RENAISSANCE – CHAPITRE III

by Argus

Je crois que c’est la sensation retrouvée d’un corps tiède,
amoureusement blotti contre le mien, qui me réveilla à l’aube, ce
matin là. Brisées de fatigue, nous étions restées dans la même
position qu’après avoir fait l’amour, Nancy allongée contre moi, sa
tête posée sur mon épaule, un bras autour de ma taille et sa jambe en
travers des miennes.
Toute alanguie, je la regardais avec émerveillement sans même essayer
d’ordonner les pensées qui tourbillonnaient dans mon esprit. Et
pourtant…! Moi qui n’avais jamais eu de penchants de cette sorte et
qui n’avais même jamais été tentée, à l’inverse de plusieurs de mes
amies, par les avances qui m’avaient été faites, soit dans ma petite
enfance, soit pendant mon adolescence, j’avais découvert l’amour et le
plaisir dans les bras d’une fille et je jugeais, maintenant,
impossible d’y renoncer.
Autre sujet d’étonnement, cet amour, ce désir ne s’adressaient pas à
une femme mais à une enfant et elle y avait répondu - si l’on peut
dire, car elle semblait bien plutôt m’avoir précédé dans cette voie -
avec un enthousiasme et un abandon qui ne me laissaient aucun doute
sur l’amour qu’elle me portait mais qui me surprenaient quelque peu
tant il me semblait qu‘à son age je n‘aurais pu me donner avec une
telle spontanéité. Voila qui bouleversait tout ce que j’avais jamais
pensé et cru comprendre de l’enfance. Voila, surtout, qui me posait un
problème moral grave : pour être claire, j’étais pédophile et bien que
je n’ai pas vraiment pris l’initiative de la séduction, je n’avais pas
su, comme je le devais en tant qu’adulte, contrôler la situation et
empêcher la dérive qui s’était produite. Et, le pire, c’est que je ne
regrettais rien !
Tout ce que je ressentais était un sentiment de joie et de plénitude
qui ne fit que s’amplifier quand Nancy ouvrit doucement ses yeux et me
sourit avec une expression de tendresse qui me bouleversa. En même
temps, elle se blottit davantage contre moi en me tendant ses lèvres.
- As-tu bien dormi, ma chérie ?
- Merveilleusement, et toi ?
- Moi aussi…
- Il faut que je me lève, Maureen va se réveiller…
- Non, il est encore trop tôt. Et puis je ne suis plus invalide,
maintenant, je peux m’en charger. Tu as bien le droit de te reposer à
ton tour…
- Mais cela ne m’ennuie pas…
- Je le sais, ma chérie, mais il n’est pas normal que je te laisse
tout faire.
- Je t’aime, Ellen…
- Je t’aime aussi…
Nous nous embrassâmes de nouveau. Ma petite amante était maintenant
bien réveillée et sa main, après avoir tendrement caressé mes seins,
descendait sournoisement vers mon ventre. Soudain, elle s’arrêta en
arrivant à l’orée de mon sexe.
- Ellen…, est-ce que je peux te poser une question ?
- Bien sur, ma chérie
- Je…, je ne sais pas comment te dire…
J’attendais, le cœur battant, son ton presque angoissé m’inquiétant et
mille pensées dérangeantes tournant dans ma tête.
- Ellen…, euh…, tu es une fille, n’est-ce pas ?
- Oui, ma chérie, comme toi, mais pourquoi me demande tu ça ?
Elle hésita encore, puis, se décidant brusquement :
- Tu sais, quand j’étais petite, j’ai vu un garçon, un petit voisin de
mon age, déculotté, et il avait la même chose que toi, là, dit elle en
montrant mon sexe, et moi je ne l’ai pas…
Je fus tellement soulagée par cette naïve question que je faillis
éclater de rire tant elle était loin des inquiétudes que j‘avais
ressenties. Heureusement, je me retins, ne voulant pas choquer ou
rebuter mon petit amour.
