'autres personnes ayant des
attirances pédophiliques, dès lors proscrits; si bien qu'il sera impossible de
s'entretenir avec des modèles positifs. L'auto-assistance est bloquée,
il peut en résulter l'isolement par rapport à son propre moi et par rapport aux
autres. Particulièrement dans le cas d'une surveillance par la communauté,
l'isolement social sera le prochain facteur de stress. La chaudière interne de
ces personnes, soumise à une telle pression et dépourvue de soupape de sûreté,
peut tôt ou tard éclater.
5. J'ai beaucoup d'objections éthiques
contre le terrible usage qui est fait du pouvoir et du contrôle dans cette
méthode. Bien voir que le programme du traitement non seulement changera le
comportement, mais aussi les pensées et les sensations (les préférences) et
jusqu'aux rêves des patients: leur esprit. La pléthysmographie ou la phallométrie
accèdent de force aux parties les plus privées du corps humain. Le personnel
traitant s'introduit de force et de manière intensive dans l'ultime bastion de
liberté, l'esprit d'un être humain au plus profond de son intimité. La
méthode contraint ses patients à penser et à ressentir d'une manière correcte -
d'une manière politiquement correcte. La méthode vise à contrôler la
pensée et les sentiments de personnes: il s'agit d'un contrôle de la pensée par
une police de la pensée, pour reprendre les termes de George Orwell. Contrôle
de l'esprit par L'Etat... similaire au lavage de cerveau de
l'ancienne Union Soviétique, aujourd'hui largement utilisé dans le monde « libre
» occidental.
Comme l'écrit Dennis Howitt (1995,
pp 250-251), on devrait se garder de désigner ces procédés par le terme de
thérapie: « Au lieu d'adopter une pratique déontologique
centrée sur le client, la psychothérapie marche sur la tête quand elle
s'applique aux auteurs d'infractions sexuelles. [...] On leur apprend à se
contrôler plutôt qu'à se comprendre eux-mêmes; [...] il arrive qu'ils fassent
l'objet d'humiliations par d'autres patients du groupe et que, de façon
générale, ils soient traités de façon telle que cela soulèverait l'indignation
si on appliquait ces méthodes à leurs victimes. »
Que la méthode fonctionne en
donnant des taux faibles de récidive n'est pas le seul critère. Assassinons
tous les auteurs d'infractions sexuelles, enfermons-les à vie, le taux de
récidive sera nul. Il y a aussi des critères éthiques.
6. J'ai aussi une objection scientifique
à cette méthode. Qui s'adresse à la manière de penser simpliste qui
soustend cette méthode. C'est ce que j'exprimais dans mon article Non une cure mais un contrôle:
« Le traitement repose sur une manière de
penser très simpliste qui assimile le politiquement correct au fait d'avoir
raison, le politiquement incorrect au fait d'avoir tort. Leurs conceptions des
contacts sexuels intergénérationnels sont reprises sans esprit critique des
conceptions du viol de femmes (par certaines femmes de la première génération
de féministes). Femmes et enfants, les deux ne peuvent être que
les victimes des méchants hommes. »
Ces vues simplistes se fondent également
sur des recherches souvent tendancieuses en matière « d'abus sexuel
d'enfant » , plus politiquement correctes que scientifiquement correctes
ou, pour le dire autrement, davantage sur une idéologie que sur la science.
Margaret Alexander a dû écarter de son analyse 280 des 359
études recensées par elle, en raison de défauts méthodologiques.
Un article de Frederiksen dresse une liste des partis pris des
recherches courantes en matière d'ASE (Abus Sexuel d'Enfant); l'équipe du Dr Rind a fait de même dans une Méta-analyse aujourd'hui célèbre.
Passant en revue la recherche sur
les méthodes de traitement, Dennis Howitt écrit dans son livre bien connu, (Ch.
7, page 191): « Dans une situation comme celle-ci, prétendre à un
succès thérapeutique c'est peut-être, de la part du clinicien, du patient ou
des deux, prendre ses désirs pour des réalités. »
C'est pourquoi les partisans de la
première méthode devraient faire preuve de modestie dans leurs prétentions -
comme je le ferai.
Je voudrais à présent mettre en
valeur la méthode d'auto-assistance, mais je ne peux m'appuyer ici sur la
recherche dure parce que la recherche sur cette méthode est rare. Mes sources
consisteront en vingt années d'expérience personnelle avec cette méthode. Je
serai donc humble.
Assistants, clients et vision
L'hypothèse de base, ici, est qu'il
n'y a pas d'opposition entre aidants (helpers) et clients, mais que les
membres du groupe sont tous à la fois des aidants et des clients. Les membres
s'entraident. Il n'y a pas de statuts différents, tous sont des êtres humains,
à la recherche de leur propre manière de vivre avec leurs attirances
pédophiliques.
Manifestement, les trois méthodes
reposent sur des conceptions complètement différentes de l'être humain. Dans la
première, nous sommes en présence d'une vision plus ou moins mécaniste du
comportement humain. Sous-jacente, nous voyons la représentation de l'être
humain comme d'un pécheur, commettant le mal presque automatiquement. La
deuxième méthode considère que les êtres humains sont essentiellement des êtres
sociaux. La troisième se concentre sur la dynamique de la psyché humaine. La
seconde et la troisième conception ne voient pas de pécheur, mais une personne
à la recherche de la bonne façon de vivre et dans ces deux visions on considère
que le client est capable de la trouver.
La principale méthode est ici
l'entretien de groupe. Habituellement, quelqu'un conduit l'entretien, mais ce
n'est pas « le thérapeute ». Il ou elle est simplement l'un des membres
qui catalyse les interactions du groupe en demandant à ce que tout le monde
s'écoute mutuellement, parle chacun à son tour, exprime ses sensations et
échange ses expériences et ses pensées. Ils s'occupent exclusivement des
sensations et des sentiments conscients. Les membres du groupe attendent des
autres qu'ils expriment leurs sensations, sentiments les plus profonds inclus,
mais non qu'ils accèdent à la partie inconsciente de la personne.
Les membres s'apportent
mutuellement un soutien tangible dans plusieurs aspects de l'existence. Il
s'agit d'un point important parce que beaucoup de personnes en prise avec des
attirances pédophiliques ont tendance à vivre comme une minorité isolée,
comme le formule Agner
Fog dans son article. Fog parle du « syndrome de la
minorité isolée » qu'il observe chez des gens en prise avec des sensations
sexuelles déviantes. « Les symptômes de ce syndrome incluent un
comportement sexuel stéréotypé et incontrôlé ainsi que plusieurs symptômes
sociaux non spécifiques. La cause en est le manque d'un modèle identificatoire
approprié et la non-acceptation de son ressenti sexuel. La thérapie de groupe
dans des groupes d'auto-assistance constitue un traitement efficace.
» Auprès des membres ayant moins d'expérience, présentant une
paraphilie identique ou similaire, les membres de tels groupes ayant de
l'expérience, peuvent jouer le rôle de modèle positif auquel s'identifier et
enseigner comment trouver un style de vie.
Le premier objectif est ici
que les participants soient conscients de leurs attirances profondes et
qu'ils les acceptent comme faisant partie d'eux-mêmes au lieu de
les combattre. Les nouveaux membres peuvent voir, entendre et ressentir que
cela est possible. Les membres sont invités à s'accepter eux-mêmes, ainsi qu'à
accepter chaque autre membre, comme une personne, comme un tout, une Gestalt,
qui inclut leurs sentiments et sensations intimes.
Ces aspects de la méthode sont
également décrits par Van
Naerssen et par Van
Zessen, tous deux Néerlandais. Dennis
Howitt consacre quelques pages à ce qu'il appelle « les
thérapies de soutien ». Notons au passage que de très nombreuses personnes qui
partagent un même problème, une même maladie, une même situation, des mêmes
buts ou des mêmes idées, recourent à la méthode d'auto assistance, comme
certains chrétiens, des femmes enceintes, des parents de fils homosexuels, des
aveugles, des sourds...
En second lieu, le but est que les
membres constatent qu'il existe plusieurs façons de vivre avec leurs
sensations. Le site web du
groupe JON présente vingt styles de vie et demande au visiteur de
chercher le vingt et unième: son propre style de vie. Les nouveaux membres sont
de même invités à chercher leur propre style de vie; ils peuvent constater que
c'est possible. Il y a plus de possibilités sous le soleil que certains types
de comportements stéréotypés. À noter que JON ne recommande pas d'avoir des
contacts sexuels avec les enfants.
Les deux objectifs, le premier et
le second, peuvent diminuer les traits ou les caractéristiques du syndrome de
la minorité isolée. Il existe une méthode supplémentaire: la création de
groupes de soutien.
Les membres d'un groupe de soutien
forment pour ainsi dire un cercle autour du client. Certaines communautés
religieuses procèdent de la sorte, le groupe JON fait de même. Les membres du
cercle prennent contact avec le client au domicile des uns et des autres. Ils
l'invitent à faire des sorties, ou bien ils font la cuisine et partagent le
repas avec lui ou elle. Ils l'invitent au cinéma ou au théâtre, à faire des
excursions ou des voyages. Ils incitent le client à s'intégrer autant que
possible à la société et le soutiennent dans cette entreprise.
Ce modèle est décrit par Hugh
Kirkegaard & Wayne Northey . Ils décrivent tout d'abord le
processus de formation de boucs-émissaires au sein de la communauté. Ils
décrivent alors comment les communautés religieuses travaillent à stopper la
désignation de boucs-émissaires et débutent un soutien, apporté par ce qu'ils
nomment « des cercles de soutien et de responsabilité ». « Le but du Cercle »,
disent-ils, « n'est pas thérapeutique mais de fournir soutien et
responsabilité. ».
Le soutien que peut apporter une communauté religieuse a été décrit par le
révérend néerlandais Hans
Visser.
En outre, plusieurs sites web
fonctionnent de nos jours comme des groupes virtuels ou cercles de soutien.
Plusieurs sites web travaillent dans une perspective chrétienne. Heather
Elizabeth Peterson a rédigé un long article au sujet de ces sites web.
Ainsi que tous les articles que je mentionne, celui-ci figure sur le cédérom et
sur le site web que j'ai réalisés.
Kirkegaard et Northy écrivent au
sujet des résultats obtenus par leurs groupes de soutien:
« Au fil
des cinq dernières années, le projet initial basé à Toronto a abouti à la
création de trente-deux cercles à Toronto et à Hamilton. Des « membres centraux
» (i.e. les clients - N. d. T.) y participant seulement deux ont récidivé à ce
jour, l'un pour atteinte à la propriété, l'autre pour une autre infraction
sexuelle. Suite au succès de cette approche, l'an dernier six nouvelles
initiatives ont vu le jour localement à travers le Canada, portant actuellement
à quarante-cinq le nombre total de Cercles créés. Tandis que la plupart des
Cercles ont une durée de fonctionnement comprise entre dix-huit et vingt-quatre
mois, les plus longs sont en place depuis cinq ans. Pour les membres centraux
dépressifs, en situation de grand besoin, ce genre de communauté intentionnelle
est nécessaire à leur bon fonctionnement à long terme dans la communauté
. Pour d'autres, l'assistance offerte par un Cercle pour se réintégrer
dans la communauté correspond à un besoin à plus court-terme. Cependant
les relations de soutien avec les amis qu'ils ont rencontrés là-bas, qui
connaissent leur histoire et peuvent les reprendre sur leurs comportements, se
poursuivent longtemps après que le Cercle officiel a cessé d'exister ».
Deux récidivistes sur 32 clients
(un client dans chaque cercle), cela représente un taux de récidive de 6,25%.
C'est faible. Si l'on ne prend en considération que la récidive de type sexuel,
comme le font la plupart des chercheurs, ce taux est de 3,13%. C'est très
faible.
Nous recourons à la méthode d'auto
assistance depuis de nombreuses années, dans quelques-uns des groupes de
travail région de la NVSH, aux Pays-Bas (pas dans tous les groupes; certains
n'offrent pas de soutien du tout). Je travaille depuis approximativement vingt
ans pour plusieurs groupes qui emploient cette méthode.
Ce que nous avons constaté, c'est
que les participants reconnaissent et acceptent progressivement leurs
sensations profondes. Une atmosphère de camaraderie se développe dans le
groupe. Des gens arrivés avec un « Oh ! J'ai un gros problème ! On
dirait que j'ai certaines sensations ! Qu'est-ce que je dois faire ? » ont
changé assez rapidement leur sentiment de panique en un sentiment d'espoir en
l'avenir. Nous avons vu chacun d'eux découvrir sa propre façon de négocier avec
ses attirances. Quelques-uns ont ensuite disparu avec un « merci ! »
D'autres sont restés dans le groupe pour aider les nouveaux venus.
Autre résultat: chaque groupe, puis
des cercles de plus en plus larges, ont vu se développer un code éthique. Au
fil du temps, nous l'avons appelé «les quatre principes et leur P.S. ».
Tout cela est décrit dans mon article «
I didn't know how to deal with it », dans un
article par le psychiatre néerlandais Gerard Roelofs et dans l'article
du psychiatre néerlandais Frank van Ree « Existe-t-il
des critères d'une expérience positive ?» De même, Heather
Elizabeth Peterson décrit les principes éthiques qui se sont développés
progressivement sur les sites web d'auto assistance. Ainsi codes et principes
éthiques sont-ils le résultat de groupes d'auto assistance. Peterson signale
une augmentation du célibat et la socialisation des désirs. Je puis faire de
même concernant les groupes dont je parle. Pratiquement tous les membres en
sont célibataires.
J'estime à environ une centaine le
nombre de gens aidés de cette façon sur une période de près de vingt ans. Pour
autant que je sache, 16 personnes avaient commis une infraction sexuelle une
fois et 2 de ces 16 personnes ont pu récidiver, l'un pour une infraction
sexuelle, l'autre pour un autre type d'infraction.
Cela représente un taux de récidive
de 12,5%, soit le double du résultat de Kirkegaard, mais juste en-dessous de la
moyenne de Hanson (13,4%); un peu au-dessus du chiffre de Robinson cité plus
haut de 10% pour les gens traités, mais en-dessous de son taux de 20% pour les
gens non-traités. Si l'on prend seulement en compte la récidive sexuelle, comme
le font la plupart des chercheurs, le chiffre est de 6,25%: une personne en 20
ans de travail avec la méthode d'auto assistance. De plus, on ne peut pas
affirmer que la récidive résulte de la méthode d'auto assistance per se,
en raison du fait que l'un d'eux, le récidiviste sexuel, a également suivi les
autres types de traitement (1 et 3) et en raison du temps écoulé entre
l'adhésion au groupe d'auto assistance et la récidive. En outre, ces chiffres
ne proviennent pas de « recherche dure » parce que, pour être franc, nous avons
manqué de mettre en place et de mener cette recherche. Ce sont des estimations
modestes, faites aussi honnêtement que possible. Il faut noter que
l'échantillon pour une expérience pratique n'est pas trop petit et que le temps
est raisonnablement long (20 ans).
Aucune méthode ne peut se réclamer
d'un taux de 100% de réussite et d'un taux de récidive nul. Il apparaît que
chaque méthode a ses propres forces et ses propres faiblesses, surtout si nous
opérons des distinctions entre nos clients, comme je le fais dans une des
lignes du tableau
que j'ai présenté. Comme vous le constatez, mon intention est de ne recourir à
la première méthode que pour des clients qui ne sont pas capables de
communiquer ni de se contrôler. Pour les clients qui peuvent communiquer,
écouter et se contrôler, la méthode de l'auto assistance semble être une bonne
alternative. Il s'agit d'une méthode bien plus humaine que la première. Elle
est moins coûteuse et, avec ses limites, il se pourrait qu'elle s'avère
vraiment efficace. La méthode mérite d'être mise à l'essai et de faire l'objet
d'évaluations, puis d'être développée par la recherche. Elle pourrait
surtout être utile, combinée avec les groupes de soutien, pour les gens remis
en liberté réintégrant la communauté. Au lieu de se contenter de les
enregistrer et de les maintenir sous contrôle, nous devrions d'abord leur apporter
un soutien. Si nous les laissons à eux-mêmes, l'isolement social sera bientôt
la prochaine source de pression pour leur chaudière intérieure.
Je tiens à répéter que tout que
j'ai dit se voulait à la fois discret et modeste. J'ai exprimé seulement «
mon humble opinion ». Je terminerai en disant: tous, faisons preuve de
modestie et de réserve. Jadis, en fait il n'y a pas si longtemps, la
masturbation était tenue pour un mal grave et dangereux, cause de nombreuses
maladies - et tel était le cas de l'homosexualité récemment encore.
Actuellement, ce sont les personnes avec des attirances pédophiliques qu'on
considère comme Le Grand Mal de l'humanité. Comme il a été noté plus haut, plus
de 25% des hommes normaux se sont révélés avoir des sensations de ce type.
Il était une fois, voilà bien, bien
longtemps, des sexologues qui affirmaient certaines choses qui plus tard se
révélèrent être fausses... Il apparut qu'à cette époque idéologie, religion ou
politique les induisaient en erreur. De nos jours, nous sommes des
scientifiques que n'abusent plus les idéologies. De nos jours, aujourd'hui, à
ce congrès, nous nous entretenons d'une manière rationnelle, humble et polie.
Je continuerai à le faire et vous invite à faire de même.
1.
Titre original : Helping people with pedophilic
feelings. L'emploi du terme feelings associé à la pédophilie
pourra surprendre le public francophone. L'anglais emploie le terme de feeling
pour désigner indistinctement des sensations ou des sentiments. Cette
indistinction n'est pas sans poser de problème pour la traduction, surtout
lorsqu'on prend en compte cette réalité trop souvent négligée des spécialistes
francophones s'exprimant sur le thème de la pédophilie : pour la plupart des
sujets pédophiles, le désir sexuel pour des enfants est indissociable d'une dimension
affective (qui d'ailleurs préexiste fréquemment au désir sexuel). Avec l'accord
de l'auteur, j'ai néanmoins préféré écarter la traduction lourde et maladroite
de pedophilic feelings par sensations et sentiments pédophiliques,
au profit de celle, à la fois plus légère et plus consensuelle ici en France,
d'attirances pédophiliques. Ces attirances quoi qu'il en soit intègrent
une double dimension: affective et sexuelle. C'est le mérite du terme feelings
que de le souligner. (Note du traducteur)
2. L'auteur emploie ici le terme
anglais de client. Les lecteurs francophones non familiers de Carl
Rogers seront sans doute surpris par ce terme, en raison des « connotations
commerciales » attachées au mot client en français. Dans la terminologie
de Carl Rogers et de ses successeurs, le terme client désigne la
personne bénéficiant de la relation d'aide. Ce terme, repris en français
par les rogériens francophones, est ainsi plus général que celui de patient,
plus neutre et plus respectueux de la personne de celui ou celle qui vient
solliciter l'aide. En effet, patient suppose pathologie. Or cette
vision ne coïncide pas automatiquement avec celle qu'a d'elle-même la personne
en prise avec ses attirances pédophiliques, pas plus d'ailleurs qu'elle est
nécessairement la plus objective, lorsqu'elle va de pair avec la croyance dans
les mythes démentis par le Centre de Traitement des Auteurs d'Infractions
Sexuelles (CSOM - Center for Sex-Offenders Management
J'ai opté en revanche pour la
traduction de client par patient dans le cas des méthodes
regroupées ici par l'auteur dans la catégorie des traitements, puisque alors il
s'agit d'approches de type médical. (Note du traducteur)
ABUS SEXUEL :
|
LE RAPPORT CAPITAL
|
Table des matières |
||||
I |
Présentation |
|||
II |
Le rapport |
|||
|
1 |
Abus ou pas abus? |
||
|
2 |
La différence
garçon/fille |
||
|
3 |
Pouvoir des mots
et propagande |
||
|
4 |
Milieu et
violence |
||
III |
Les sectateurs
de l'abus: des féministes aux thérapeutes |
|||
|
1 |
Les féministes |
||
|
2 |
Les thérapeutes |
||
|
|
a |
Importance |
|
|
|
b |
Validité des
théories actuelles |
|
|
|
c |
Satanisme,
chapelles et scandales |
|
|
|
d |
Les escrocs |
|
|
|
e |
Les collusions |
|
|
|
f |
Réaction des
politiques |
|
|
3 |
Les logiques de
l'abus |
||
|
|
a |
Une logique
criminelle |
|
|
|
b |
Logique yankee
et exception française |
|
|
4 |
La résistance
éclatée |
||
|
|
a |
L'art du lien |
|
|
|
b |
Une résistance
divisée |
|
IV |
Foucault et
l'enfant masturbateur |
|||
V |
Pourquoi? |
|||
|
|
a |
Le porno |
|
|
|
b |
Le monde homo |
|
|
|
c |
Les nantis |
|
|
|
d |
La justice |
|
|
|
e |
L'enfant
mutant |
|
VI |
Conclusion |
Les
travaux du Dr Bauserman et de son équipe ont porté sur l'évaluation des
effets de l'abus sexuel sur enfants (A.S.E.).