- Tu veux parler de mon clitoris ? dis-je en ouvrant mes jambes pour
le montrer.
- Ça s’appelle comme ça ? Un clitoris ?
- Oui, et toutes les filles en ont un…
- …mais…
- …et toi aussi. Mais il faut que tu sache, d’abord qu’il grandit avec
l’age, et aussi en le caressant, ensuite qu’il est plus ou moins gros
suivant les filles. C’est ce que tu caresse quand tu te touche le
minou et c’est très agréable, n’est-ce pas ?                        
                                                 
- Je n’ai jamais vu le mien…
- Attends une seconde…
Je sautais du lit pour attraper le miroir grossissant dont je me
servais pour me maquiller et, revenant vers elle, je la fis asseoir
sur le lit, les talons sous les fesses et les cuisses bien ouvertes.
Puis, d’un doigt léger, j’écartais les lèvres de son sexe et dégageais
doucement la petite perle rose que j’avais si bien fêtée la veille au
soir.
- Tu le vois, maintenant ? dis-je en lui présentant le miroir.
- C’est ça ?
- Oui, ma chérie…
Et, toute excitée, je mouillais prestement mon doigt de salive avant
de commencer à la masturber. Elle frémit en se cambrant sous la
caresse mais posa sa main sur la mienne pour l’arrêter.
- Tu veux me montrer le tien ?
Sans répondre, je m’installais dans la même position qu’elle et lui
faisant face. J’étais déjà décalottée, raidie et même mouillée. Les
sourcils froncés, elle nous examina longuement, ses yeux allant de moi
au miroir et du miroir à moi.
- Et…, tu crois que je serai comme toi, plus tard…?
- Honnêtement, ma chérie, je ne sais pas. C’est possible, mais pas
sur. Si je me souviens bien, le mien n’était pas beaucoup plus gros
que le tien quand j’avais ton age. Tout a changé, d’abord vers treize
ou quatorze ans, et ensuite quand je me suis mariée. Il faut dire que
mon mari l’aimais beaucoup et le caressait tout le temps…
- Alors, tu pourras me le caresser aussi ? J’aimerais tant être comme toi…
- Mais, mon amour, je ne demandes que ça !
Et, écartant la main qu’elle avait posé sur la mienne, je recommençais
à la masturber en lui demandant d’une voix rauque de désir :
- Caresse moi, toi aussi, en même temps…
Nous nous masturbâmes ainsi, lentement, longuement, chacune épiant la
montée du plaisir dans les yeux de l’autre. Nous frissonnions en
chœur, nous raidissant pour ne pas nous laisser submerger par les
délicieuses sensations que nous éprouvions. Je voyais Nancy mordre
fortement sa lèvre inférieure avec une expression presque douloureuse
peinte sur sa figure. Quand à moi, je tremblais de tous mes membres,
les seins gonflés et douloureux. Et nos mains continuaient, toujours
au même rythme, effleurant délicatement nos clitoris jusqu’à ce que je
voie soudain les yeux de Nancy s’agrandir démesurément tandis qu’elle
se laissait aller en arrière en gémissant et que je m’abandonnais à
mon tour au plaisir.
Nous sommes restées ainsi un long moment, encore haletantes, jusqu’à
ce que je retrouve assez de forces pour ramper jusqu’à mon petit amour
et la prendre dans mes bras où elle se blottit à nouveau.
- Tu vois, ma chérie, l’important n’est pas la taille de ton clitoris,
mais le plaisir qu’il te donne…
Elle eut un sourire un peu las avant que je reprenne :
- Reste là à te reposer, si tu veux, je vais prendre une douche…
- Je peux venir avec toi ?
- Tu ne veux pas dormir un petit peu ? Tu n’es pas trop fatiguée ?