Les
résultats ont été publiés dans la revue de l'A.P.A. Note 1 et repris dans divers articles de
publications spécialisées. Ils ont aussi été présentés lors de conférences,
comme celle de Rotterdam dont nous donnons ici une traduction française.
Ces
recherches ont été effectuées aux États-Unis, un pays où, en principe, la
Constitution assure aux citoyens une liberté d'expression très étendue.
Là-bas,
sur des problèmes de société majeurs, des positions totalement antagonistes
s'affrontent librement : au sujet de l'avortement, les pro-life (anti)
et les abortionists (pour) exposent leurs arguments. Ce sont deux conceptions
opposées de la vie qui se combattent sur le terrain de la bio-éthique. A propos
de l'évolution de la vie et de la différenciation des espèces, Darwin n'exerce
pas de monopole absolu. Sa théorie est rejetée par les Créationnistes. Ceux-ci
ne s'intéressent pas au chaînon manquant ou aux zones lacunaires de la théorie
darwinienne : ils la rejettent en bloc. Fidèles à la lettre des écritures, ils
croient et enseignent dans leurs manuels, que Dieu a bien créé l'Univers et
tout le vivant d'un seul coup. Ils exposent librement leurs théories qui sont
reprises par la presse de vulgarisation.
Le
sujet de l'abus sexuel, aux États-Unis comme en France, relève d'un traitement
particulier. Qu'on le considère comme un problème de société ou comme un sujet
médico-scientifique ne change rien. Il ne donne lieu à aucune controverse.
Il est toujours traité de la même façon : quelques chiffres invérifiables, des
exemples médusants, des images pénibles viennent bander le ressort émotionnel :
on communie dans la rage et dans le dégoût. On emploie partout le terme de pédophilie
sans qu'on sache bien quels actes ou quelles personnes il implique. Certains
activistes parlent même "d’ambiance pédophile" en l'absence de tout
acte, ce qui ne contribue pas à une vision claire du phénomène.
En
France, une expression dissidente sur le sujet pourrait valoir à son auteur une
condamnation pour incitation à la pédophilie Note 2, et ce d'autant plus facilement que la
notion n'a pas été définie. Bien sûr, on sait que le mot pédophile a pris
une connotation horrible, en particulier depuis qu'on l'a accolé, des mois
durant, au patronyme du psychopathe Dutroux.
Cela
dit, a t-on vraiment démontré l'effet systématiquement négatif des actes
regroupés sous l'étiquette abus sexuel Note 3?
L'enjeu
est de taille. Depuis quelques années, devant les Tribunaux Correctionnels et
les Cours d'Assises, on assiste à un afflux considérable d'affaires d'agressions
sexuelles et de viols sur mineurs. Il n'est pas rare qu'elles représentent
plus de la moitié des crimes jugés lors des sessions d'Assises. Cette explosion
de procès ne serait pas due à une augmentation des abus eux-mêmes, mais à un
déluge de signalements sous l'effet des campagnes médiatiques. Il faut noter
que l'allongement du délai de prescription, étendu à 10 ans après la majorité
de la "victime", permet de faire ressortir des affaires fort
anciennes, le plus souvent à l'occasion d'un conflit familial ou d'un divorce.
Nombre d'accusés se voient condamnés à des peines de 15 à 20 ans de réclusion,
même en l'absence de toute coercition.
De
fait, le viol n'est pas seulement un acte de violence sexuelle exercé contre la
volonté de la victime. Il se définit le plus souvent comme un simple acte
technique, une pénétration, quelle qu'en soit la nature, même exercée sur
la personne de "l'agresseur" ! L'absence de consentement est induite
par l'âge de l'enfant ou même de l'adolescent. On constate que les peines sont
sensiblement équivalentes à celles infligées pour des crimes de sang.
Comme
l'admettait avec satisfaction la présidente d'Enfance et Partage Note 4 en 1992, des accusés primaires qui auraient,
il y a peu, écopé d'une peine avec sursis, se voient aujourd'hui condamnés à 18
ans fermes !
On
peut naturellement supposer qu'une pareille sévérité s'appuie sur des
certitudes bien établies ; mais sur quelles recherches scientifiques
sérieuses se base ce changement de cap ? Comment a-t-on démontré les
conséquences de l'abus sexuel et l'étendue de ses effets ? Il faut que tout
ceci soit irréfutable. Des conséquences pathogènes graves (les peines le sont)
ont dû être clairement identifiées. Un retournement scientifique sans précédent
a dû avoir lieu. Les innombrables publications sur le sujet en attestent-elles
?
Souvenons-nous...
Dans les années 60, les psychiatres en vue considéraient que la pédérastie
était la perversion la plus proche de la normalité hétérosexuelle,
l'homosexualité constituant en revanche une réelle anomalie !
Citons
le Dr Hesnard Note 5 qui,
à la suite du grand sexologue américain Ellis, affirme :
" Nous pensons que l'attirance
sexuelle non seulement envers les tous jeunes gens, c'est à dire pour des
sujets n'ayant pas dépassé la puberté, mais même envers des jeunes garçons
(considérée comme normale dans certains pays) est plus près de la normale que
l'attirance envers, non seulement les hommes adultes, mais les hommes après la
puberté. "
On
connaît les théories de Kinsley, dont le Rapport a eu un effet considérable sur
la libération des mœurs dans les années 70 : il considérait les perversions
sexuelles comme des phénomènes purement culturels !
Quel
nom pourrait-on mettre sur la théorie révolutionnaire qui a fait passer la
sexualité transgénérationnelle de discrètement tolérable à totalement
inadmissible (quel que soit le prix à payer pour son éradication) ? Comment en
est-on venu à enclencher un phénomène d'épuration sociale à la mesure des
moyens médiatiques et policiers dont nous disposons ?
Il
apparaît qu'aucune découverte majeure sur les conséquences avérées de la
sexualité mineurs/adultes n'explique que l'on soit passé d'une répression
modulée à une quasi condamnation à mort par voie carcérale. Ni l'abondance des
publications sur le sujet (qui se répliquent l'une l'autre), ni l'omniprésence
et l'installation à demeure du sujet dans les médias, ne tiennent lieu de
théorie explicative démontrant avec toute la rigueur scientifique requise les
dangers de l'abus.
Nous
étudierons plus loin le vocabulaire et la phraséologie constitutifs du discours
sur l'abus. Notons déjà que le terme child abuse désignait au départ,
prioritairement, les abus physiques et que l'on a glissé peu à peu vers la
notion dominante d'abus sexuel.
Les
travaux de Bauserman montrent clairement que rien ne semble autoriser
l'extension de la notion originelle d'abus, qui impliquait toujours une idée de
contrainte et/ou l'existence d'un carcan incestueux. En fait, on a décalqué
la pression morale souvent présente en cas d'inceste sur les autres formes de
sexe transgénérationnel.
Pour
en revenir à Darwin que nous avions sollicité au début de notre présentation,
force est de constater qu'une majorité de nos concitoyens est convaincue
d'avoir pour ancêtre une algue bleue. Et pourtant, la Justice ne condamne pas
ceux qui croient et proclament que Dieu nous a sortis d'un grand chapeau au
milieu des dromadaires et des libellules !
L'approche
du Dr Bauserman est radicalement différente de celle de la plupart de ses
collègues, auteurs d'ouvrages ou d'opuscules sur le sujet. Il ne procède pas
par pétition de principe mais tire ses conclusions de l'examen de données
statistiques. Pour évaluer les conséquences de l'abus, il s'intéressera à des
études questionnant le sujet devenu adulte sur deux points essentiels :
• la réaction immédiate qu'il se
souvient avoir eue et/ou l'impression rétrospective qu'il en a gardé.
• l'influence qu'à son avis cette
expérience a pu avoir sur sa vie sexuelle en particulier et sur sa vie en
général.
Après
avoir recueilli la vision du sujet sur sa propre expérience, il s'intéressera à
la mesure objective de son équilibre général (comparé à celui de sujets
n'ayant aucun antécédent d'abus). Nous diviserons notre commentaire en trois
parties principales :
• Nous rappellerons tout d’abord les points
essentiels du rapport Bauserman, et expliquerons ce qui en fait, à notre avis,
un rapport capital.
• Nous nous intéresserons ensuite à ceux que
nous appellerons "les sectateurs de l'abus". Il s'agit de tous ceux
pour qui un intérêt professionnel ou personnel prime la vérité. Nous verrons
pourquoi ceux-ci affichent à peu près tous les mêmes certitudes, que nous
opposerons aux conclusions différentes tirées par Bauserman. Nous verrons
pourquoi les lobbies de l'abus ne rencontrent aucune résistance.
• Nous ferons un parallèle entre le discours
actuel sur l'abus et le discours du XIXème siècle sur la masturbation, sujet
développé par Michel Foucault dans ses cours au Collège de France.
• Avant de conclure, nous tenterons de
dégager des raisons plus profondes, susceptibles d'expliquer l'ampleur du
phénomène "d’abusification" que nous connaissons.
Bauserman
présente un rapport sur les effets de ce qu'il est convenu d'appeler, depuis
quelques années, l'abus sexuel sur enfant.
Il
insiste sur la nécessité de travailler, lorsque cela est possible, sur des cas
représentatifs de la population dans son ensemble plutôt que sur des
échantillons cliniques comprenant uniquement des patients en traitement. Comme
le soulignait déjà Kinsey Note 6 :
" Les théories courantes sur les
perversions sexuelles sont trop souvent fondées sur l'expérience des gens du
monde qui se font soigner dans les cliniques. "
Un
malade en thérapie pourra avoir vécu une expérience d'ASE sans que celle-ci
explique nécessairement les troubles ressentis. La médiatisation à outrance de
l'ASE et la multiplicité des symptômes qui lui sont associés (presque tous,
nous le verrons) peuvent inciter un malade à attribuer à l'ASE les troubles
qu'il ressent. Le phénomène est connu : on ouvre un livre de médecine et on se
croit malade ! Tel malaise anodin n'est-il pas le signe avant-coureur de cette
maladie que justement nous craignons ?
Quant
aux échantillons judiciaires (qu'il utilise aussi), ils ne sont pas
représentatifs non plus de l'ensemble des situations d'ASE.
Soit
l'enfant est véritablement victime d'un individu violent ou d'un manipulateur
dont les assiduités lui pèsent : il s'agit bien alors d'une grave
agression ou d'une atteinte sexuelle, certainement préjudiciable.
Soit
(c'est la grande majorité des cas) l'adulte est dénoncé par un voisin, un
travailleur social, une mère jalouse, une épouse en procédure, etc. Le rôle des
policiers et des experts est bien souvent de faire comprendre et admettre à
l'enfant qu'il est "victime" d'un "agresseur". L'approche
peut-être tentante pour un mineur qui, à ce stade, en veut souvent à l'adulte
non de l'avoir abusé, mais de l'avoir mis en situation de voir sa vie privée
sondée par la police Note 7,
exposée à ses parents et parfois même publiée dans le journal. Le rôle de
"victime" est quand même plus facile à endosser que celui de
"petit pédé". L'ado aura bien du mal à ne pas saisir la perche que
lui tendent ceux qui souhaitent orienter l'enquête dans un sens prédéterminé :
la toute innocence bafouée par le mal absolu Note 8. Dans les affaires d'abus satanique aux
États-Unis Note
9, on voit bien
comment les experts ont réussi, non sans mal, à dicter aux mouflets ce qu'ils
voulaient entendre. Dans son livre Note 10 , le Dr Lopez nous dit : "le psychiatre doit aider
l'enfant à mettre des mots sur ce qu'il a ressenti". Aux E.U., le Dr Alvin
déclare que lorsqu’un enfant nie avoir été violenté, c'est "alors la
défense suprême contre un traumatisme dont l'intégration s'avère
impossible". Ce genre de théorie infondée nous mène tout droit à deux
aberrations :
• le spécialiste, mu par un énorme
"désir d'abus", manipule l'enfant et l’incite à parler d'actes
imaginaires ;
• ou alors il reformule le discours de la
victime consentante. Il ne peut s'agir, pour lui, que d'un consentement non
éclairé. Celui-ci équivaut à un refus, ce qui, "logiquement",
implique qu'il y a eu viol !
Tester
la validité de cette théorie est un enjeu de taille dans le système judiciaire
français actuel. Le nouveau Code Pénal semblait pourtant bien intentionné. Il
s'agissait de garantir la liberté sexuelle tout en protégeant les plus
faibles des violences sexuelles. Le Code parle d'atteinte sexuelle
(art. 227-25 à 29) – il peut s'agir d'une sodomie – pour un acte consenti avec
un moins de 15 ans. La peine peut aller jusqu'à 2 ans de prison et 200 000 F
d'amende. Mais si le mineur, pour se dédouaner et sous la pression de ses
questionneurs, déclare qu'il n'en avait pas vraiment envie Note 11 et que c'était surtout pour faire plaisir à
l'adulte, on a alors affaire à un viol et c'est une peine de 20 ans qui est
encourue. En fait, quelles que soient les déclarations du mineur, les atteintes
sexuelles sont généralement requalifiées en viols ou en agressions sexuelles, en
toute illégalité puisque le Code stipule que la "surprise" Note 12 ne peut venir de l'âge du mineur.
Nous
reviendrons constamment sur les graves conséquences judiciaires des
théories ambiantes sur l'abus sexuel.
On
conviendra donc avec Bauserman de la nécessité d'examiner l'ASE et ses effets,
en les extrayant de la gangue parasite constituée par le déclenchement de
l'action judiciaire.
Les
échantillons pertinents sont appelés échantillons de probabilité nationaux.
Ils sont constitués par des ensembles de sujets ayant vécu pendant leur enfance
ou leur adolescence une relation sexuelle avec quelqu'un de nettement plus âgé
qu'eux sans que les autorités soient alertées. Il est fort possible, quand on y
pense, que les échantillons non teintés de judiciarité se fassent rares dans
les années à venir ! Des campagnes incitent régulièrement nos concitoyens à
signaler toute situation équivoque. On fait même obligation aux professionnels
de rapporter aux autorités tout cas d'abus dont ils auraient connaissance Note 13. On peut aussi craindre que nombre de
personnes concernées, alarmées par les médias et la vulgarisation, se croient
désormais en sursis de maux à venir provoqués par leur expérience d'ASE...
Fort
de ces échantillons représentatifs, Bauserman se livre donc à une analyse
commentée de données statistiques exposées sous forme de tableaux. On notera
qu'il a utilisé toutes les études disponibles. Il s'oppose en cela aux méthodes
des spécialistes dominants qui font preuve d'une attention sélective en ne
s'occupant que des études susceptibles de confirmer leurs préjugés de départ.
Examinons
maintenant quels enseignements essentiels Bauserman tire de l'examen de ces
études statistiques.
"Abusus
non tollit usum" Note 14
Hélène
Manseau, universitaire de renom et professeur à l'Université de Montréal, est
aussi Docteur en criminologie. Mandatée par le Ministère de la Justice du
Québec, elle a mené des recherches sur l'évaluation et le traitement des
délinquants sexuels. Dans un livre paru en 1990 Note 15, elle écrit :
" il est impossible de définir en
quoi consiste l'abus sexuel, la frontière entre ce qui est permis et ne l'est
pas étant laissée à la discrétion des agents chargés de l'identifier
(l'abus). "
Cependant,
les observations faites par Bauserman permettent de donner une définition
simple et convaincante de l'abus – si l’on accepte toutefois de dépassionner le
débat.
Toute
relation vécue comme indésirable par le mineur peut être appelée
"abus". Elle entraînera des réactions négatives, lesquelles peuvent
avoir des répercussions sur l'équilibre présent et futur de la victime. Il faut
observer avec Bauserman que l'effet engendré peut aller d'un sentiment de gêne
passager, ou plus durable, à un traumatisme réel. Des conséquences graves sont
donc possibles. Elles sont heureusement fort rares, et se trouvent généralement
associées à la violence et à l'inceste. Nous reviendrons, par ailleurs, sur une
redécouverte fondamentale : la différence de réaction entre filles et garçons,
ces derniers ayant, contrairement aux idées reçues, des réactions largement
plus positives.
Il
apparaît que la plupart des actes que les spécialistes qualifient d'abus, ou
même de viols, ne sont pas vécus négativement par le sujet. En conséquence, ils
n’entraînent pas d'effets négatifs Note 16. En outre, parmi les actes contraints ou extorqués, seule une
fraction infime causera les graves traumatismes dont les publications
pseudo-scientifiques nous assurent qu'ils sont la règle dans tous les cas de
sexe transgénérationnel.
Le
Dr Coutanceau Note 17 l'a
clamé haut et fort dans tous les médias : aucun enfant n'a jamais pu consentir
à un rapport sexuel avec un adulte. Qu'est-ce qu'un enfant ? Qu'entend-on par
consentir ? Et quelle est la valeur historique et sociologique du mot
"jamais" ? Mais nous reparlerons plus loin du discours des champions
de l'abusiness (l'abus-business).
Notons
d'ores et déjà que Bauserman s'insurge avant tout contre les mensonges
proférés au nom de la science. Il observe que le sexe trangénérationnel
produit le plus souvent sur les sujets masculins observés des effets neutres,
voire positifs. Cela ne lui confère pas automatiquement une légitimité sociale
ou morale.
Les
parents restent libres de penser qu'une sexualité trop précoce sera moins
propice aux apprentissages. La société pourra trouver préférable, en l'état, de
favoriser une sexualité réduite à quelques variétés domestiquées, des modèles
standardisés (sinon orthodoxes) mieux ciblables commercialement (la garce
siliconnée, l'homo clone...).
Il
est vrai que la vision sociale de l'orthodoxie laisse parfois songeur... On
peut se demander pourquoi il est criminel de visionner les ébats de jeunes gens
quasi majeurs Note 18,
alors que le sado masochisme scatophage entre adultes apparaît comme une
variation acceptable ! Le Code Pénal ne sanctionne jamais la coprophilie, mais il
considère qu'au-dessous de 15 ans il y a toujours abus. On notera tout
de même que les sanctions prévues pour l'atteinte sexuelle sont relativement
modérées. Le législateur préconise une peine maximale de deux ans Note 19. On peut trouver légitime de l'appliquer en
cas de stratagème douteux destiné à obtenir les faveurs de jeunes enfants
encore peu conscients. Fixer un âge pour la majorité sexuelle n'implique
cependant pas de condamner lourdement et systématiquement tout acte commis
avant le fatal anniversaire. Il s'agit plutôt de donner au législateur et à la
société un droit de regard afin d'éviter les outrances propres à toute
sexualité mais encore plus inacceptables si de jeunes enfants ont à en pâtir.
Mais
nous sommes loin de cette vision raisonnable qui semble bien correspondre,
pourtant, aux intentions premières des rédacteurs du nouveau Code... Nous
assistons, au contraire, à une simplification mensongère cautionnée par des
thérapeutes carriéristes et à une extension progressive du champ du viol au
détriment de l'atteinte.
Toutes
ces actions étant, bien sûr, menées au nom des droits de l'enfant Note 20 et sous le haut patronage du démon du
Bien... En y regardant de plus près, on s’aperçoit que l'enfant, en matière
sexuelle, a surtout le droit de revendiquer ce que les adultes veulent pour lui
! En gros, il faut lui apprendre à dire "non" et bien le persuader
que tout acte de plaisir tabou implanterait en lui un "œuf d'Alien" Note 21 qui un jour, c'est sûr, le dévorerait de
l'intérieur...
C'est
un stratagème courant dans les sphères de l'abusiness que d'évoquer
"l’homosexualité" grecque quand il s'agit en fait de pédérastie.
Lancer prématurément Gide et Monterlant dans le brasier pédophile, ce serait
risquer d'en étouffer la flamme, de tempérer l'horreur absolue. Alors Gide,
Montherlant et les autres deviendront homosexuels... et respectables. Dans son
numéro du 24 juin 1997, France-Soir affiche sur toute sa première page la photo
d'une statue d'éphèbe avec cette légende :
" entre la statue du bel éphèbe et
le sordide catalogue proposant des photos d'enfants nus, tout ce qui sépare le
culte du corps juvénile et la réalité crasseuse de l'utilisation de l'enfant
comme objet de plaisir. "
L'histoire
grecque réinventée. On ne peut rien contre l'ignorance crasse et la
désinformation plastronnée à la une. Qui peut nier, pourtant, que l'éraste
adulte vivait avec son bel éromène des rapports charnels ? Ce dernier était
séduit par son amant sitôt la puberté atteinte, entre l'âge de 12 et 15 ans.
Vases et amphores de toutes époques nous présentent des scènes d'hommes et
d'éphèbes copulant joyeusement... Nul doute que les Grecs anciens, avides
d'imagerie érotique, eussent été aujourd'hui de fieffés vidérastes !
La
pédérastie est vieille comme le monde. Bauserman l'a redécouverte en établissant
scientifiquement que les garçons réagissaient de façon beaucoup plus positive
que les filles.
Le
garçon, à moins qu'on ne le bride, a soif d'aventures et d'expériences nouvelles.
La fille, bien souvent, vit son premier rapport comme une invasion de son
corps. Les féministes radicales en restent d'ailleurs à ce stade même si, fort
heureusement, la majorité des femmes évolue !
Cette
différence de réaction apparaît dans toutes les études reprises par Bauserman.
Les jugements de Cour, qui l'ignorent sans doute, n'en tiennent aucun compte.
Au contraire ! Les juges, aiguillonnés par les psys corrects, estiment souvent
que c'est plus grave. Le garçon, féminisé, ne court-il pas le risque de voir sa
vie sexuelle adulte perturbée ? Ne s'agit-il pas d'un double viol ?
• la volonté irrésistible de l'adulte
s'exerce sur le pauvre enfant apeuré ;
• en outre, celui-ci se voit nié dans sa
masculinité.
Bauserman
montre clairement que, lorsque l'adolescent est consentant, cette hypothèse n'a
aucun fondement.
Le
Dr West, en 1968, parvenait déjà au mêmes conclusions. Sur la base des
échantillons judiciaires disponibles à l'époque, il constate :
" qu'aucun exemple de violence n'a
été constaté pour les garçons... ceci n'est pas vrai pour ceux qui s'en sont
pris à des filles... quelques uns d'entre eux ont fait usage de la pire
violence... 8% avaient été condamnés pour d'autres causes. "
Il
est essentiel de lutter contre les "abus textuels". Bauserman
nous rappelle l'effet stigmatisant des étiquettes posées sur les actes et les
dangers de la classification.
Les
ouvrages sur l'ASE, qui devraient avant tout étudier, analyser et démontrer, ne
sont le plus souvent que de longues diatribes indignées. Grâce à quelques
mots-valises que l'on se garde bien de définir, on cultive les préjugés du
lecteur. Associer au mot "enfant" des termes tels que
"viol", "agression" ou "traumatisme", voilà qui
ne peut susciter dans le public que des réactions de rejet haineuses. On
parlera des "salauds qui font ça" sans tri et sans distinction.
Il
faut rappeler l'influence contaminante du jargon anglo-saxon qui, pour un acte
sexuel interdit, parle de molestation Note 22, un mot qui en français implique une
violence physique. Le mot crime a un sens beaucoup plus faible en
anglais. Sex crime désigne généralement un délit sexuel et rarement un
assassinat.
On
note aussi des associations d'idées hasardeuses plus ou moins en phase avec
l'actualité. C'est ainsi que la pédophilie est aujourd'hui assimilée à une
sorte de crime psychologique dont l'effet serait comparable à celui de
la bombe à neutrons, née aux Etats-Unis à peu près en même temps que cette
théorie ! L'explosion laisse l'extérieur intact, mais dedans tout est détruit.
L'enfant a l'air bien portant, mais il est démoli à vie...
Le
SIDA a également contribué à contaminer notre pensée associative : suite à un
abus, l'enfant devient "traumapositif". Il porte en germe un
mal-être ou un suicide à venir !
Toute
élucubration jargonnesque visant à prouver que l'abus est toujours gravissime
sera la bienvenue et bénéficiera d'une bonne couverture médiatique.
Cette
dramatisation du vocabulaire, ce défaut d'adéquation entre le terme employé et
l'acte qu'il désigne ont largement contribué à la stigmatisation de l'abus et
aux dérives pénales.
On
remarquera, pour finir, que les ASE filmés en vidéo sont toujours qualifiés de
"viols" sans que l'on ait même identifié l'acteur et donc pu évaluer
son niveau de consentement. A ce propos, il arrive (jamais en France) qu'un
inconscient haut placé s’écrie : "le roi est nu !". Duncan Shaw, juge
à la Cour suprême de Colombie britannique (Canada), déclare que :
" le code criminel canadien, qui
interdit la possession de matériel pornographique pédophile, viole la Charte
canadienne des lois et libertés qui garantit la liberté de pensée, de croyance,
d'opinion et d'expression. "
Le
même juge souligne que, même si la pornographie enfantine peut être
pernicieuse, aucune preuve ne démontre qu'elle présente un danger pour
les enfants Note
23.
A
chaque rafle vidéo, on nous a présenté le même bébé en couches-culottes en état
d'abus présumé... Image affligeante, certes, mais image de propagande Note 24. Qui a jamais cherché à évaluer, parmi tous
les films saisis, le pourcentage de ceux qui témoignent, à l'évidence, du
plaisir joyeux qu'ont pris les modèles pendant le tournage ? Un plaisir qu'il
faut, à toute force, mettre sous le boisseau...
Jusqu'à
ces dernières années, les bourreaux frappaient et insultaient leur progéniture.
Aujourd'hui, ce sont les violences sexuelles qui sont mises au premier plan.
L'intérêt suprême de l'enfant n'est donc pas l'enjeu principal, puisque les
violences physiques sont beaucoup plus fréquentes et qu'elles sont aussi
beaucoup plus dommageables que l'abus sans violence. Bauserman montre qu'elles
peuvent laisser chez l'enfant battu des séquelles durables et qu'elles sont en
rapport avec des difficultés scolaires, de moins bonnes perspectives
d'adaptation à la vie sociale et des problèmes d'équilibre psychologique. Il
arrive que des violences sexuelles s'ajoutent aux violences physiques, créant
un climat indiscutablement dommageable pour l'enfant.
Mais
il se trouve que les abus physiques se vendent beaucoup moins bien que les abus
sexuels, qui se prêtent mieux à une exploitation de type idéologique (féminisme
hard, féminocentrisme). Là encore, gare à l'outrance, et gardons-nous de
confondre la maltraitance caractérisée avec une occasionnelle paire de claques
!
Quand
on associe abus et milieu, c'est souvent pour affirmer que les
prédateurs sexuels s'introduisent comme des loups dans les bergeries pauvres
afin d'y exploiter la misère. On ne dit jamais qu'un ado maltraité ou délaissé
peut être amené à briser le tabou du sexe transgénérationnel par besoin vital
d'attention et d'affection. L'enfant possède un sens inné de la
conservation : il préférera naturellement le séducteur au tourmenteur. Les
psys de service ont alors beau jeu de prétendre qu'il s'agirait d'une simple
quête de tendresse dévoyée en sexualité par l'adulte captateur. Ils ne se
privent pas de brandir des concepts ronflants tels que
"l'auto-leurre" de l'adulte et parlent du "déni d'altérité"
dont celui-ci ferait preuve.
Les
recherches de Bauserman montrent que la dimension sexuelle de la relation
n'entraîne aucun effet négatif dans un tel cas de figure. Un rapport durable
vécu dans un contexte amical aura le plus souvent des effets positifs Note 25. La plupart du temps, un lien fort
subsistera après la fin de l'épisode sexuel.
En
fait, les situations peuvent être fort diverses en fonction de la qualité des
protagonistes. Si l'adulte n'est pas toujours à la hauteur dans son rôle de
protecteur et d'initiateur, il est rarissime qu'il se révèle être le monstre
que l'on se plaît à dépeindre...
Bauserman
montre bien que c'est le milieu, et en particulier les conditions économiques,
qui influent sur le développement intellectuel et cognitif de l'enfant. Mais il
est bien sûr plus facile de désigner des boucs-émissaires à la vindicte de ceux
qui souffrent de chômage et de précarité que d'envisager un meilleur partage
des richesses... On sait en outre qu'en dépit de Note 26 discours de plus en plus égalitaristes,
l'école est de moins en moins l'ascenseur social qui devrait permettre aux
enfants doués des classes modestes de réussir en fonction de leurs mérites.
Il
y a tout lieu de craindre que cette extension dangereuse de la notion d'abus,
cette préoccupation permanente et soupçonneuse de tout, ne dilue une
attention qui devrait se porter uniquement sur les cas lourds d'abus réels et
de maltraitance physique. Mais il est certain que la vraie violence
fait peur et que les pères cogneurs ne sont pas toujours très accueillants avec
les assistantes sociales.
" Il y a deux façons de
s'élever : par sa propre industrie, ou par l’imbécillité des autres "
(LA BRUYERE).
Avant
de voir sur quel terreau social ont poussé, démesurément, les nouvelles
théories de l'abus, examinons quels en sont les propagateurs. Voyons un peu à
qui le "crime (sexuel)" profite...
Féministes
et thérapeutes partagent avec les pédagogistes, les suppôts de l'Art moderne et
quelques autres, un jargon scientifico-cabalistique censé en imposer et surtout
éviter toute démonstration rigoureuse. Tous deux ont l'art d'enrober le
mensonge dont Goebbels disait justement : "Plus il est gros et plus il a
de chances d'être cru."
Féminisme
dur et thérapie sexuelle ont aussi un autre point commun : ils sont tous les
deux nés aux États-Unis. On résiste au maïs transgénique américain, dont on
ignore l'effet qu'il peut avoir à long terme sur la santé humaine. On devrait
aussi cesser de gober, sans discrimination et avec quelques années de retard,
toutes les idées qui ont fait recette aux States...
Il
faut rappeler l'importance du puritanisme et du fondamentalisme
protestant aux Etats-Unis. Sait-on que la sodomie et la fellation restent des
délits (sex crimes ) dans certains Etats ?
Se
souvient-t-on que dans certains Etats l'âge légal du mariage est fixé à 12 ans,
alors que l'âge de consentement (pour avoir des rapports sexuels) est de
18 ans ! Ne trouvons-nous pas bizarre qu'un Etat dépense 80 millions de dollars
pour enquêter sur une pipe extra-conjugale de son président ? Est-il décent que
l'homme qui a failli être destitué pour une gâterie soit félicité d'avoir
provoqué artificiellement une guerre évitable qui a causé la mort de milliers
d'innocents Note
27 ?
Quant
à cette culture gaie, américaine elle aussi, n'est-ce pas une ghettoïsation de
l'homosexualité naturelle, une façon de la circonscrire, de la contrôler et de
la consumériser Note 28?
L'Amérique
se caractérise bien par un vieux fond prohibitionniste qui surprend l'Européen
moyen. La répression de l'ASE s'explique plus facilement outre-Atlantique. Il
est en effet logique de surveiller la sexualité enfantine si on estime déjà, a
priori, que tout sexe non procréatif est une faute, un péché qui demande
repentance (on se souvient des piteux mea culpa de Clinton).
Les
beautés hollywoodiennes font rêver l'américain moyen. Voyeur frustré, imbibé de
sucre et noyé de graisse Note 29,
il fait du lard... et des dollars. En France, en Europe, nous nous vantons de
considérer la sexualité comme un facteur d'épanouissement. Il est bon de faire
du sexe même sans désir (Viagra). Comment donc ce qui apparaît si
désirable, si indispensable pour l'adulte pourrait-il se révéler profondément destructeur
au-dessous d'un âge (lequel ?) fixé arbitrairement par l'auteur de la diatribe
?
Les
nouveaux sectateurs, en mal de clientèle, parlent désormais conjointement de pédophilie
et d'adolescentophilie Note 30 ! Ephébophilie aurait une connotation trop grecque, trop
noble... A l'évidence, on sent une volonté délibérée de sombrer dans le
pathologique, à tout prix Note 31 !
Examinons
maintenant chacune des deux sectes et étudions-en les caractéristiques qui
peuvent intéresser notre étude.
A
la recherche des causes de l'hystérie collective qui a balayé l'Amérique et le
monde Note
32, Bauserman évoque
le Mouvement des Femmes. Naturellement, il ne s'agit pas de l'ensemble des
femmes mais d'une petite caste oisive ou exerçant ce qu'Alain Soral appelle
"les faux métiers de la communication" Note 33. Leurs préoccupations sont bien éloignées
de celles de la plupart de nos concitoyennes astreintes à une double journée,
obligées de cumuler les soins domestiques et familiaux avec un travail extérieur.
Les
États-Unis ont certainement produit les féministes les plus délirantes. La
terreur qu'elles font régner leur vaut le doux surnom de feminazes. On
pense, entre autres monstres, à Andrea Dworkin, citée par Edward Behr dans un
livre Note
34 capital et
angoissant Une Amérique qui fait peur. Cette lesbienne Note 35, n'ayant aucun intérêt à épargner le sexe
rival, écrit le plus sérieusement du monde :
" la seule différence entre le
viol et la séduction est qu'avant, le violeur se donne la peine d'acheter une
bouteille de vin. "
C'est
ainsi qu'il faut sans cesse aller plus loin dans la mise en cause du mâle.
Chaque couillonnade gobée fait monter d'un cran l'outrance suivante et ouvre un
créneau juteux à la plus rapide. Tout le mal-être féminin aura pour cause les
turpitudes masculines. Du viol des femmes on arrivera à l'inceste, que l'on
étendra à la pédophilie. Des fléaux tellement répandus, à les entendre, qu'ils
doivent devenir la première préoccupation des femmes, un ciment pour leur
union, un motif de mobilisation générale.
Faute
du moindre élément concret, on aura recours à l'abus satanique, une accusation
que toute flippée Note 36 pourra
lancer sans l'ombre d'une preuve. N'est-il pas logique que l'immonde
fornicateur, enfin démasqué par des femmes héroïques, assouvisse une ultime
rage en buvant le sang de bébés sodomisés ?
En
dernier recours, le malaise de la femme pourra s'expliquer par un "abus
oublié" vécu dans la petite enfance. C'est la théorie dite de "la
mémoire retrouvée". Les spécialistes l'affirment : "Si vous avez
l'impression d'avoir été abusé, c'est que vous l'avez été" Note 37.
Il
faut se souvenir que l'actuelle Ministre de la Justice des États-Unis, Mme
Reno, qui a bâti sa carrière sur une hantise obsessionnelle de l'abus, "a
montré en tant que procureur sa conviction acharnée en ce qui concernait la
culpabilité de prévenus accusés d'abus sexuels sur la seule base d'une mémoire
retrouvée" Note 38.
Bauserman rappelle le rôle fondamental que le premier magistrat du pays le plus
puissant du monde a joué dans la persécution et la torture morale de faux
coupables – dont un enfant – et de fausses victimes marquées à vie par des
interrogatoires traumatisants. Le F.B.I. vient aussi de reconnaître Note 39 que la secte Wacko ne s'était pas immolée
par le feu en 1993, mais que Reno avait ordonné l'assaut suite à de fausses
allégations d'abus ! Au cours de l'opération, des engins incendiaires avaient
été utilisés, ce qui avait causé la mort de 85 personnes dont beaucoup
d'enfants.
Malgré
tout cela, il n'est pas question, à ce jour, d'extrader Mme Reno vers La
Haye...
Nous
ne sommes pas à l'abri, loin s'en faut, de la terreur féminaze qui a secoué
l'Amérique. Le cyclone yankee a accouché de l'ouragan qui nous secoue.
Freudisme de cuisine et psychologisme réducteur sont partout. Alain Soral
fustige un fatras d'idées qui "pose la différence de l'esprit féminin
comme une force progressiste en soi, et même comme une alternative
souhaitable" Note 40 justifiant
par "la cause des femmes l'arrivisme vulgaire de n'importe quelle pétasse.
Un mouvement en phase avec l'idéologie dominante et sa féminisation programmée
via la parité" Note 41.
Cette
fameuse parité, qui agite surtout la caste communicante dont nous avons parlé,
postule bien sûr que les femmes ont les mêmes compétences que les hommes, mais
surtout qu'il existe des secteurs où elles seules peuvent agir :
des zones réservées où les hommes seraient indésirables. Si de tels secteurs
n'avaient pas existé, il aurait d'ailleurs fallu les inventer pour justifier la
légitime et inéluctable ascension féministe. Par bonheur, il y avait la
Protection de l'Enfance...
Mme
Ségolène Royal, grande chouchoute des médias, est sans doute un des meilleurs
représentants de cette tendance. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on la
voie dans tous les médias annoncer que tout ce qu'on avait négligé avant elle
serait désormais pris en compte : pédocentrisme infantilisant, citoyenneté à
toutes les sauces, lutte contre le bizutage. Les élèves difficiles ou inadaptés
au système sont censés ne plus exister. Les structures spécifiques peuvent donc
être supprimées au profit de classes fourre-tout où chacun est censé progresser
à son rythme... Maternage et morale citoyenne sont réputés remédier à
l'inadéquation et au manque de performance d'un système tentaculaire. On notera
que dans le tandem Royal-Allègre c'est ce dernier qui prend tous les coups, la
première semblant jouir d'une totale immunité médiatique, quoi qu’elle fasse...
Il
n'est pas indifférent de se souvenir que la première campagne de cette ministre
fut la lutte contre "la pédophilie à l'école", une véritable folie
médiatique – en 1997 –, qui causa le suicide de plusieurs innocents, ce
genre de croisade étant l'aubaine des calomniateurs, maîtres chanteurs et
exagérateurs de tout poil !
Avant
d'être nommée ministre, madame Royal commentait dans Le Nouvel Observateur le
livre de Mme Bouillon, substitut à Bobigny, intitulé Viol d'anges Note 42. A propos des abus sexuels, elle nous
disait :
" Pourquoi si peu d'action face à
un fléau connu depuis si longtemps ? Il a fallu attendre qu'existent davantage
de femmes dans la police. Faudra-t-il attendre qu'il y ait davantage de femmes
à la tête des pays du monde entier pour que ce problème soit pris à bras le
corps ? On voit bien en quoi une sous-représentation des femmes en politique
est lourde de conséquences. "
On
voit bien aussi que, dans la mesure où il peut être instrumentalisé et mis au
service de l'ascension de la femme, l'abus sexuel est appelé à devenir un sujet
prioritaire, essentiel dans la mise en œuvre d'une tactique annoncée. L'homme
est clairement suspect de pouvoir violer l'enfant ou de couvrir le viol des
autres...
Quelques
mois après cet article, Mme Royal était d'ailleurs nommée Ministre de
L’Éducation Nationale ! Ne pas lui donner un poste qui la mettait en situation
de protéger l'enfant, n'était-ce pas se faire complice de ces violeurs dont les
hommes au pouvoir ont assuré l'impunité, sans doute par "esprit de
corps" ?
De
la même façon, alors que l'Amérique ne brûlait plus que pour les viols, le
satanisme et la pédophilie, on a nommé Ministre de la Justice celle qui s'était
sombrement illustrée dans ce type d'affaires. On se souvient du carnage de
Wacko, mais on oublie souvent de dire que la bombe placée dans l'immeuble
fédéral à Oklahoma City (167 morts) était chargée de venger les victimes
innocentes de la secte incendiée...
Il
devrait paraître curieux à un observateur "persan" qu'une polémique
sans fin se soit engagée en France sur le terme "sauvageon" Note 43, alors que personne n'a même songé à
contester à Mme Royal et à sa consœur Bouillon le droit d'appeler
"ange" un adolescent tout vibrant d'émois pubertaires ! On notera
encore une fois le caractère idéologique de tout ce braquage médiatique et de
la terminologie afférente.
Cela
nous ramène à nouveau au problème essentiel du vocabulaire employé.
Voyons
par exemple comment est utilisé le mot "enfant". Pour deux garçonnets
de 10 ans meurtriers d'un bambin de 2 ans Note 44, France Info Note 45 parle "d'adolescents de 10 ans".
Pour trois jeunes filles de 17 à 20 ans assassinées en 1997 par des
ferrailleurs boulonnais, la presse parle alors "d'enfants". Il s'agit
donc, contre toute vraisemblance Note 46,
d'adultérer précocement les deux petits meurtriers afin de les rapprocher –
dans une optique féminaze – de l'homme et de sa dangerosité naturelle. De
l'autre côté, il faut infantiliser les malheureuses jeunes filles afin de les
agréger artificiellement au champ pédophile ; on crée ainsi un catalogue de
victimes bien fourni pouvant servir à tout justifier...
Une
nouvelle idéologie est née. "Dans l'imaginaire collectif, la femme
sexuellement opprimée a remplacé le prolétaire". Note 47 La femme moderne est aussi la voix du
pantin muet et angélique qu'est censé être l'enfant...
L'Internationale
féminaze arrive à point nommé pour donner un os à ronger aux victimes de la
situation économique. Elle leur offre l'image abhorrée du pédophile friqué qui
suce le sang des enfants du peuple. Elle transforme les parents des victimes de
l'ignoble et atypique Dutroux en leaders d'un parti Blanc, pour qui la
"pédophilie" serait à l'origine de tous les maux du siècle.
Capitalisant sans honte sur la douleur suprême, elle envoie Mme Russo Note 48, mère courage et proie facile pour la
nouvelle idéologie, plaider à Rome Note 49 pour que la pédophilie (et à terme, sans doute, la dissension
morale et sexuelle) deviennent des crimes contre l'humanité. Tâche sans aucun
doute prioritaire pour la future Cour criminelle internationale...
Madame
Dworkin et le culte goudou Note 50 ont
toutes les raisons de se réjouir. Mais pour le couple américain moyen, c'est un
désastre. Selon le Dr Lauman de Chicago, 43% des hommes américains ont des
troubles sexuels. Ceux-ci seraient dus en particulier à "des tiraillements
dans le couple et à une inhibition des hommes face au féminisme agressif...
Ils surviennent surtout chez les jeunes du fait de l'inexpérience. Note 51 "
Cela
n'a rien de surprenant, puisque la plupart des moyens traditionnellement utilisés
par les jeunes mâles pour s'initier au plaisir mutuel relèvent désormais de la
nouvelle théorie de l'exploitation sexuelle...
En
attendant que naisse cet Homme Nouveau, que les féministes appellent de leurs
vœux, beaucoup de femmes restent échouées sur leur liberté sexuelle comme des
baleines au pied d'un casino. Espoirs déçus, solitude, amertume. Certaines
rêvent devant les jeunes homos, si reposants. Ah les beaux mecs ! Effluves
mâles épurées du risque prédateur, loin des rivalités épuisantes. Et puis ce
fantasme, plus courant qu'on ne le pense : tous ces beaux ziggies Note 52, n'auraient-ils pas été des compagnons
idéaux pour elles si d'aventure, à un âge précoce, un prédateur sexuel ne les
avait détournés à jamais de cette féminité brûlante qu'elles ne demandent qu'à
offrir ? Si seulement elles avaient pu contrôler, empêcher, être là, tout
aurait pu être différent, un merveilleux bonheur...
De
fait, la montée en puissance du féminisme exacerbe la rivalité de la femme
et du pédéraste à la conquête du jeune mâle impatient.
Comment
expliquer le succès du film Titanic auprès des foules féminines de tous
âges ? Résumons l'histoire. Un bel éphèbe, délicat et artiste, part à
l'aventure. Mais il ne peut résister à l'appel d'une bourgeoise dépressive et
bien sapée. La poule de luxe attire à elle le frais Di Caprio, histoire de se
décoincer un peu. Subjugué, il oublie sa bohème pour l'héritière en goguette ;
il s'engloutit en elle avant de couler à pic dans l'océan.... Morale du film :
la femme nantie capte et détruit la vigueur adolescente qu'elle absorbe. Cela
lui confère d'ailleurs une longévité exceptionnelle ! Il est possible,
naturellement, que les critiques corrects aient une vision du film un peu
différente...
Un
film en appelant un autre, passons maintenant au second pilier de cette folie :
le Docteur "M'abuse", le spécialiste en abus sexuels.
Si
l’on admet que la femme (et l'enfant qu'elle protège de son Note 53 corps) constituent le "nouveau
prolétariat" dont l'accession au pouvoir va sauver l'humanité, le
"nouveau thérapeute" nous apparaît alors avec un air de déjà vu. Des
experts en sciences raciales du régime nazi aux psychiatres soviétiques,
infatigables pourvoyeurs de goulags, on a toujours assisté à une étroite collaboration
entre la psychiatrie et le pouvoir en place. Au service de l'idéologie
dominante, les psys donnent souvent une caution scientifique et pseudo-médicale
à des processus de ségrégation et d'élimination sociale à grande échelle.
Pour
la féministe, la psychiatrie n'est bonne qu'à justifier ses délires
émotionnels : préjugé de confirmation dont nous parle Bauserman, et que
l'on retrouve dans l'astrologie Note 54 dont
la femme est justement grande consommatrice !
Il
faut savoir qu'aux États-Unis n'importe qui peut s'établir thérapeute, après
une courte période de formation. Il faut un diplôme pour être coiffeur, pas
pour être thérapeute ! En 1992, il y avait 255 000 thérapeutes aux E.U., dont
55 000 ne s'occupaient que de mémoire retrouvée ! En dépit de leur formation
plus que sommaire, ils bénéficient d’une confiance aveugle de la part des
policiers et des magistrats.
En
France, on se souvient avoir vu affluer en fac de lettres, après 1968, un flot
d'étudiants en psychologie cherchant surtout, pour la plupart, à y voir plus
clair en eux-mêmes. Quels débouchés ces apprentis psychologues pouvaient-ils
espérer ? On s'en est longtemps inquiété. Aujourd'hui, paradoxalement, c'est le
plein emploi de ces nouveaux thérapeutes qui ne laisse pas de nous préoccuper.
S'agit-il de créer de nouvelles maladies mentales, si possible propres et
agréables, pour éponger une filière pléthorique? L'opportunisme et le
charlatanisme ne risquent-ils pas de déconsidérer toute une recherche en psychologie
qui, lorsqu'elle est menée avec toute la rigueur scientifique requise, peut
certainement éclairer un peu le mystère de notre existence ?
Le
psy est le pivot du nouveau système répressif. Il est chargé de donner une
apparence rationnelle à un phénomène apparenté à la pensée magique et à la
démonisation. Il transforme, par sa présence rassurante, une croisade fanatique
en un processus d'assainissement social consensuel. La coupe des branches
pourries ne garantit-elle pas la prospérité et la liberté d'une société
régénérée ? Il faut épurer en toute bonne conscience. Le fondement et les bases
scientifiques de son discours intéressent moins que sa capacité à conforter les
préjugés dominants.
C'est
ainsi que des membres du Congrès américain se sont indignés qu'on ait pu
financer une étude (celle de Bauserman), parfaitement scientifique certes, mais
dont les résultats étaient trop politiquement incorrects. La preuve était faite
que la science devait se borner à soutenir l'ordre établi – ou du moins à ne pas
le déranger... Déjà Kinsey rappelait au praticien les dangers de la confusion
des genres Note
55:
" L'homme de science ne voit pas
d'inconvénient à ce que l’Église décide de ce qui est bien ou mal dans le
comportement de l'homme, si elle n'essaie pas de justifier son éthique en
faisant appel aux origines biologiques d'un tel comportement. Mais,
parallèlement, l'homme de science comme tel ne peut pas s'occuper des valeurs
morales, du bien social et des valeurs théologiques sans trahir ses propres
responsabilités... S'il s'agit de juger de ce qui est sexuellement normal ou
anormal, on doit s'assurer, dès que l'on se trouve devant des appréciations
contradictoires, que des considérations philosophiques, morales ou sociales
n'entrent pas en jeu. "
Conservant
à l'esprit cette précieuse mise en garde, examinons l'influence des thérapeutes
sur le judiciaire et, en amont, sur l'opinion publique censée s'émouvoir et
réclamer une réaction forte de l'institution.
Quand
les médias traitent de l'ASE, des spécialistes sont toujours invités à
s'exprimer. Soit dans le corps même d'un article de presse qui, du coup, en
apparaît plus sérieux, soit dans un encadré censé illuminer d'une objectivité
scientifique irrécusable le fait divers développé par ailleurs. Dans les talk-shows,
l'expert pose une interprétation sereine et convaincante sur les propos
forcément émus de la victime soigneusement choisie. Une catharsis cathodique où
le passé traumatique remontera dans un de ces sanglots télégéniques que les
remises d'Oscars nous ont appris à aimer et à imiter.
En
général, comme le note Bauserman, le psy de service abordera l'abus sous
l'angle de ses effets inévitables, invariablement très graves et de son extrême
fréquence ("il y en a plus qu'on ne le dit" Note 56). Ces psys médiatiques, on les retrouve
souvent à l'autre bout de la chaîne : ils sont chargés de soigner les
délinquants sexuels à l'issue de leur passage par le système judiciaire. On ne
s'en étonnera pas...
En
France, l'équipe du Dr Coutanceau et son centre spécialisé de La
Garenne-Colombes ont fait la une des médias. On se souvient du chiffre
définitif et facile à retenir concernant le pourcentage de mineurs susceptible
de pouvoir consentir à un rapport sexuel avec un adulte : 0 %
Pour
comprendre à quoi tiennent les certitudes annoncées de nos psys officiels, il
faut relire H. Manseau Note 57 qui
nous parle du :
" …lien existant entre des
accroissements budgétaires accordés à des institutions et la génération
artificielle de clientèles nécessaires à leur expansion… Il s'agit bien, en
effet, de justifier les crédits octroyés par le caractère gravissime des dégâts
inéluctables créés par l'abus. Une extension de la notion d'abus, un
élargissement de son champ, impliqueront bien sûr une extension de la
clientèle constituée par les perpétrateurs et les victimes, un plus grand
nombre d'actes médicaux et d'ordonnances facturées... "
Il
ne faut pas oublier les experts judiciaires qui sont chargés par le magistrat
instructeur d'examiner le prévenu. Leur rôle est crucial. Foucault dit qu'ils
sont "la bonne conscience du juge". On se souviendra que, jusqu'au
milieu des années 80, beaucoup de juges ignoraient l'existence même du mot
"pédophilie" et traitaient ce type d'affaire en fonction du dégoût
personnel plus ou moins fort qu'ils pouvaient ressentir. Un grand avocat
spécialisé dans la défense des délinquants sexuels le clamait voici quelques
années dans une conférence remarquable (réservée aux plus hauts magistrats) :
" Il convient de rappeler au juge
qu'il ne doit pas confondre son sentiment propre, qui peut l'amener au dégoût,
avec la mission dont il est investi et qui doit lui permettre de juger avec
sérénité. "
Les
critères d'appréciation, réputés objectifs, dont les magistrats disposent
aujourd'hui peuvent se révéler plus trompeurs que les sentiment instinctifs de
leurs aînés... Les jeunes juges, frais émoulus des écoles de magistrature,
reçoivent désormais une formation sur le sujet... dispensée, on le suppose, par
les mêmes psys que l'on retrouve dans les médias, à la barre, et dans les
centres de thérapie !
Lorsque
la victime paraît au Tribunal, il est rare qu'elle présente des signes évidents
de traumatisme. L'expert est donc là pour évaluer l'importance de cette
blessure invisible et se prononcer sur la probabilité de séquelles à venir.
L'exercice relève plus de l'art divinatoire que de la science. Il est guidé par
un postulat de départ, intangible : tout abus est traumatisant.
Pour
le juge, opportunément lavé du soupçon d'odium auctoris, l'avis de
l'expert est fiable. Il s'en remettra donc à lui pour justifier la condamnation
du prévenu.
A
rebours, on sera surpris de constater que l'arsenal judiciaire fait désormais
partie de l'appareil rhétorique et médical du thérapeute. L'un d'eux, membre de
l'équipe Coutanceau, affirme :
" la reconstruction de la victime
est toujours liée au développement de l'action judiciaire, dont l'espace du
jugement constitue le point d'orgue. Note 58 "
C'est
un point essentiel. Il n'est absolument pas prouvé que l'action judiciaire
profite à la "victime", bien au contraire. Les plus grands
pourfendeurs de l'abus constatent eux-mêmes que la "procédure judiciaire
peut s'avérer pire pour l'enfant que l'effroyable épreuve qu'il a subie" Note 59. L'expert postule que l'enfant est toujours
une victime qui supplie la société d'écouter sa souffrance et de neutraliser
son bourreau. La condamnation du coupable, fondée sur la prise en compte et la
reconnaissance de la parole de l'enfant, serait alors la première étape d'un
long chemin vers la guérison...
Mais
la réalité est généralement tout autre. Malgré les pseudo-droits juridiques que
lui donnaient la Convention des droits de l'Enfant, le mineur n'a aucune
maîtrise sur les poursuites engagées contre l'adulte. Il est fréquemment
impliqué dans un processus qu'il n'a ni enclenché ni souhaité. Le plus souvent,
il est là par ricochet. Il est pris dans une enquête de type généalogique, où
le passé de l'accusé est épluché et tous les jeunes qu'il a côtoyés interrogés
et traités en victimes potentielles... Et si quelqu'un s'inquiète de l'effet
produit sur l'adolescent victimisé malgré lui, on s'indignera en brandissant un
ou deux cas réels, sélectionnés, exemplaires, qui transformeront illico toute
objection en complicité de viols d'enfants.
Il
est fort rare que les abus policiers ou les viols médicaux soient rendus
publics ou sanctionnés. Qui sait ce qu'il est advenu de la plainte pour viol
déposée par le père de P... (14 ans ) contre les gendarmes ? Ce récit est paru
le 6 juillet 1997 dans le Journal du Dimanche sous le titre :
" Dans le château du gourou, la confession de P…, traumatisé par les
gendarmes ":
" Mon nom est paru dans les
journaux. Vous voyez un peu ce que les copains vont dire. Je me sens sali par
toute cette histoire... ce sont les gendarmes qui ont eu les questions les plus
dures... si j'avais déjà fait l'amour, si j'avais eu des attouchements avec
d'autres hommes, mon père... il m'ont dit "t'es très fort mais les autres,
ils ont tous avoué". Après, ils m'ont envoyé chez le toubib, une femme...
elle m'a sorti un coton-tige et des instruments pour les prélèvements
rectaux... ce sont des méthodes quand même traumatisantes... après, j'ai eu
droit au psychologue qui s'est montré moins brutal, mais visiblement ils
n'avaient pas ce qu'ils cherchaient... "
Il
apparaît clairement que, dans la mesure où ses déclarations ne vont pas dans le
sens de l'enquête, P... est brutalisé et humilié. Puisqu'il n'accepte pas
d'être une victime plaintive, on le soupçonne d'être complice de son agresseur.
Il contrarie beaucoup les gendarmes en refusant de les aider à constituer un
dossier lourd, tragique – et générateur d'avancement.
Dans
le nouveau dogme, l'enfant est avant tout une abstraction, une norme. Du reste,
tout enfant qui ne se conforme pas à l'idée que l'idéologie nouvelle se fait de
lui est désacralisé d'office. Souvenons-nous : un léger écart par rapport
à la ligne fixée transformait le prolétaire glorifié des régimes communistes en
ennemi du peuple. Mais revenons à notre expert, et voyons les buts qu'il
poursuit en faisant de la condamnation pénale du coupable le préalable
indispensable au suivi thérapeutique de la victime et à sa guérison.
Il
faut savoir que, dans les affaires d'abus, la condamnation est aujourd'hui
assortie d'une obligation de soins. Celle-ci n'oblige d'ailleurs nullement le
thérapeute à guérir quoi que ce soit, puisque les soins ne remplacent pas la
sanction pénale mais qu'ils s'y surajoutent. Pour les cas véniels (détention de
cassettes interdites par exemple), il est peu probable que le sujet, stigmatisé
par l'action judiciaire et surtout enclin au voyeurisme, passe un jour à
l'acte. On se souvient que, malgré l'absence de la moindre réalité observable,
les spécialistes postulent un risque d'escalade menant le pervers du visionnage
de cassettes au meurtre d'enfant. Si rien ne se produit, si le patient ne
récidive pas sous une forme aggravée, ce succès pourra être porté au crédit du
traitement imposé. L'équipe de spécialistes se verra alors attribuer de
nouvelles subventions, des locaux, du personnel afin d'amplifier son action et
de sauver toujours plus d'enfants...
Quant
aux sujets qui, eux, sont passés à l'acte, la longueur des peines garantit que
l'on n'aura pas à mettre à l'épreuve l'efficacité des thérapies avant
longtemps. Le sujet sera mort-guéri, fou ou décérébré quand il sortira après
une interminable réclusion.
"Sutor,
ne supra crepidam" Note 60.
Les
affaires d'abus sont le lieu privilégié des usurpations de compétences.
Les intervenants s'y prévalent souvent d'un titre acquis dans un domaine du
savoir fort éloigné de celui dans lequel ils prétendent faire autorité.
Prenons
par exemple Mme Bouillon, le substitut New Age, auteur du Viol
d'anges Note
61 que nous avons
déjà mentionné :
• Elle s’improvise thérapeute et affirme
qu'un enfant abusé se reconnaît facilement par "un travail insuffisant
ou excessif à l'école" (sic) ; "un comportement toujours triste
ou excessivement gai devraient alerter".
• Elle ne se laisse pas impressionner par
les grands noms. Elle connaît le sujet mieux que personne. Elle sait que
"Freud a fait progresser la pédophilie". Elle a bien repéré "la
sexualité très suspecte de Freud, qui ne comprenait rien aux femmes et était visiblement
homosexuel".
• Moraliste de haute volée, elle se demande
s’il ne vaut pas mieux un non-pédophile accusé à tort qu'un vrai laissé en
liberté. Le bénéfice du doute, qui s'applique aux assassins, ne doit pas
profiter aux pédophiles. Rappelons que la dame est Procureur, qu'elle ne se
sent tenue par aucun devoir de réserve ou de modération, qu'elle a publié cela
chez Calman Levy et que la classe politico-médiatique a accueilli son livre
sans réserves. On a vu combien Mme Royal l'avait adoré.
• Madame Bouillon se fait aussi prêtresse de
Baal à l'occasion : "la relation sexuelle avec un enfant est un crime
contre le sacré, la profanation des profanations, le viol d'anges"...
Voilà
donc revenu le temps des grands prédicateurs fous, de la pureté épuratrice (la
dame veut rétablir le pilon pour les œuvres impies). On rêvait d'une nouvelle
morale laïque, appuyée sur la Raison. On nous ressert une religion sans pardon,
sans absolution et surtout sans au-delà ! Le nouveau culte, d'essence
féministe, arrive avec ses damnations et ses bûchers ! La parole sacrilège est
étouffée ou condamnée...
Comble
de malheur, Mme Bouillon se révèle astrolâtre. Elle attend l'ère du Verseau qui
(d'après elle) devrait tout arranger !
Il
nous faut maintenant parler du livre intitulé Le viol paru dans la
collection Que sais-je ? On connaît la réputation de sérieux,
d'objectivité et de scientificité qui s'attache à cette collection. On sera
d'autant plus surpris de lire ce qui va suivre.
Ce
volume est né principalement de l'association d'un psychiatre expert en
médecine légale et d'une psychanalyste. On constate avec morosité que, dans ce
petit volume, le spécialiste – censé éclairer l'opinion – puise en fait ses
informations dans la presse à scandale la plus douteuse sans faire preuve de la
moindre distance critique. Il s'inspire en effet d'un livre de P. Meney Note 62, journaliste de TF1 et réalisateur de
l'émission Perdu de vue (où il apparaissait juché sur un jubé de
Plexiglas, deus ex machina, grand manipulateur d'audimat ) !
Parlons
d'abord de deux chiffres importants, cités par Meney et repris par les psys.
D’après
eux, il y aurait "un million d'enfants emprisonnés dans les maisons closes
en Thaïlande". Rappelons que dans ce pays, en 1995, 26 mineurs ont été
retirés à la prostitution. Aucun de ces mineurs n'était enfermé dans une maison
close. Il s'agissait soit de jeunes filles à la limite de leur majorité, soit
de garçons se livrant à une prostitution occasionnelle. Les chiffres sont donc
tout à fait fantaisistes ! Ceux de L'UNICEF, tout aussi faux, donnent 300 000
enfants prostitués pour la même période, ce qui montre bien que les chiffres
sont choisis pour leurs qualités émotionnelles et leur impact médiatique,
jamais pour leur rapport, même lointain, avec la réalité des faits. Qui
cherchera à démentir des chiffres "flatteurs", générateurs de profits
? On verra plus loin comment des escrocs (comme la baronne Botte) les ont
utilisés pour faire prospérer leur petite entreprise. Quelle est donc la
situation réelle en Thaïlande ? Alors que le gouvernement reconnaît l'existence
de 86 000 prostituées adultes de sexe féminin, l'institut démographique de
Chulalongkor (dont les évaluations font autorité à l'étranger) fait état
d'environ 200 000 personnes exerçant une activité de prostitution permanente ou
occasionnelle dont 1000 hommes et enfants... Note 63 Mais qu'importe la vérité, le chiffre de un
million d'enfants prostitués plaisait bien aux médias. Il permettait de
nourrir toute une imagerie hugolienne faite d'innocents vendus, parqués dans
des conditions concentrationnaires pour satisfaire les vices de riches
étrangers arrivés spécialement par "viols charters"... Ne doutons pas
qu'il fut à l'origine de la conférence de Stockholm organisée par l'UNICEF dans
un immense concert médiatique. Au profit de qui ? Au détriment, en tout cas,
des enfants d'Algérie, du Rwanda et d'ailleurs, massacrés dans l'indifférence
ou affamés sur les routes de l'errance...
On
a réussi à créer un secteur de protection hypertrophié et artificiel pour faire
oublier les souffrances réelles et immenses des enfants pour qui on ne peut
rien faire. Lancer une opération commando dans la chambre d'un touriste sexuel,
c'est tout de même moins risqué que de poursuivre des tueurs à machette ou des
égorgeurs illuminés !
Examinons
un autre chiffre effarant, tiré du bouquin de Meney et repris à son compte par
notre expert : il y aurait 2000 meurtres sexuels d'enfants par an en France !
Rappelons qu'aux États-Unis, si toutes les accusations de meurtres
satanico-sexuels étaient prises en compte, il y aurait 60 000 victimes par an Note 64. Or le F.B.I. n'en a pas dénombré une seule
!
Quant
aux meurtres d'enfants à caractère sexuel, quoique surexploités par les médias,
ils sont heureusement fort rares. Il font penser à ces quelques figurants qui,
au cinéma, repassent sans cesse devant la caméra et laissent croire à une
multitude. Dans son livre référence paru dans les années 60 Note 65, le Dr West estimait qu'il s'en produisait
environ deux par an Note 66,
chiffre stable, pour une population de 50 millions d'habitants. On notera que
les meurtres de petites filles sont toujours beaucoup plus fréquents. De 1996 à
1999, nous n'avons pu trouver qu'un seul meurtre de garçon à caractère
vraisemblablement sexuel commis sur le territoire national : celui du jeune
Adrien, âgé de 12 ans, commis à Thionville en 1998 Note 67.
Les
psys officiels, ceux de la mouvance médiatique, ne se contentent pas d'évaluer
l'état psychologique du coupable et de la victime, de se prononcer sur le sens
moral de l'un ou les éventuels dommages psychiques subis par l'autre. Fascinés
par la Cour et ses fastes, ils se prononcent toujours sur le plan pénal !
S'exprimant dans la presse Note 68,
le Dr Lacour Note
69 affirme que
"l'alourdissement des peines est une nécessité". Les auteurs du Que
sais-je ? estiment quant à eux que "la peine doit être infamante et
dissuasive".
On
peut s'étonner à juste titre qu'un psychiatre, dont la mission est de
diagnostiquer et de soigner, puisse ainsi se muer en prescripteur de peine et
en défenseur de valeurs sociales contingentes.
Sur
le plan professionnel, nous avons déjà parlé des enjeux essentiels en termes de
notoriété espérée et de fonds convoités.
Sur
le plan humain, on peut évoquer l'étrange relation qu'entretient le thérapeute
avec une certaine catégorie de patients, qui représente désormais une fraction
non négligeable des hommes coupables d'outrage aux mœurs. Nous voulons parler
des sujets dotés d'une intelligence supérieure et d'une excellente insertion
sociale – du moins avant leur arrestation... Condamnés pour des actes
pédérastiques, les voilà astreints à une thérapie et soumis à un psy parfois
moins brillant qu'eux... Les propos du Dr Lacour expriment bien le ressentiment
et l'impression de rivalité ressentis par l'expert :
" Je n'ai eu le sentiment que
d'être un parapluie, un confesseur obligé... un interlocuteur que l'on essaie
de convaincre des joies personnelles et des variations de la morale de cette
sexualité selon les époques Note 70" (sic).
Sous
la syntaxe chaotique transparaît bien la frustration passée du psychiatre, sa
colère face au déni de pouvoir médical opéré par le pédéraste badin, incapable
d'admettre cette gravité de l'acte qui fonde la puissance du thérapeute. Mais
aujourd'hui les choses ont bien changé et quand le Dr Lacour, quelques lignes
plus loin, demande que l'on augmente encore les peines prévues pour ce type de
délit, c'est bien pour que le patient, le couteau sous la gorge, se rende enfin
au pouvoir de l'expert. Il lui faudra plier ou mourir (parfois les deux). Ce
sinistre épisode pourrait s'intituler "La revanche du Dr M'abuse".
Par ses aveux et sa repentance, le patient vaincu justifiera du même coup le
bien fondé de l'action de son médecin...
La
théorie (américaine) du M.P.D.– Multiple Personality Disorder Note 71 – permet
de voir un monstre tapi sous l'accusé le plus brillant et le plus estimé. A
l'égal du "nanti pervers", "l'intellectuel dévoyé" est une
caricature chérie des médias.
Quand
une petite fille fut sauvagement assassinée dans le petit village de La Motte
du Caire, on s'est dit que Roman, le hippie pédoque issu d'une famille intello,
ferait un coupable plus séduisant que Gentil, l'abruti congénital. Seul le
courage d'un juge d'instruction l'a sauvé d'une condamnation certaine et
médiatiquement programmée.
Les
auteurs des théories officielles sur l'abus utilisent principalement trois
méthodes.
• La première consiste à reprendre, sans la
remettre en question, une théorie exposée dans un ouvrage publié précédemment –
de préférence aux States. C'est ainsi que les mêmes fumisteries se répliquent
indéfiniment sans qu'on songe à vérifier les sources d'information ou la base
expérimentale de la thèse développée dans l'ouvrage. On vient de voir comment
le Dr Lopez et ses comparses Note 72 parvenaient
à scientifiser une littérature de caniveau.
• La deuxième méthode, elle aussi très
répandue, consiste à réfuter sans argumenter. Un exemple, encore emprunté au Dr
Lopez : "Dans les années 50, les psychiatres agrémentèrent (sic) le
mythe selon lequel les conditions socio-économiques favorisaient les sévices :
il n'en est rien." Ce spécialiste (pas du français, cela est clair ) se
permet donc de balayer d'un revers de main tout un ensemble d'études sous
l'unique prétexte qu'il écrit en 1993 et qu'il possède donc une supériorité
évidente sur les psys des années 50 ! Il ne donne d'ailleurs aucun argument à
l'appui de sa réfutation. C'est ainsi, et voilà tout.
Bauserman, lui, démontre scientifiquement le
rapport existant entre les abus physiques ou sexuels et le milieu
socio-économique Note 73.
Nous renvoyons le lecteur à sa démonstration argumentée sur le sujet.
• La troisième méthode consiste à asséner
une théorie-choc, bâtie sur un exemple isolé non représentatif de l'ensemble
des cas, ou même sur des fantasmes invérifiables. Edward Behr cite ainsi le Dr
Summit, psychiatre et expert en abus sexuels, dont les théories ont influencé
la plupart des thérapeutes opérant à l'heure actuelle aux E.U. Ce praticien est
l'inventeur du Child Abuse Accomodation Syndrome, dont le principe, très
simple, est le suivant :
"
Quand les enfants nient avoir été abusés sexuellement, c'est qu'ils l'ont
été."
En effet, incapables d'assumer l'effet
destructeur de l'abus, ils doivent en nier la réalité pour pouvoir survivre.
C'est ainsi que, selon Summit, un enfant pourrait être abusé tous les jours et
à chaque fois "oublier" qu'il l'a été ! L'idée pourrait paraître
comique si elle n'avait, hélas, servi à faire condamner à de lourdes peines de
parfaits innocents.
La
mode actuelle semble aller vers une théorie qui semble en contradiction avec
les dogmes précédents. Mais qui se soucie vraiment de cohérence en ce domaine ?
Il s'agit de prendre en compte l'enfant qui, en dépit de tout, affirme qu'on ne
lui a pas fait de mal et qu'il était d'accord. On ne peut quand même pas se
résoudre à le laisser en dehors du système, le temps qu'il développe les
inévitables troubles que la graine d'abus a semés en lui ! Ce serait vraiment
dommage... Écoutons le Dr Nicole Korff-Sausse, citée dans le volumineux rapport
de l'UNICEF sur le sujet :
" Ce dont il faut protéger
l'enfant, ce n'est pas seulement de la violence des adultes, de leur séduction,
leur érotisme, leur emprise, mais de sa propre violence, à savoir la
sexualité enfantine. "
Un
nouveau lobby pointe son nez, n'en doutons pas. Envolé l'ange de Bouillon.
L'ado plein de sève et le lascar violent seront placés dans une même catégorie
: l'enfant qu'il faut protéger de sa propre "violence sexuelle". Le
filon s'annonce juteux. En Grande-Bretagne, un audacieux programme vient d'être
lancé. Il s'agit de récolter la bagatelle de 2 millions de livres afin de
mettre en place 18 projets dans tout le pays visant à déceler précocement
les enfants qui pourraient se révéler être des agresseurs sexuels, cela dès
l'âge de 5 ans !
En
France, on se souvient d'une campagne lancée par Mme Royal en mars 99, contre
les violences sexuelles à l'école. Un gros titre dans les journaux : "Un
viol tous les 9 jours" Note 74.
Les instituteurs ne sont plus en cause. Ce sont les jeunes qui se violent entre
eux… Chaque jour, deux élèves seraient en outre victimes de violences sexuelles
de la part de leurs camarades Note 75.
Les parents affolés ne peuvent même pas mettre leurs enfants chez les Jésuites
puisque, c'est bien connu, ces institutions catholiques sont des nids de
pédophiles... Alors, que faire ? Les prêtresses du goudou proposeront sans
doute de rogner le sexe du jeune mâle, forcément violeur. D'autres suggéreront
que chaque enfant soit surveillé par un "tuteur Note 76 social" chargé d'endiguer sa libido,
de le rendre innocent à lui-même en quelque sorte... Ce fut exactement le rôle
de la répression anti-masturbatoire au 19ème siècle. Nous en reparlerons plus
avant, en étudiant les textes de Foucault.
Ces
nouvelles campagnes ont tout lieu de nous inquiéter. Au fur et à mesure que les
faits têtus démentent leurs théories, les sectateurs de l'abus en créent de
nouvelles afin de continuer à percevoir leurs prébendes. Cette nouvelle bigbrotherisation
des petits frères vient d'être illustrée par l'affaire Raoul qui a secoué les
E.U. et fait régulièrement la première page de tous les journaux en Suisse
pendant deux mois. En France, on n'en sera pas étonné, cette affaire a été
d'abord passée sous silence, puis évoquée tardivement et sans éclats après la
libération de l'enfant. Dans ce cas, la folie furieuse a fait place à la pure
barbarie. Voici les faits.
Raoul,
un petit Américano-Suisse âgé de 11 ans, est aperçu par une voisine alors qu'il
se trouvait dans le jardin familial en compagnie de sa petite sœur de 5 ans .
Celle-ci avait la culotte baissée et, d'après la voisine, le petit garçon
l'aurait touchée, ce que le garçonnet dément farouchement. Qu'on lise bien ceci
: le garçonnet a été arrêté le 30 août 1999, mis aux fers et amené en prison –
où il a passé plus de 2 mois. Il n'a dû sa libération qu'à une lettre des
députés allemands à Clinton et à de multiples pétitions et protestations émanant
de Suisse. Dans la France où on célèbre avec tonitruance l'anniversaire de la
déclaration des droits de l'enfant, on s'en est peu ému, tant qu'il était
incarcéré. N'est-ce pas la preuve que l'on prépare bel et bien un processus de
pathologisation de l'initiation sexuelle masculine, sous la direction et pour
le plus grand profit des marchands d'abus ?
Nous
venons de parler des théories fumeuses et invérifiables. Il nous faut
aussi dire un mot des fausses informations largement divulguées et
facilement épinglables . Elles achèvent de prouver le manque de sérieux global
de la plupart des publications consacrées à l'abus.
Le
propos mensonger porte parfois sur des points essentiels. Ainsi Hamon, qui se
plaît à jouer les hommes de loi, nous déclare Note 77 que :
" Le mineur de 15 ans est lui-même
punissable s’il a des relations sexuelles avec d'autres mineurs de 15
ans. Note 78"
Le
Code Pénal français affirme le contraire :
" Les rapports sexuels sont libres
quel que soit le sexe pour un mineur même avec un mineur de 15 ans Note 79".
Dans
ce cas de figure, un jeune homme de 17 ans, au développement adulte et perçu
comme tel par l'enfant, peut parfaitement sodomiser un garçon de 9 ans si ça
amuse ce dernier. Un an plus tard, notre ado risque 20 ans de prison... Par
contre, aux États-Unis, comme on vient de le voir, le sexe entre mineurs est
criminalisé... Note 80
Les
chiffres totalement fantaisistes, les mensonges patents portant sur des faits
vérifiables, devraient nous rendre suspectes les théories bâties sur des
éléments aussi apocryphes... Ce sont ces mêmes théories qui, par leurs
métastases médiatiques, gangrènent la Justice et entraînent une
surqualification des atteintes sexuelles en viols – l'accord de l'enfant
impliquant alors, pourquoi pas, un auto-viol...
En
matière d'abus, on peut donc dire n'importe quoi si c'est pour le bien supposé
des enfants même si, en définitive, cela doit leur faire beaucoup de mal.
Les
affaires d'abus sataniques ne doivent pas uniquement être mises sur le compte
des traditionnelles outrances américaines. Elles ne peuvent être considérées
comme de simples bavures, déjà oubliées, survenues dans le cours d'un processus
sain et essentiel visant à protéger l'enfant. Les initiateurs de ces campagnes
n'ont jamais fait repentance. Les faux coupables envoyés en enfer et les
enfants soumis à la question n'ont pas reçu d'excuses. Les mêmes spécialistes,
qui affirmaient contre toute vraisemblance que des enfants victimes d'abus
sataniques avaient bu le sang de bébés égorgés devant eux, continuent à faire
autorité en matière d'abus. Des enfants sont martyrisés au nom de la nouvelle
idéologie de l'abus. Madame Reno est toujours Ministre de la Justice.
Remontons
un peu le fil du délire satanique dont la malédiction continue à peser sur
nous.
La
mode des abus sataniques commence en 83 aux E.U. avec le scandale de la
maternelle Mc Martin Note 81.
Sitôt les circonstances de l'affaire divulguées par la presse, des répliques
imitatives se produisent aux quatre coins des Etats-Unis. L'épidémie atteint
bientôt les pays de langue anglaise susceptibles d'être contaminés par les
médias américains Note 82.
Dès l'année suivante, en Grande-Bretagne, des dizaines d'enfants en bas âge
sont enlevés à leur famille suite à de fausses allégations d'abus. Les affaires
se multiplient jusqu'en 1991, où le Tribunal d'Old Bailey, confronté à une
retentissante affaire de petites filles satanisées par leurs parents, prononce
de justesse un non-lieu.
E
ans .n France, il faudra attendre 1997 pour qu'une histoire de ce genre éclate,
longtemps après que les procès américains aient été annulés et les innocents
libérés après 5 ans de prison en moyenne.
En
1984, Paris Match avait publié un reportage sur l'affaire Mc Martin intitulé Sade
au jardin d'enfants. Le journaliste y développe la thèse de l'accusation
sans aucune distance critique. Il précise, en semblant s'en féliciter, que les
coupables (tous innocents !) – au nombre desquels figure une grand-mère de 84
ans – n'iront sans doute pas au bout de leur peine puisque "aucun
pédophile n'a jamais survécu dans une prison américaine."
C'est
le délire alcoolique d'une mère d'élève qui a déclenché toute cette affaire.
Comment a -t-on pu y ajouter foi ?
On
peut tenter d'expliquer cette complaisante crédulité par ce que nous
appellerons l'effet locomotive. Sur les chemins de l'abus, où les lois
de la physique ordinaire ne s'appliquent pas, les wagons sont tirés par une
micheline imaginaire... C'est bien pratique. Le journaliste peut facilement
raccrocher à la motrice satanique tout un tas de fantasmes liés aux dangers de
la sexualité adolescente. Dans le même article, notre folliculaire de Match
cite le chiffre de un million de fugueurs automatiquement aspirés par
les réseaux de prostitutions ou sacrifiés pour la fabrication de snuff
movies Note
83. Le chiffre réel
fourni par le F.B.I et le N.C.M.E.C. Note 84 donne de 52 à 158 disparitions de mineurs par an entre 1983 et
1990, dont plus des deux tiers sont des quasi majeurs et fugueurs présumés.
L'abus
satanique, considéré comme avéré, vient donc accréditer tout le reste du
folklore sexophobique. On peut, en remontant jusqu'à lui, retrouver la trace de
notre obsession maladive de l'abus. Profitant de l'effet satanique, on nous
balance des chiffres totalement faux sur la pompe aspirante de la prostitution
infantile censée pousser à la fugue les enfants américains. On comprend alors
la légitime préoccupation des parents affolés et des enfants angoissés, dont
certains n'osent même plus ouvrir la fenêtre de peur que quelqu'un ne
s'introduise dans leur chambre pour les violer !
Les
journalistes et les spécialistes volent au secours des familles. Ils assurent
avec dévotion le suivi du moindre acte déviant, à propos duquel on pourra faire
sans cesse faire référence au satanisme et aux réseaux de prostitution.
Amalgame
et désinformation permettent en tout cas de pisser de la copie...
Aux
Etats-Unis, on peut à peu près tout dire. Ceux qui professent des opinions
incorrectes s'exposent toutefois à voir leur carrière stagner et leur avenir
professionnel compromis.
En
France, ce qui ne va pas dans "le bon sens" est tout simplement
victime de silence médiatique et donc refoulé dans la non-existence. Les
journaux français n'ont, à notre connaissance, consacré aucun article à
l'annulation des condamnations dans les procès sataniques aux E.U.
En
1997, soit avec 14 ans de retard, TF1 et A2 ouvrent toutes deux leur journal de
20 heures sur un livre écrit par un journaliste "compatissant" à
propos des abus sataniques dont aurait été victime un garçon aujourd'hui âgé de
24 ans. Il aurait été prisonnier pendant 10 ans d'une secte démoniaque nommée
"Krypten". On l'aurait séquestré, brûlé à l'acide, soumis à des
rituels orgiaques – en Belgique, bien sûr ! Quelques semaines plus tard, V.S.D.
démontrait dans un reportage, où étaient interrogés les pseudo lucifériens mis
en cause dans le bouquin, l'absurdité de toute l'histoire. Il n'y eut aucun écho
de cette contre enquête, ni à la télé ni dans le reste de la presse !
Sur
la planète média, tout ce qui est vendable est certifié véritable ! Directement
importée des States où elle a beaucoup de succès et gagne bien sa vie, on voit
apparaître en France un nouveau personnage public : "la
victime-vedette". Elle se trimballe de talk-show en actus, auréolée
par un malheur qui fait le bonheur d'une télécaste vendeuse de tabous et
friande de confessions salaces.
Pourquoi
perdre de l'argent en taisant des choses qui, si elles étaient dites,
pourraient rapporter gros ? La vérité du propos est relativement secondaire...
L’appât du gain, le vedettariat incitent à des accommodements avec la vérité.
Il peuvent aussi être à l'origine d'entreprises organisées de détournement de
fonds... et de morale.
Nous
avons parlé de ceux qui ne vérifient ni la source des informations ni leur
exactitude. Il y a aussi ceux qui ne diffusent que les infos qui les arrangent.
On connaît également ceux qui bricolent l'information afin de la
sensationnaliser. Il y a enfin les escrocs purs et simples... Parmi les héros
de la lutte contre l'abus, il y en a beaucoup !
1- Ceux à qui la lutte contre l'abus servait
de noble paravent :
• Mme Michaux Chevry, inculpée
"d'escroquerie, de faux et usage de faux" à répétition Note 86 était en 1993, Ministre de l'Action
Humanitaire. Elle s'illustra alors par une croisade menée contre le tourisme
sexuel et fit promulguer une loi sur l'extraterritorialité en matière d'abus.
2- Ceux qui ont prospéré sur l'abus lui-même :
• Madame Gublin, présidente d'Enfance et
Partage, une association à l'origine de l'hystérie médiatico-judiciaire en
France, a été condamnée en 1996 à 15 mois de prison pour "abus de
confiance et détournements de fonds" Note 87.
• Madame Botte, la passionaria pédophobe
belge, a fait la une de tous les médias. Elle a été nommée femme de l'année en
France et anoblie en Belgique. Elle a aujourd'hui la justice aux trousses Note 88. Elle aussi, c'était son intérêt, avait
gonflé les chiffres de la prostitution enfantine en Thaïlande où il fait bon
vivre dans les hôtels climatisés (on ne l'a jamais vue au secours des enfants
égorgés ou victimes des mines anti-personnel). Afin de détourner plusieurs
millions de francs, elle prétendait, au cours de l'année 1995, avoir sauvé
"1056 enfants des griffes des marchands d'enfants et des crocodiles
étrangers" Note 89.
En fait, elle s'est prévalue d'actions effectuées par une O.N.G. appelée Centre
de Protection des Droits de L'Enfant qui fait état d'un bilan beaucoup plus
modeste : 25 mineurs retirés à la prostitution et 29 au travail forcé. Gageons
que, pour ne pas compromettre l'abusiness dont elle était une figure de proue,
on n'étalera pas trop l'infamie de Mme Botte.
3- La dernière catégorie, incontestablement la
pire de toutes, regroupe "les croisés abuseurs".
Comment
expliquer que les journaux n'aient pas suivi les développements judiciaires de
l'affaire impliquant l'odieux Père Lefort ? En 1989, ce prêtre fait
partie des commissions préparatoires à la promulgation des Droits de l'Enfant.
Au début des années 90, il donne des interviews dans tous les médias pour
exiger une répression féroce à l'égard des pédophiles, aussi bien en France
qu'à l'étranger. Il dénonce en particulier tous ces pédérastes qu'il connaît
bien. Il les qualifie de "malfaiteurs" et réclame pour eux un
"châtiment exemplaire", apprend-on dans le Matin de Paris du
22/12/95. Dans ce même numéro, on nous révèle que le juge Nelly Delfosse de
Nanterre l'a mis en examen pour viols sur mineurs "à la suite de
nombreux témoignages accablants et après une longue enquête de la Brigade des
Mineurs de Paris".
Bien
entendu, les journaux n'ont donné aucun écho à cette affaire ! A quelques mois
de la conférence de Stockholm, c'eut été malvenu. On a peu parlé de Botte et
encore moins de Gublin... Il ne faudrait pas se livrer à des généralisations
hâtives, n'est-ce pas ?
Qu'un
hétérosexuel désaxé enlève des jeunes filles et des fillettes, et on n'hésitera
pas à considérer tout pédéraste inoffensif comme un Dutroux en puissance Note 90. Mais que nombre des pourfendeurs de l'abus
se révèlent être des escrocs ou des violeurs, cela n'entamera pas la
crédibilité de toutes ces associations pullulantes, qui prospèrent sur les
fonds publics et les dons privés fiscalement déductibles.
Quant
à l'UNICEF, étant donné le prestige international dont elle continue à jouir et
les sommes considérables que lui rapporte le business de l'enfance malheureuse,
comment ne pas considérer les chiffres falsifiés qu'elle publie comme une
escroquerie ? On rappellera que cette organisation, soucieuse sans doute de
frapper les puritains yankees au portefeuille, dénombrait 600 000 enfants
prostitués aux E.U. en 1994 ! Elle faisait des États-Unis une "destination
de tourisme sexuel récemment signalée" Note 91.
Seul
le désir légitime des fonctionnaires américains de L'UNICEF de travailler près
de chez eux peut expliquer la publication de chiffres aussi fallacieux !
La
première pourrait également figurer au nombre des escroqueries. Il est question
du Dr Catherine Bonnet. Cette pédo-psychiatre connue, spécialiste de l'abus, a
publié un livre sur le sujet en 1999 Note 92. Elle vient d'être condamnée en appel à une interdiction
d'exercer de trois fois un an Note 93.
On lui reproche d'avoir établi des certificats "faux, mensongers et
tendancieux" à propos d'enfants présentant des troubles susceptibles
d'évoquer d'éventuels abus sexuels (on a vu avec Mme Bouillon qu'à peu près
toutes les attitudes d'un enfant pouvaient être interprétées en ce sens). Qu'en
est-il au juste ? Il s'agissait pour Mme Bonnet d'aider des mères en instance
de divorce à obtenir la garde des enfants. En accusant le père d'abus sexuel...
Il
faut se souvenir que dans certains Etats des E.U. les femmes peuvent accuser
leur mari de sodomie Note 94 (pratique
illégale) pour obtenir la garde des enfants. Comme l'écrit West Note 95 : "la loi a mis une arme dangereuse à
la disposition des épouses sans scrupules ou vengeresses". C'est ce qui se
passe aujourd'hui en France, en beaucoup plus grave. Quand les lubies d'une
psychiatre en quête de reconnaissance rencontrent les frustrations charnelles
de mères désemparées, le choc ne peut qu'être générateur de drames.
Imagine-t-on le trouble ressenti par le jeune enfant interrogé sur son père,
accusé de viols incestueux ? Que dire de celui qu'on arrête, questionne sans
relâche et parfois emprisonne sur la base de dénonciations calomnieuses et de
certificats de complaisance ? L'association "S.O.S. papas" lutte contre
de pareilles aberrations.
Déjà
condamnée en première instance, Mme Bonnet publie un livre qui accroît encore
le malaise. Avec le souci constant de préparer son procès en appel, elle y
utilise à tout propos la "souffrance des enfants" à des fins
disculpatoires, elle la jette à la face de ceux qui prétendraient l'accuser... Note 96
Cette
affaire Bonnet nous dévoile l'existence de véritables réseaux de l'abusiness. On
remarque en effet que le précédent ouvrage de Mme Bonnet était dédié à un juge
pour enfants de Bobigny, présent sur tous les plateaux et dans tous les
journaux lors des multiples campagnes pédobsessionnelles que nous avons
connues... C'est elle, encore, qui rédigeait un chapitre complet du Que
sais- je ? co-écrit par le Dr Lopez (qui lui-même fait la pub du précédent
livre de Mme Bonnet !). Elle nous y expose ses méthodes : il s'agit d'éviter la
"silenciothérapie" et "d'aider l'enfant à mettre des mots sur ce
qu'il a ressenti". S’il ne dit rien, le Dr Bonnet – sans doute un peu
ventriloque – parlera pour lui. Mais l'enfant doit alors prononcer les mots que
Mme Bonnet a envie d'entendre. Il pourra "accuser cet adulte, exprimer sa
rage, sa haine, sa révolte d'avoir été désigné comme victime". Quelle est
l'origine de cette transe écumante dont l'enfant-victime Note 97 n'est que le médium innocent Note 98?
Une
fois calmée, elle s'étonne que certains parents aient du mal à
"reconnaître la souffrance de leur enfant" et la nient. Heureusement,
Mme Bonnet va les convaincre d'entreprendre une thérapie le plus vite possible,
"sans attendre que s'installent les symptômes". Ceci est capital, du
moins pour l'activité professionnelle de Mme Bonnet ! Il ne saurait y avoir
qu'un enfant en sursis de symptômes. Mme Bonnet se chargera donc de le
victimiser, de lui inoculer un poison, celui de la "rage", de la
"haine" qu'elle même doit éprouver vis à vis des hommes... Nous
retrouvons là l'effet iatrogène Note 99 de la victimisation que dénonce Bauserman. Mais, non contente
de victimiser les enfants "abusés" qui n'en souffrent nullement
(Bauserman montre que c'est la majorité des cas ), elle décèle des abus
imaginaires pour répondre aux attentes de ses clientes.
A
la lecture de ce chapitre du Que sais-je ?, rédigé en 1993, on pouvait
prévoir le dérapage...
Les
anglo-saxons qui ont repéré la supercherie écrivent le mot therapist (en
français, thérapeute) en deux mots : the rapist, ce qui signifie
alors "le violeur" ! Comment nier en effet que certains thérapeutes
profitent de leur position d'adulte et de médecin pour méduser "l'enfant
victime", pris en étau entre les certitudes de la mère et l'engluement
complice opéré par le psy ?
On
pourrait dire, pour la défense de Mme Bonnet, qu'elle est elle-même prise dans
un système qu'elle a contribué à mettre en place et où elle doit tous les jours
prouver son utilité ! On ferme les hôpitaux sans patients. Dans le domaine
chirurgical aussi, on apprend que des malades sont opérés de faux cancers par
des chirurgiens en manque d'actes...
Ne
serait-il pas juste qu'un médecin expert qui a – sciemment ou sous l'effet d'un
aveuglement coupable – fabriqué de faux certificats d'abus, soit condamné à la
même peine que l'on aurait infligée à celui qu'il met en cause, s’il avait été
coupable ?
On
peut remarquer, à ce propos, à quel point la loi (qui prévoit cinq ans de
prison pour les dénonciations calomnieuses) n'est pas appliquée. C'est donc
assurées d'une totale impunité que des femmes en colère peuvent tenter de
détruire leur conjoint...
L'abusiness,
après tout, est un gisement d'emplois qu'il convient de sauvegarder. Mais
comment entretenir toute une institution, légitimer d'énormes financements
publics ou privés pour les structures, les équipes socio-thérapeutiques, les
associations, avec peu de pervers ? Comment pondre un article tous les jours
avec peu de pervers ? Comment se faire aimer des parents-électeurs en annonçant
des lois, des réformes, de la sévérité accrue, à propos d'un assassinat, atroce,
mais qui ne se produirait " "que" " tous les
trois ans ?
Pour
réussir, prospérer, il faut donc amalgamer, créer un lien de causalité
entre des faits qui en sont dépourvus, pour pouvoir à tout moment ressasser le
thème obsédant : l'enfant est en danger sexuel ! Bien entendu, les réseaux de
l'abusiness ont leurs relais médiatiques. Mais la denrée se fait rare !
On doit tricher, trafiquer de plus belle pour continuer à scandaliser le
lecteur.
Dans
son numéro du 28/09/98, France-Soir titre sur toute sa une avec une
énorme photo mosaïquée : "Stephan, 9 ans, prostitué à Paris". Ce
jeune roumain était censé faire partie d'un gigantesque réseau destiné à
alimenter la capitale en chair fraîche. La police était impuissante face aux
ramification du crime sexuel organisé...
La
vérité ? Âgé en fait de 14 ans, il était le seul mineur en cause Note 100. Déjà arrêté et placé en foyer pour
délinquance, vols et dégradations de véhicules, il avait fugué pour se trouver
des protecteurs argentés...
En
1999, France-Soir Note 101 doit
se résoudre à faire sa une et deux pages intérieures avec un seul mineur
qui se prostitue très occasionnellement... Pourtant, à peine trois ans
auparavant, le même journal nous annonçait que "8000 enfants se
prostituent en France" Note 102.
On comprend qu'à mesure que le "banc" d'abus s'épuise, on soit obligé
d'en inventer. Sinon, que pêcheraient les journalistes et les thérapeutes ? La
rubrique pédophilie étant bien ancrée dans les faits divers et de société, il
faut l'alimenter, coûte que coûte !
On
peut légitimement penser que les truqueurs, les escrocs, les croisés violeurs,
les calomniateurs ne seront pas inquiétés outre mesure (peut-être un peu, pour
la forme). Il s'agit de préserver l'essentiel, le filon.
Au
plan national, il est évident que le champ de leur action s'est
considérablement rétréci. La mondialisation rend l'impact de leurs décisions
plus difficile à percevoir. Dans le domaine économique et social,
l'interdépendance des phénomènes, les pressions internationales, l'importance
croissante des décisions prises à l'extérieur du pays, rendent malaisée toute
réforme radicale. Pourtant les difficultés subsistent (chômage, précarité,
école, insécurité...) et les remèdes ne sont pas faciles à trouver.
L'abus
agit comme un test de crédulité publique. Si nos concitoyens, terrorisés
pour leurs enfants, gobent "ça", alors on pourra sans doute leur
faire avaler d'autres bobards. Pour beaucoup, le conditionnement médiatique
opéré au cours de la guerre au Kosovo en est un exemple frappant.
La
pédophilie est devenue un sujet consensuel et dérivatif à propos duquel
tout le monde ressent la même chose et emploie les mêmes mots pour le dire.
Ceux
des politiques qui ne mordent pas à cet hameçon facile se gardent bien, en tout
cas, du moindre commentaire. Nul ne peut courir le risque de passer pour trop
coulant avec les "violeurs d'enfants". La porte est ainsi ouverte à
toutes les surenchères, ce qui conduit en particulier à la défiguration du Code
Pénal sous les coups de boutoir d'une opinion manipulée et désinformée.
Toutes
les grandes tirades enflammées sur les "viols d'anges" ne sont pas
sans rappeler les discussions théologiques un tantinet futiles qui agitaient
une Constantinople assiégée et vouée à la disparition...
Nous
venons de voir comment la caste communicante des sectateurs de l'abus a réussi
à imposer son nouveau dogme que nous résumerons d’une phrase : tout abus est systématiquement
criminel. Nous allons étudier les conséquences éminemment perverses et
liberticides qui en découlent. Les deux qualificatifs "systématique"
et "criminel" nous paraissent essentiels pour bien saisir les
ressorts de cette idéologie et sa parenté avec toutes les terreurs en
"-isme" qui ont été les fléaux de ce siècle finissant.
Parlons
d'abord de l'aspect systématiquement criminel de l'abus. Imaginons
qu'une personne ait vent d'un cas de "sexe" transgénérationnel. Elle
connaît les protagonistes et ne constate aucune conséquence néfaste apparente.
Quelle que soit sa compétence professionnelle ou sa valeur humaine reconnue, il
lui est interdit d'exercer son propre jugement, d'apprécier la situation dans
sa spécificité. La loi de 1997 rend obligatoire la dénonciation de tout abus,
soupçon ou rumeur d'abus sous peine de lourdes sanctions pénales.
Qu'est-ce
que cela signifie au juste ? En l'absence de toute médiation
médico-psychologique ou parajudiciaire, cela revient à mettre en branle une
action policière et judiciaire lourde qui entraînera inéluctablement la
destruction sociale et morale du déviant et des séquelles probables pour le
mineur. Pour avoir voulu éviter cela, des médecins, des éducateurs, des
enseignants sont traînés en justice, accusés de non dénonciation. Les
médias et les procureurs s'indignent : comment ont-ils pu fermer les yeux ?
Coupables, certes, de n'avoir pas soumis leur intime conviction aux rigueurs du
Dogme...
Le
propre de l'idéologie aveugle, c'est qu'elle doit résister à l'évidence des
faits. Celui qui en toute bonne foi, sur le terrain, n'aura pas vu le mal Note 103 sera détrompé par voie judiciaire. Le
moindre retard vaudra une mise en examen. Il faut créer un réflexe de délation
instantanée. Il n'y a pas lieu de réfléchir puisque le crime est systématique.
C'est grâce à ce genre de matraquage idéologique que des enfants endoctrinés
d'U.R.S.S. en venaient à dénoncer leurs parents "déviants". Toute
tentative pour relativiser "l'horreur pédophile" gonflera de courroux
les gardiens du dogme : on l'appellera "banalisation" ou même
"apologie de crime contre l'humanité..."
Parlons
maintenant de la nature criminelle de l'abus.
Rappelons
en préambule que la coupure Note 104 entre
générations est aujourd'hui consommée aux États-Unis. En France, elle est en
bonne voie. Toute implication forte d'un adulte mâle en milieu adolescent est
vécue comme suspecte. Dans l'Etat du Massachusetts, c'est une infraction
d'adresser la parole à un mineur inconnu. Il est certain que cette rupture,
cette absence de modèle d'identification pour l'ado en dehors de sa classe
d'âge, en particulier dans les familles éclatées, est un facteur de violence.
Il arrive de plus en plus que des ados d'apparence normale et sans antécédents,
commettent des crimes affreux. Assassinats sordides, boucheries scolaires à répétition,
incitent une société désemparée à se cabrer et à durcir ses lois. Aux E.U. les
coupables des crimes les plus graves sont jugés comme des adultes quel que soit
leur âge.
Or,
suite aux fausses théories propagées par l'abusiness, les actes sexuels
consentis avec un mineur ou même entre mineurs sont hautement criminalisés et
traités à égalité avec les massacres de masse ! Voilà pourquoi, en bonne
logique, un garçon de 11 ans se retrouve avec les chaînes aux pieds...
Aux
E.U., en matière d'abus, les institutions agissent avec une barbarie non dénuée
d'une certaine logique. L'ex baba-cool Hillary Clinton Note 105, à qui on posait, en 1995, la question :
"A quel âge les jeunes peuvent-ils commencer à avoir une vie sexuelle
?", répondait ceci :
" Ma théorie, la voilà : ne faites
rien avant 21 ans et ensuite, je ne veux pas en entendre parler. Note 106"
Le
sexe est donc un mal auquel on se résignera chez l'adulte déchu mais dont il
faudra protéger la jeunesse, aussi tard que possible. La répression sera
équitable. Une instit Note 107 qui
attend un bébé de son élève de 13 ans sera mise en prison pour 7 ans. Un enfant
de 11 ans qui caresse sa petite sœur sera incarcéré. Il faut bien comprendre
que la répression sexuelle américaine est d'essence religieuse. Le
saupoudrage médico-scientifique est de pure forme, il sert de paravent à un
fanatisme moral constitutif. C'est pourquoi les chiffres de l'abus n'ont pas
besoin d'être exacts. Le plus souvent, le coupable est un homme mais le démon
du sexe peut aussi habiter une femme ou un enfant. Mâle, femelle, enfant ou
prix Nobel Note
108, celui qui
s'adonne au sexe mineur est déchu de son immunité. L'Amérique est en guerre civile
permanente. Contre le Mal, le Péché ou sa version laïque, le politiquement
incorrect...
Comme
chacun sait, la France est experte en Droits de l'Homme : extrêmement
pointilleuse sur le sujet... Ce qui ne l'empêche nullement de copier le
fanatisme moral anglo-saxon pour tenter de l'acclimater au pays de la Raison et
de l’Égalité... Méconnaissant le fondement intégriste de l'abus-mania, on
assaisonne le concept à la sauce hexagonale. Il demeure toujours aussi barbare;
il devient, en outre, absurde et discriminatoire.
Constatons
déjà que, chez nous, la femme est disculpée à l'avance de tout soupçon d'abus Note 109. On assiste d'ailleurs à un incroyable
retournement sémantique. Qu'un prof ou un éducateur ait une relation
pédérastique avec un adolescent, il ne peut s'agir que d'un viol, d'une prédation,
d'une subjugation de l'ado fragile par l'adulte pervers. Que donne ce
même scénario lorsque l'adulte est une femme ?
Paris-Match
annonce la couleur : "Moi, Muriel F., coupable d'aimer..." Une
institutrice de 34 ans baisant avec un élève de 14 ans Note 110 devient une martyre de l'amour.
Comment peut-on s'opposer à une idylle aussi sublime ? La victime (l'adulte,
bien sûr ici !) a subi "un rapt psychologique" Note 111. Une femme mûre exploitant un enfant ? Que nenni
! Pour la loi, il s'agit d'un délit dont nul n'avait entendu parler et qui n'a
jamais servi à excuser la moindre relation pédérastique : "soustraction
sans fraude ni violence d'enfant mineur des mains de celui qui
exerce l'autorité parentale". C'est du sur mesure. Évoquer l'aspect
sexuel serait tellement vulgaire...
On
se demande vraiment ce que font les comités chargés de lutter contre la
discrimination anti-homosexuelle ! Sont-ils trop accaparés par le PACS ? Le cas
est pourtant flagrant. Des années de prison à coup sûr pour un rapport homo et
un satisfecit pour l'amante héroïque. Enfin... un mois de prison avec sursis...
à regret, on l'imagine. L'élève était un "séducteur" Note 112, hétéro semble t-il. Eut-il souhaité
exprimer sa sexualité précoce avec un homme, on l'aurait changé illico en victime
abusée. Magie du verbe.
Revenons
à Raoul, qui a le défaut d'être un mâle, mais demeure tout de même un enfant...
Devant l'Europe indignée qu'on ait pu emprisonner, menotter, entraver un gamin
de 11 ans, le shérif qui l'a arrêté rétorque : "C'est la procédure
normale". On ne peut que lui donner raison. Crime violent, sexe interdit
sont deux facettes du Mal. Et la logique américaine punit le Mal, quelle que
soit la personne qui l'incarne. Pour l'Amérique bien pensante féministe et
pédolâtre, Raoul et Mary Letourneau sont des ennemis intérieurs, des
Sudistes...
La
logique française est un peu chamboulée... On n'ose pas trop avancer la
banalité du "touche-pipi" car cette expression (dangereusement
dédramatisante) est devenue totalement incorrecte. Alors, pour ne pas changer,
on se contente de pester contre le traitement que l'Amérique inflige à ses
"enfants criminels," sans distinction. Le cas Raoul est mis en
parallèle avec celui d'un autre gamin qui a dégommé un passant à la carabine.
Aucun média pour reconnaître qu'un bricolage frère-sœur (quand l'aîné à 11 ans)
relève d'une admonestation parentale et non d'un traitement carcéral ! Donner
des leçons de Droits de l'Homme aux Américains, ça ne coûte rien mais il ne
faut surtout pas risquer de tarir le filon de l'abus !
Cette
position absurde appelle deux réflexions.
• Le sexe intergénérationnel étant de nature
systématiquement abusive, pourquoi ne pas considérer que Raoul a exploité la
naïveté de sa petite sœur, aux yeux de laquelle il jouit d'un prestige de
"grand" protecteur ? La France hésite, en fait, entre la logique du
prédateur en herbe et celle de l'enfant forcément angélique !
• Raoul, s’il est "coupable", a
bien fait preuve de curiosité sexuelle, il a bien pris l'initiative de jeux
libidineux sans gravité ni contrainte avec sa petite sœur. En quoi aurait-il pu
être victime si cette même curiosité l'avait poussé à provoquer des jeux
sexuels avec un adulte ou à y consentir ? Il n'est pas concevable qu'une envie
sexuelle enfantine ne puisse ressortir qu'à l'abus. Si on refuse de faire place
au consentement explicite du mineur, il faut, à la yankee, sanctionner tout acte
tabou quel que soit l'âge de son auteur...
En
France, on fait mine de considérer l'affaire Raoul comme le "dommage
collatéral" d'une juste cause. On ne peut avouer clairement que le jeu
sexuel non violent n'est pas un crime, car cela reviendrait à diminuer la
responsabilité de l'adulte abuseur.
Alors
on biaise et on demande, en fait, que tous les enfants soient largement
déresponsabilisés, même en cas de crime violent. Nul n'admet que le tripotage
exploratoire en fratrie n'a pas à intéresser le législateur alors que le crime
violent ne peut à l'évidence que le concerner !
En
fait, le cas Raoul est la conséquence directe d'une extension démesurée de la
notion d'abus. N'oublions pas que la définition même de l'abus est donnée par
ceux qui sont chargés de l'identifier. Chez nous, le féminisme
médico-médiatique le retaille à ses mesures, quelles que soient les distorsions
et les discriminations qui en résultent.
En
Amérique, au moins, on respecte des dehors égalitaires dans le traitement
judiciaire des interdits sexuels.
On
pourrait comparer la lutte contre l'abus à cet antidote administré aux soldats
de la guerre du Golfe. Destiné à protéger les G.I.s d'un danger qui s'est
révélé imaginaire, le remède-poison a gravement affecté la santé de 100 000
d'entre eux...
Le
procureur chargé du dossier Raoul, après l'avoir gardé plus de deux mois en
prison, s'est permis de conseiller aux parents un "suivi
psychologique" de ce grand pervers. Ce à quoi la mère du gamin a répondu
qu'effectivement il serait "soigné, mais uniquement pour le traumatisme
subi dans les prisons américaines."
Malgré
les conséquences négatives voire tragiques que nous avons évoquées, les
sectateurs de l'abus continuent à agir sans rencontrer de résistance. Pour
tenter d'en expliquer la raison, il nous faut aborder sommairement les
techniques de désinformation. Nous nous en tiendrons aux aspects qui peuvent
intéresser notre commentaire.
Une
première technique fréquemment employée consiste à créer un lien artificiel
entre un grand crime et le coupable que l'on a sous la main. Ce grand crime
peut être réel (Shoah, Dutroux) ou postulé (Kosovo).
• En Belgique, le crime de Dutroux était si
atroce qu'il était médiatiquement impensable de se contenter d'un seul
coupable. Alors, pour nourrir la meute que l'on avait déchaînée, des ministres furent
traînés dans la boue. Ce que tous les morts du sang contaminé n'ont pas réussi
à faire en France, un sinistre fait divers a bien failli le provoquer en
Belgique: la mise en cause et le balayage d'un gouvernement et des principales
institutions du pays. Nos hommes politiques en ont pris de la graine...
• A Bordeaux, on se saisit d'un vieillard,
un notable hautain et peu sympathique. Le procès qu'on lui fait n'a pas à être
juste et exemplaire. Non. Il doit être symbolique et pédagogique. 55
ans après les faits, impossible de prouver quoi que ce soit. Aurait-il pu
empêcher des déportations ? Est-ce que ça aurait été pire sans lui ? On ne le
saura jamais. Le vieux Papon n'est plus qu'un macchabée-vivant ( ! ) On
l'allonge dans l'amphi judiciaire et on le dissèque au bistouri médiatique pour
donner une leçon de mémoire à la jeunesse.
• Au Kosovo, profitant d'une guerre civile
attisée de l'extérieur, on anesthésiera le sens critique en lançant le mot
"génocide". Cela suffira pour justifier des bombardements humanitaires
qui causeront des milliers de morts...
Il
est possible que certains de nos lecteurs ne partagent pas notre analyse sur
les événements d'actualité que nous venons d'évoquer rapidement ! La grande
force de la désinformation, c'est justement de diviser ses adversaires. La
sensibilité à la propagande est rarement globale. Elle suit la ligne tracée par
les clivages idéologiques ou par les intérêts individuels. Ceux qui verront la
vérité n'auront souvent ouvert qu'un œil. Chacun dénoncera le mensonge dont il
est victime et s'accommodera de celui qui l'arrange. Une lucidité débrayable
en somme.
On
entendra : "Il est scandaleux de mettre un vieillard de 90 ans en
prison... alors que des violeurs d'enfants sont en liberté."
Ou
alors : "On pourchasse les pédérastes mais on n'est pas capable d'arrêter
Milosevic."
Cela
s'explique. Nous sommes quotidiennement accablés de mauvaise conscience
humanitaire et soumis à des alternatives truquées : Acquitter Papon c'est
cautionner la Shoah..., Ne pas pilonner la Serbie c'est être complice d'un
génocide, etc...
Pour
finir de sceller notre inertie mentale, la pensée unique multi-supports (il
suffit de voir la devanture des kiosques !) laisse croire à une diversité de
points de vue et tue la curiosité de chercher des informations plus
difficilement accessibles. Au lieu de brûler les livres, on les boycotte et on
sature le public d'infos correctes. L'oie, gavée à bloc, n'ira pas chercher
d'autre nourriture...
Et
pourtant , si toutes les victimes de la pensée unique, au lieu de se crisper
uniquement sur la désinformation qui leur nuit, consentaient à unir leurs
réflexions sans exclusive...
Il
est frappant de constater que les actuelles campagnes pédophobes Note 113 jouent exactement le même rôle que les
croisades anti-masturbation au 19ème siècle.
Au
moment ou Foucault donnait ses cours au Collège de France, ce qu'il est convenu
d'appeler "la libération sexuelle" (M.L.F., F.H.A.R. homo,
Charte des enfants...) battait son plein. Rien ne laissait présager les
campagnes abusives des années 90. Des journaux de gauche défendaient le droit à
l'amour intergénérationnel qui était dans le vent. Les Tribunaux, contrairement
à ce qu'on voudrait nous faire croire aujourd'hui, sanctionnaient sans
faiblesse les attentats à la pudeur – qui toutefois n'étaient pas encore
confondus avec le viol...
Étudions
point par point les similitudes troublantes entre les croisades branlophobes
des 18-19ème siècles Note 114 et
les campagnes abusives de la fin du 20ème.
Foucault
note que "le discours sur la masturbation prend la forme, beaucoup moins
d'une analyse scientifique, que d'une véritable campagne : il s'agit
d'exhortations, de conseils, d'injonctions". Foucault parle de croisade.
C'est exactement le terme employé à propos des abutineuses dont nous
avons parlé. Bouillon est appelée "la croisée anti-pédophile". Botte
est baptisée "passionaria anti-pédophile". Le style de toute cette
littérature est toujours le même. Jamais d'argumentation construite, pas de
définition des termes employés. Juste une hystérie haineuse. Qu'on en juge
d'après une page prise presque au hasard dans le livre de Simone Chalon Note 115. Cette grande penseuse, courageuse et
nuancée, fait partie des "happy few" immédiatement consultés par les
grands médias dès qu'une "horreur pédophile" se produit en France.
Elle ne peut contenir sa colère car, dans un coin obscur d'une obscure revue,
elle a relevé une opinion dissidente, révisionniste et criminelle sur l'abus Note 116. Voyons les termes utilisés par cette dame
:
" Je ne peux que m'insurger...
délires littéraires... lâcheté et malignité... je tremble de colère en lisant
ce genre d'ineptie... ces ignobles propos... on croit rêver... textes
révoltants...l'auteur pousse l'ignominie... etc... "
Le
tout dans une seule page (p 104) du bouquin ! Autant dire que l'invective
occupe toute la place qui, dans un ouvrage pensé et écrit, devrait être dévolue
à la contestation argumentée...
La
réfutation cède le pas à l'ire trémulante. Il s'agit, telle une orfraie
hérissée, de faire fuir l'adversaire par des vociférations rageuses afin
d'occuper seule le terrain. Alors même que l'univocité la plus totale
règne déjà...
Qu'un
esprit distingué comme M. Finkelkraut s'avise de moduler très légèrement le
consensus haineux, Mme Bouquet Note 117 lui
vole dans les plumes. Aucun argument n'est nécessaire pour cela. Il suffit de
hurler, de faire la preuve par les cris...
A
propos du discours sur la masturbation, Foucault parle de "fabulation scientifique".
Il s'agit de dénoncer les médecins qui, profitant du préjugé d'autorité que
leur confère leur titre, tiennent des propos délirants sans fondement
scientifique aucun.
C'est
exactement ce que nous avons noté à propos des ouvrages sur l'abus. Bauserman
remarque "qu'on a généralement étiqueté les attitudes en fonction de la
morale et non de la science, même si ce sont des scientifiques et non des
profanes qui utilisent ces étiquettes dont l'usage peut avoir des conséquences
graves".
Un
des moyens employés par les médecins du 19ème pour faire passer leur conception
de l'onanisme "maladie totale" est d'avoir recours à "une sorte
de genre littéraire qui est la lettre de malade". Ces lettres sont,
pour la plupart, écrites par le médecin lui-même. Il s'agit, on le comprend,
d'étayer par des "témoignages vérité" une théorie un peu douteuse.
Une sorte d'aveu à la première personne où justement, à travers les
déclarations innocentes du malade qui s'épanche, se vérifient les hypothèses du
médecin. Celui-ci, une sorte d'anti-Pasteur, au lieu d'étudier une pathologie
réelle, crée un patient imaginaire affublé de tous les symptômes de la maladie
qu'il a inventée pour sa plus grande gloire.
C'est
exactement ce que fait P. Meney dans Les voleurs d'innocence, le document
marron qui plaît tant au Dr Lopez. Tout le bouquin est basé sur une lettre de
malade qu'un psychopathe assassin est censé lui avoir écrite. Extraits :
" Je me livre au viol de fillettes
depuis l'âge de 22 ans et j'en ai près de 60... Des enlèvements comme celui-là,
j'en ai fait des dizaines... La ramener chez moi pour la violer mais aussi pour
la tuer. Je n'en étais pas à mon coup d'essai... vous la regardez se tordre,
pleurer et faire des grimaces... bien souvent la gamine oubliait que je l'avais
embarquée de force dans la voiture, et elle commençait à me considérer comme un
copain. Elle m'embrassait en partant... Note 118 j'ai trouvé la filière... j'expédie les
gamines en Allemagne... dès quatorze ans elles sont retirées de la circulation,
proprement et sans laisser de traces... etc. "
Meney
précise pour authentifier la chose : "Psychiatres et policiers m'ont dit
que ce récit est conforme aux aveux qu'ils ont l'habitude d'entendre".
Meney opère un croisement entre le serial killer à l'américaine et "le
pédophile qui croit qu'il ne fait pas de mal" pour montrer qu'il s'agit en
fait du même homme : l'auteur de la lettre. Sa parabole monstrueuse tend à nous
convaincre que l'acte criminel est inscrit dans la pédophilie ordinaire, qu'il
en est inséparable. En outre, il laisse entendre que ce genre de personnage est
assez répandu puisque les policiers assurent qu'ils ont l'habitude de
recueillir ce genre de confession.
Ce
faux manifeste, qualifié par le Dr Lopez "d'ouvrage bien documenté",
ramasse tous les fantasmes ogresques latents en vue de réalimenter le bûcher
pédophobe.
Meney,
qui a fait carrière dans la détresse à grand spectacle, sait qu'on peut
manipuler l'opinion avec des faux grossiers. Sans risques. Il est absout à
l'avance, chacun étant persuadé que cela va dans le bon sens, celui d'une
protection renforcée pour nos enfants.
Mais,
au fait, qu'est-ce qu'un "bon sens" balisé tout du long par les
mensonges, l'amalgame et la désinformation ? Il s'agit de rien moins qu'une
incitation à la haine et au meurtre. Qui n'aurait envie, à la lecture de sa
lettre, d'estourbir l'ignoble salopard (virtuel) qui, en plus, nous nargue ?
Mais
– il faut le rappeler car c'est essentiel – ce monstre cynique, c'est le même
qui peut avoir des relations "copain" avec les fillettes qui le
remercient et l'embrassent en partant ! Le manipulateur et
l'assassin-trafiquant d'enfant fusionnent. La haine du second peut donc
légitimement se porter sur le premier.
Les
conséquences font partie des faits divers. On assiste à des massacres suite à
un soupçon d'attouchement, à l'exécution de "pointeurs" Note 119 par des co-détenus, à des suicides familiaux
dus à une accusation, à des autolyses Note 120 de personnes persécutées ou effarées par l'image que la société
leur renvoie d'elles-mêmes.
Cette
lettre de malade est trop démonstrative du propos calculé de Meney pour être
l’œuvre d'un mauvais plaisant. Il s'agit donc bien, à l'évidence, d'un
bidonnage criminel.
Après
avoir étudié les méthodes propagandistes, venons-en au fond de la théorie
branlophobe. Que prétend-elle nous enseigner ? Il s'agit, selon Foucault, de
"démontrer la puissance causale inépuisable de la sexualité infantile
ou du moins de la masturbation (et de) rapporter à un certain interdit sexuel
tout le champ du pathologique, et ceci jusqu'à la mort... son temps d'effet est
absolument aléatoire : une maladie de vieillesse peut parfaitement être due à
une masturbation enfantine... la masturbation est en train de devenir la
causalité universelle de toutes les maladies. En portant la main à son sexe,
l'enfant met en jeu, sans pouvoir en calculer les conséquences, sa vie toute
entière".
On
pourrait dire la même chose de l'abus sexuel, mot pour mot ! Bauserman nous
rappelle que des spécialistes contemporains ont tenté d'expliquer la quasi
totalité des psychopathologies adultes par l'abus sexuel. La multiplicité des
symptômes souvent contradictoires imputables à l'abus permet à celui-ci de
devenir le principe explicateur de tout mal-être. L'enfant moderne sera
ensorcelé par son abus comme celui du 19ème l'était par son onanisme. De même
que la masturbation rendait sourd (et fou), l'abus rendra amnésique (et
suicidaire) dans l'intérêt bien compris des spécialistes de la mémoire
retrouvée.
En
ce qui concerne la thérapie, Foucault nous dit que "cette campagne
comporte également des institutions destinées à soigner ou guérir les
masturbateurs... des appels de médecins qui promettent aux familles de guérir
leurs enfants de ce vice".
On
connaît les véritables instruments de torture destinés à empêcher,
mécaniquement, les enfants de se branler Note 121. Bauserman nous rappelle fort à propos que la circoncision
était destinée à empêcher l'auto-abus lors de la toilette. Foucault nous
affirme qu'à la fin du 19ème siècle des médecins pratiquaient encore l'excision
sur des petites masturbatrices. Aujourd'hui, les cages à serrures et les étuis
péniens ont laissé la place aux verrous psychiques commandés à distance...
Ce
culte de l'aveu, dont parle Foucault à propos des médecins onanophobes,
peut expliquer l'engouement de nos spécialistes modernes pour la mise en scène
judiciaire :
" Il faut que le malade
reconnaisse son mal. Il faut qu'il en comprenne les conséquences, il faut qu'il
accepte le traitement, bref il faut qu'il avoue... "
Dans
un cas d'abus sexuel, l'aveu de la "victime" peut être obtenu par des
interrogatoires répétés et orientés jusqu'à obtention de la "bonne"
réponse. Nous avons vu ce qui pouvait inciter un mineur à endosser le rôle de
victime...
Quant
au perpétrateur, d'après la nomenklatura psy, "l'effet cinglant de
la judiciarisation et le prononcé du temps de la peine sont des facteurs
essentiels pour l'abrasion du risque de récidive" Note 122.
Nous
avons eu l'occasion d'assister à un des rares procès pour "tourisme
sexuel" organisés en France. Il s'agissait à l'évidence d'étrenner la
nouvelle loi, de bien montrer qu'elle existait, sous l’œil des caméras et des
journalistes. Jusqu'au jour du procès, un des accusés s'était montré
réfractaire à ce qu'il appelait le "lavage de cerveau" auquel on
voulait le soumettre. Il avait eu des rapports sexuels avec un garçon âgé
d'après lui de 15 ans, au Sri Lanka. Bien entendu, la victime figurant
sur des photos qui avaient entraîné le dévoilement de l'affaire n'avait été ni
interrogée ni même identifiée. Le substitut furieux agitant la menace d'un
procès d'assises et de 20 ans de réclusion, l'accusé fut contraint de
reconnaître, à l'aide des mots mis dans sa bouche par le procureur lui-même,
qu'il "n'aurait pas renoncé à avoir des rapports avec ce garçon, même si
il avait eu moins de 15 ans". Il dut par conséquent avouer qu'il était
malade et accepter de se soumettre à des soins au cours de sa longue peine (5
ans) et après. Si on passe sous silence le petit chantage à la mort carcérale
opéré par le substitut, voilà un bel hommage rendu par un condamné repentant à
la puissance et à la compétence des experts psychiatres ! Un superbe aveu
arraché au finish !
Si
on fait les comptes, on s’aperçoit que les experts modernes font une meilleure
affaire que leurs collègues du 19ème. Pour chaque abus déniché, ils disposent
d'une double clientèle potentielle : les "victimes" et les
"coupables" soumis tous deux aux soins forcés.
Foucault
conclut qu'il s'agit là (il parle de masturbation) d'une "grande
persécution physique de l'enfance au 19ème siècle, qui a presque l'ampleur des
persécutions contre les sorciers au 16ème et 17ème siècles". Mais quelle
utilité sociale a pu avoir cette croisade cruelle ? Foucault pense qu'il
s'agissait alors de confier à une famille restreinte la surveillance physique
rapprochée de l'enfant, afin que celui-ci puisse arriver sain, apte et docile
dans les nouvelles institutions d'état chargées de le former...
Parallèlement,
nous devons essayer de comprendre quelle est aujourd'hui l'utilité sociale des
campagnes contre l'abus.
Qu'est-ce
qui peut expliquer l'éclosion et le succès de ces nouvelles théories à ce
moment précis de notre histoire ?
Il
nous faut revenir, avec un éclairage un peu différent, à l'idéologie féministe dont
nous avons parlé. Nous avons vu que celle-ci fait de la femme, dans la famille
et au niveau politique, le garant de la protection de l'enfant. Nous avons
montré aussi comment cette position servait à promouvoir l'idée de parité.
Or,
nous pensons avec Soral que "l'esprit féminin (et son goût des
objets)" est également là pour nous "faire accepter le rôle de purs
consommateurs auquel le néo-libéralisme nous a déjà condamnés" Note 123.
Dans
cette même optique, on constate que tout le folklore libérateur de l'après 68
est aujourd'hui utilisé et encadré pour favoriser des marchés, préserver des
intérêts corporatistes, masquer des impuissances.
La
rencontre des idéologies progressistes dénaturées et de la société marchande
qui les utilise à son profit
nous semble être un élément essentiel.
Nous
allons prendre quelques exemples.
Il
est un peu le résidu fossilisé, le coprolithe des mouvements de libération
sexuelle. Young et les gourous de l'orgasme nous l'avaient prédit : nous
allions nous accomplir pleinement par l'épanouissement de nos facultés de
jouissance. Désillusion. Le porno, le peep show nous proposent en fait un
voyeurisme tarifé, un concentré de génitalité totalement isolé du reste de
notre existence, une sexualité parcmètre.
En
décembre 96, un des magnats du porno business en France, M. Benazéraf, était
invité à s'exprimer sur France Culture. "Il faut baiser les
pédophiles", annonçait-il, témoignant à leur égard d'une haine étrange.
Comment l'expliquer ?
La
pornographie officielle, comme l'homosexualité "gay", sont des formes
hautement standardisées pouvant laisser croire que nous jouirions aujourd'hui
d'une liberté jamais égalée. Mais le porno normé implique au contraire un
rétrécissement du champ érotique. En effet, la prospérité du commerce
pornocrate implique qu'en contrepartie la pureté des plus jeunes soit garantie.
L'angélisme fait bon ménage avec le culte des démons de midi.
Pour
disposer et profiter de tous les supports de diffusion modernes, la pornocratie
ne peut pas se permettre d'être accusée de corrompre la jeunesse. Elle doit en
rajouter sur la pureté pour mieux tirer profit de la débauche...
De
même, la tranquillité du bastion gay suppose l'abolition de la pédérastie. La
pureté mythique de l'enfant et de l'adolescent Note 124 sera abandonnée, en compensation, aux
gardiens de l'ordre moral (et à leurs alliés objectifs féminazes) résolument
hostiles aux pédés et au porno... et qui les ont à l’œil ! Le marketing de la
dépravation fait son beurre sur la continence des mineurs.
Sans
doute pour ne pas attirer de trop jeunes oreilles en vadrouille sur les ondes,
la station de radio Fréquence Gaie s'est rebaptisée Radio F.G... Entre deux
boum-boums techno, de larges plages de pub confirment le pouvoir hautement
consommateur de la société gay – et de son franc rose – toute béate
d'américanité primaire.
Ceci
explique que l'on soit passé d'un premier type Note 125, le modèle homo-pédérastique d'essence
grecque discret et furtif, à un second, le modèle gay, plastronnant,
revendicateur et très courtisé pour son pouvoir d 'achat.
• Le premier type, susceptible de toucher
une bonne partie de la jeunesse, est un modèle transitoire, potentiellement
éducatif et compatible avec la famille hétérosexuelle.
• Le second touche une partie réduite – mais
influente – de la population. Il est permanent (ghetto), très inscrit dans la
société marchande, et généralement incompatible avec une vie de famille hétéro.
• Bien entendu, tous les homosexuels ne
s'inscrivent pas dans ce schéma réducteur. Bon nombre d'homos bien intégrés,
tolérants et discrets sont ulcérés par la caricature gay !
Malgré
la promotion médiatique de la Gay Pride Note 126 et l 'acceptation de l'homosexualité adulte, il semble bien que
la plupart des familles refusent, pour leur enfant au moins, le modèle
permanent.
Cette
homosexualité maniérée, marchande, sidéogène, coupée de la famille hétéro et de
l'enfantement, agit comme un repoussoir.
Les
parents craignent qu'une expérience précoce prédétermine leurs enfants et les
enferme dans le ghetto gay. Et même si l'enfant ne devient pas homo, cette
sexualité nuisible pèsera d'un poids insupportable sur son équilibre adulte...
Autrefois,
en cas d'expérience précoce, faute d'un modèle gay visible et institué, les
parents tendaient à minimiser l'incident qui ne pouvait que s'inscrire dans un
processus de maturation hétérosexuelle. Aucun modèle permanent n'existait
pour nourrir leur peur que l'enfant soit aspiré par une autre sphère...
De
temps en temps, pour faire oublier les profits colossaux réalisés par les
spéculateurs et les maîtres de "l'horreur économique", on jette un
notable en pâture aux classes pauvres.
Déjà,
à d'autres époques, puritains et calvinistes prêchaient que le sodomite Note 127 témoignait "d'un mépris envers les
pauvres". Les idées puritaines devenaient "dans des mains ignorantes,
les armes terribles d'une revanche sociale" Note 128.
On
se souvient du notaire de Bruay-en-Artois, trop nanti pour être honnête... Dans
cette même région industrieuse, un film d'Yves Boisset présente Une femme
flic qui, seule face à l'omerta locale, met fin aux agissements d'une
conspiration de nantis ligués pour violer des enfants d'ouvriers Note 129. A quelques kilomètres de là, l'ignoble
Dutroux ne pouvait pas avoir agi seul. Il fallait que derrière lui se cachent
des pervers haut placés...
On
a beau prouver que, dans les pays de prostitution enfantine et adolescente, la
clientèle est à 95% locale et que cette prostitution, aux racines purement
autochtones, prospère en outre sur la pauvreté dans laquelle on laisse ces pays
s'enfoncer, rien n'y fait. Le responsable ne peut être que le passager de
"viol charter", ce nanti qui vient pourrir des enfants, frères des
nôtres, qui fouillent si dignement dans des tas d'ordures pour survivre. Dans
un débat d'Arte sur le sujet, le douteux Zorro suisse Ziegler insistait à
plusieurs reprises pour préciser que les salauds corrupteurs étaient "tous
en costume-cravate..."
On
s'est aperçu, il y a peu, que les moralisateurs des plateaux de télévision, les
grands dénonceurs publics, figuraient parmi les nantis les mieux payés de
France ! Se mettre du côté des plus modestes en tapant sur les
"pervers" haut placés, cela peut rapporter gros !
André
Gide, le "contemporain capital Note 130 " n'a jamais travaillé. Il est le parfait exemple du nanti
pédéraste. Au début du siècle il fut juré d'assises ; il pourrait aujourd'hui
être jugé pour viols et tourisme sexuel...
La
Justice est, nous l'avons vu, soumise aux pressions croisées des médias et des
politiques. Les news sont de plus en plus gorgées de judiciaire. L'hermine
pâlit sous les flashs.
Dans
certains domaines essentiels, notamment la violence physique et le respect de
la propriété, elle a du mal à rentrer en condamnation. Que faire contre des
bandes de jeunes qui, venus assister au procès de l'un des leurs, huent les
magistrates et pissent contre les portes de la salle ? On ne peut pas risquer
un embrasement des cités. Les échéances politiques approchent...
Et
que dire de ces policiers présents au procès de certains d'entre eux, accusés
de "tortures et actes de barbarie" sur des prévenus, traitant en
pleine salle d'audience et sans se gêner les magistrates d'"enculées"
et de "salopes" parce que le verdict ne leur avait pas plu Note 131 ? Avec succès d'ailleurs, puisque,
conscients qu'on ne peut pas se mettre la police à dos, des magistrats
libéreront les présumés tortionnaires en appel.
Les
crimes commis par des mineurs sont, eux aussi, de plus en plus fréquents. Une
association de trente parents dont les enfants ont été tués par des mineurs
s'est créée, indignée par le laxisme dont la justice a souvent fait preuve à
l'égard d'adolescents multirécidivistes violents Note 132.
Il
reste quand même un secteur où la Justice agira sans mollir et sans sourciller.
Dans des affaires de mœurs sans violences, des magistrats encouragés par la
rumeur publique prononcent des sentences de mort carcérale. Cela compense. Nous
citerons cette brève du Parisien Note 133:
" R.T., accusé de viols ou
d'agressions sexuelles sur dix enfants, a été condamné à 20 ans de réclusion
criminelle... Pour s'attirer l'affection de ses victimes, il leur offrait
des cadeaux ou des voyages. "
Voilà
donc ce qu'en quatre petites lignes on peut retenir de plus grave pour
justifier l'emprisonnement"à mort" d'un homme de 54 ans ! Au lieu de
les violer brutalement, ce qui aurait été plus franc, le monstre offrait des
cadeaux et des voyages... contre de l'affection. Ça dépasse l'entendement !
Pour la peine, il ne bénéficiera même pas des grâces présidentielles accordées
aux mutilateurs et aux assassins...
En
matière d'abus et de mineurs délinquants en particulier, la Justice semble
inféodée à un secteur psycho-social qui, nous l'avons amplement démontré, a
perdu le nom de science en s'affranchissant de l'exigence de la preuve
"sans laquelle tout discours se condamne aux fragilités de la croyance et
à la naïveté des convictions" Note 134.
Malgré
ses errements et sa dépendance, notre Justice sans Pyrénées se voudrait absolue
et universelle.
Suite
à l'affaire Dutroux, une marche blanche avait fait descendre 300 000 Belges
dans les rues. Les médias avaient réussi à persuader la population que des
Dutroux il y en avait partout, grâce à la complicité du gouvernement qui
comptait en son sein une mafia pédophile (Botte avait les noms).
Au
delà du pilonnage médiatique, comment expliquer plus profondément le succès que
ces campagnes ont rencontré dans l'opinion ? Nous avons mentionné la revanche
sociale, très circonscrite, autorisée contre les pourris au pouvoir qui
s'envoient les enfants du peuple.
Il
semble bien, aussi, que la protection de la jeunesse permette d'occulter
un problème que notre société a du mal à regarder en face : la protection contre
la jeunesse.
L'incarcération
de plus de deux millions de personnes a permis de réduire un peu la délinquance
globale aux E.U. En revanche, le nombre des mineurs arrêtés pour meurtre a
augmenté de plus des deux tiers Note 135 !
De temps à autres, un massacre scolaire – 6 en 18 mois ! – émeut
l'opinion. On se demande avec combien d'années de décalage les mêmes carnages
vont se produire en France... On sait que, chez nous, les crimes de mineurs
explosent déjà et que la violence scolaire est en constante augmentation.
Dans
ce contexte, la protection sexuelle semble être le dernier pouvoir entre
les mains de parents qui ne peuvent plus "corriger" leurs enfants –
dans tous les sens du terme.
C'est
aussi l'ultime rempart dressé contre un monde extérieur marchand et dédivinisé.
En
outre, on constate que le progrès technique permanent accentue le décalage
entre générations. Les enfants nés avec l'informatique s'y meuvent avec
aisance, parfois avec génie, alors que les parents, eux, piétinent. Les
vedettes du sport ou de la chanson, de plus en plus jeunes, ont moins à
attendre de leur famille que de leur coach ou de leur producteur qui sauront
les guider et gérer leur ascension.
Les
parents conservent encore la "garde du corps" de l'enfant. Ils
ne peuvent, toutefois, l'exercer seuls. Il doivent collaborer avec les
institutions scolaires et socio-éducatives chargées de les assister et de les
orienter dans leur tâche. Un refus pourrait entraîner un soupçon de dérive
sectaire, voire sectaro-pédophilique.
En
s'obnubilant sur un agresseur sexuel largement fantasmé, les parents donnent
une forme tangible à toutes les forces diffuses qui éloignent et menacent leurs
enfants. Ceux dont les enfants, privés d'amour, ont rencontré le pédéraste
consolateur, sont les premiers à vouloir la mort de celui sur qui la société
les autorise à rejeter la responsabilité de tout le malaise familial !
La
consubstantialité parent-enfant, poussée à l'extrême, est parfois illustrée par
des faits divers tragiques. C'est le rituel d'anéantissement familial.
Le parent suicideur, pour qui l'enfant n'est qu'un prolongement de lui-même,
donne la mort à sa progéniture avant de se supprimer. Mais c'est dans la
discrétion que meurent ces enfants sans prénom, victimes de rancunes adultes ou
d'une explosion de normalité bourgeoise...
Comment
le rapport Bauserman a t-il été accueilli aux E.U. ? Très fraîchement, comme on
pouvait s'y attendre ! Des attaques virulentes ont été portées contre la très
puissante A.P.A. Note 136 qui
publie la revue où l'article de Bauserman avait paru. Les médias, à l'instar du
fameux docteur Laura – une Ménie Grégoire yankee – y sont allés de leurs
hoquets courroucés, "on croit rêver", "ça me rend malade",
accusant tout simplement l'A.P.A. de complicité avec les violeurs d'enfants...
Les attaques étaient si violentes que les journaux ont pu parler d'une
véritable croisade menée contre les auteurs du rapport.
L'A.P.A.,
passablement ébranlée, publia deux communiqués contradictoires, l'un affirmant
qu'elle avait toujours lutté contre l'abus sexuel et qu'elle continuerait à le
faire et l'autre qu'elle avait examiné la recherche incriminée sous toutes
les coutures et l'avait trouvé scientifiquement valide.
Le
Congrès eut une réaction très américaine : il demanda comment une recherche qui
aboutit à des conclusions aussi incorrectes avait pu être
financée. Des députés s'insurgèrent à l'idée que les deniers publics aient pu
servir à obtenir des résultats aussi désagréables, fussent-ils scientifiquement
incontestables. En réalité, aucun fonds n'a été investi dans cette étude. Les
chercheurs l'ont menée bénévolement durant leur temps libre. Quant à l'autre
A.P.A., Note
137 également mise en
cause, voyons ce que dans un jargon impayable ses représentants ont déclaré
(textuellement) :
" Nous n'acceptons pas les
recherches incorrectes, et toute recherche qui déclare possible le consentement
de l'enfant est incorrecte. "
" Un enfant ne peut consentir s’il
n'a pas atteint l'âge où il est légalement autorisé à consentir. "
Le
moins que l'on puisse dire, c'est que de tels sophismes nous renvoient plus aux
interdits religieux qu'à la rigueur scientifique !
Pour
finir, l'A.P.A. déclarait qu'elle n'avait tenu compte que de la valeur
scientifique de la recherche et avait négligé ses implications sociales et
politiques, ce qu'elle promettait de ne plus faire à l'avenir... Le rapport fut
transmis à Clinton qui, au mois de juin 99, ne l'avait toujours pas lu.
Le
problème, il est vrai, est délicat. Si malgré des contre-études qui, n'en
doutons pas trouveront facilement un financement, on n'arrive pas à nier la
validité du rapport Bauserman, la justice américaine s'expose à une cascade de
procès en réparation, intentés par ceux qu'une conception trop systématique de
l'abus a fait condamner.
Il
serait préférable de contraindre Bauserman à abjurer sa théorie, comme Galilée
avait dû le faire en son temps... Revenons un instant à nos Créationnistes que
Darwin, on le sait, dérange dans leurs convictions religieuses. Nul doute que,
s’ils étaient au pouvoir, ils s'indigneraient qu'on dilapide l'argent public
pour étayer des thèses évolutionnistes...
Les
capacités de réaction et d'adaptation du système de l'abus sont
proportionnelles à la force qu'il a déjà acquise. Celle-ci, on l'a vu, est
considérable. Il serait donc illusoire d'espérer qu'il implose tout à coup sous
l'impact d'une vérité révélée ! On a donc toutes les raisons de craindre que la
recherche scientifique soit de plus en plus bridée par les interdits et
inféodée aux idéologies à la mode.
Pour
notre part, nous admettrons, à l'instar de tous les experts qui l'ont examiné,
que le rapport est scientifiquement irréprochable. Nous rappellerons, avant de
conclure, quels en sont les points forts :
• Le rapport remet en cause des théories
infondées sur la définition de l'abus et sur ses conséquences.
• Il permet de recentrer l'attention sur les
abus réels, physiques, moraux ou sexuels.
• Il devrait, en toute logique, interdire
que des relations consenties entre un adulte extérieur à la famille et un
adolescent soient assimilées à des viols et traitées sur le même plan que les
sévices réels dont certains enfants ont à souffrir.
• Il devrait interdire aussi que des
condamnations en justice soient fondées sur la théorie notoirement fausse
voulant que l'abus sexuel cause systématiquement des dommages irréparables.
L'aspect potentiellement négatif de certains types de rapports
inter-générationnels ne doit pas occulter la possibilité (statistiquement supérieure)
d'effets positifs ou neutres.
• Les Droits de l'Enfant, totalement
fictifs, devraient commencer à être respectés. Ils ne devraient pas permettre
que la violence soit confondue avec l'initiation sexuelle. Il ne devrait plus
être possible que les auteurs d'atteintes physiques parfois définitives soient
traités avec plus de compréhension que les auteurs d'actes socialement
proscrits, mais dont le caractère dangereux ou même non bénéfique est plus que
douteux. L'échelle des peines encourues doit être revue et redevenir
proportionnelle à la gravité reconnue et avérée des actes commis. La logique
pernicieuse, qui permet aujourd'hui à l'infanticide d'être plus recevable que
l'aventure sexuelle Note 138,
finit par aboutir à l'incrimination et à l'emprisonnement de jeunes enfants
coupables de jeux sexuels entre eux. Elle doit être dénoncée.
• Les apprentis sorciers de l'abusiness
doivent cesser de sacrifier ces enfants qu’ils font commerce de protéger.
• Toute personne arguant d'une théorie
prétendument scientifique pour obtenir la condamnation pénale d'un délinquant
sexuel, ou entretenant sciemment la confusion entre un interdit religieux,
moral ou social et une vérité expérimentale établie, devrait être poursuivie.
Le
rapport Bauserman montre aussi que les folles campagnes émancipatrices des
années 70, revendiquant une liberté sexuelle totale et sans contrôle de
l'enfant, se sont révélées éminemment critiquables et contre-productives.
Même
si elles sont minoritaires, les réactions négatives existent, le rapport le
montre bien. Pour les filles, c'est une minorité importante, et chez les
garçons il existe aussi de vraies victimes de l'abus. La même étude, qui
interdit de considérer tout pédéraste comme nuisible, prouve aussi que certains
d'entre eux au moins le sont.
Le
traumatisme est rare dans les rapports pédérastiques. Néanmoins, on ne peut
retirer à la société son droit de regard sur les pédomaniaques compulsifs, les
fétichistes de l'imberbe, dont les délires obsessionnels peuvent relever de
soins psychologique ou d'une sanction pénale adaptée.
Parmi
tous ces fous d'enfance, combien cultivent un talent ou une passion
qu'ils auraient à cœur de transmettre à l'éphèbe de leurs songes ? Même si
beaucoup d'érastes se fantasment volontiers en nouveaux Socrates, doux initiateurs
à une vie charnelle mâtinée de philosophie ou maîtres platoniques, le contexte
actuel ne favorise guère l'émergence des mentors modernes. Ils sont aujourd'hui
remplacés, avec un succès fort mitigé, par des acteurs sociaux de terrain,
des éducatrices spécialisées...
Monterlant
écrivait :
" Les mouvements de jeunesse sont
pleins d'hommes que, du dehors, on admire d'être si zélés et qui ne le sont que
parce que c'est là qu'ils satisfont leurs penchants fondamentaux. Ils ont fait
coïncider leur devoir et leur plaisir, ce qui est sûrement la meilleure façon
de donner au devoir une bonne trempe. "
Il
ne faut surtout pas imaginer que ces éducateurs troubles se livraient à des
orgies pédophiles ! La plupart sublimaient leurs désirs... Au moins n'étaient-ils
généralement pas mis au pilori pour une attention trop tendre portée à leurs
garçons, une caresse sur les cheveux ou un baiser au coucher.
Aujourd'hui,
pour continuer avec Montherlant, l'abbé De Pradts (La Ville dont le prince
est un enfant) serait mis en garde à vue dès l'acte I et le Supérieur
inculpé pour non dénonciation ! A la fin, Souplier, coupable de viol sur un
camarade plus jeune (c'est la scène de la remise) serait emmené menottes aux
poignets...
Une
des pièces majeures du répertoire dramatique français, revisitée par un metteur
en scène correct, l'effet serait cocasse si on arrivait à oublier qu'une
entreprise de nettoyage éthique est en marche. Aux E.U., dans les universités,
on fait la chasse aux œuvres européocentrées qui représentent quand même
l'essentiel de notre héritage culturel. On impose des quotas d’œuvres
féministes, ethniques, gays, sans égard pour leur valeur intrinsèque... En
France, Mme Bouillon propose d'interdire toute œuvre de fiction laissant
envisager une possibilité d'amour sexué transgénérationnel. Mme Bouillon, qui
est aussi procureur de son état, nous ramène au problème le plus grave, le plus
difficilement réversible, celui sur lequel nous voulons clore ce commentaire: les
dérives judiciaires.
Le
nouveau Code Pénal permettait de distinguer nettement entre l'atteinte sexuelle
et l'agression. Il proposait une majorité raisonnable en deçà de laquelle un
contrôle et une répression modulable pouvait s'exercer au cas par cas. Il a
hélas été dénaturé et détourné de ses buts initiaux. Des intentions louables
ont cédé le pas à une répression infondée dans sa férocité.
Il
faudrait donc revenir à l'esprit du nouveau Code, en étant bien conscients
qu'en l'état, notre société n'est pas près de tolérer une pédomanie en roue
libre qu'elle a elle-même installée en retirant à l'éraste tout rôle
éducatif. Souhaitons toutefois que
l'étude publiée par Bauserman, Rind et Tromovitch contribue à réintroduire la
Raison dans nos tribunaux séculiers possédés par les démons du temps...
Lausanne,
décembre 1999.
Le Monde du 26 janvier 1977:
"Les 27, 28 et 29 janvier,
devant la cour d'assises des Yvelines vont comparaître pour attentat à la
pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude
Gallien et Jean Burckardt, qui arrêtés l'automne 1973 sont déjà restés plus de
trois ans en détention provisoire. Seul Bernard Dejager a récemment bénéficie
du principe de liberté des inculpés. Une si longue détention préventive pour
instruire une simple affaire de "moeurs " où les enfants n'ont pas
été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges
d'instruction qu'ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie
actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive
nous parait déjà scandaleuse. Aujourd'hui, ils risquent d'être condamnes à une
grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles
avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favoris et photographié
leurs jeux sexuels. Nous considérons qu'il y a une disproportion manifeste
d'une part, entre la qualification de "crime" qui justifie une telle
sévérité, et la nature des faits reprochés; d'autre part, entre la caractère
désuet de la loi et la réalité quotidienne d'une société qui tend reconnaître
chez les enfants et les adolescents l'existence d'une vie sexuelle (si une
fille de treize ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire?) La loi
française se contredit lorsqu'elle reconnaît une capacité de discernement d'un
mineur de treize ou quatorze ans qu'elle peut juger et condamner, alors qu'elle
lui refuse cette capacité quand il s'agit de sa Vie affective et sexuelle.
Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne
comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhart ne retrouvent
pas la liberté."
Si vous avez lu, s.v.p. donnez moi votre avis…
Tous vos témoignages m'intéressent…
Ou si vous désirez mettre en
application ces théories, en discuter…
Laissez moi un message sur le
groupe ou sur ma boite personnelle.
Merci. [email protected]