- Non, je préfère me lever…
- Alors, viens, ma chérie…
Nous restâmes longtemps sous la douche, laissant l’eau chaude
ruisseler sur nous et chasser notre lassitude. Je m’agenouillais pour
savonner amoureusement le petit corps soyeux, émerveillée par la
perfection de ses formes enfantines que je ne me lassais pas de
caresser : le buste gracile dont j’agaçais légèrement les pointes
roses, les hanches à peine rondes, les petites fesses dures et les
longues jambes nerveuses. Malgré l’envie qui me tenaillait encore,
j’évitais de m’attarder sur la fente du sexe, me bornant à le
rafraîchir longuement.
Elle voulut, ensuite, me rendre les mêmes soins, caressant tout mon
corps de ses petites mains, s’attardant longuement sur mes seins
qu’elle embrassa avec passion, avant d’aller fouiller ma fente et de
manipuler sournoisement mon clitoris, mais je l’écartais fermement en
lui disant que nous aurions tout le temps la prochaine nuit.
Finalement, nous nous séchâmes mutuellement et, après un dernier
baiser, Nancy toute nue, courût s’habiller dans sa chambre.
La matinée se passa comme à l’accoutumée, si ce n’est que je pris ma
part du travail et, surtout, que nous ne pouvions nous croiser sans
nous sourire et nous frôler. Après le repas de midi, nous nous
retrouvâmes seules, Maureen faisant sa sieste. Il faisait trop chaud
dehors, même à l’ombre, pour que nous allions au jardin et je ne
voulais pas que nous montions dans ma chambre, sachant trop bien ce
qui arriverait.
 Je décidais de m’installer sur le canapé, dans le living room où il
faisait délicieusement frais et Nancy, revenant de coucher Maureen,
vint s’allonger à coté de moi, sa tête reposant sur mes cuisses et un
bras passé autour de ma taille. Nous restâmes ainsi un moment, sans
parler, savourant simplement la joie d’être ensemble.
- Tu es bien, ma chérie ?
- ….mmmmm… oui, et toi ?
- moi aussi…
Un silence. Et puis :
- Ellen…, je peux te demander quelque chose ?
- Bien sur,ma chérie…
- Ce que nous avons fait ensemble…, c‘est ça « faire l’amour » ?
- Oui ma chérie, c’est ça.
- Mais, je ne comprends pas. Quand on parle de « faire l’amour », je
croyais qu’il s’agissait de ce que fait un garçon avec une fille, pas
deux filles ensemble…
- Tu as raison, c’est généralement ce qui se passe. Mais, vois tu,
pour faire l’amour avec une autre personne, il faut l’aimer
énormément, et n’aimer qu’elle. Et à cause de cela, on a envie de lui
donner du plaisir. En principe, c’est entre un garçon et une fille.
Mais il arrive que deux garçons ou deux filles s’aiment et alors, ils
ou elles ont envie de faire l’amour ensemble, comme nous.
- Ah…  et, tu as déjà été amoureuse d’une autre fille ?
- Non, jamais, ma chérie. Tu es la première. Et toi ?
- Moi non plus. Et jamais, non plus d’un garçon. Mais toi, je t’aime,
oh, si tu savais comme je t’aime…
- Je sais, ma chérie, par ce que je t’aime, moi aussi, comme une folle…
- Je voudrais qu’on puisse se marier, toi et moi, pour rester toujours
ensemble…
- Malheureusement, ma chérie, c’est impossible, pour deux filles de se
marier ensemble [à cette époque, je ne savais pas que les mariages
entre personnes du même sexe commençaient à être autorisés dans
certains états] Et aussi, il faut que je te dise quelque chose
d’important. Tu es encore très jeune. Les gens te voient comme une
petite fille. Ils ne comprendraient pas que nous nous aimons vraiment
et que nous avons besoin de nous le prouver en faisant l‘amour. Si
cela se savait, on m’accuserait de t’avoir violée, on me mettrait en
prison et nous serions séparées pour toujours.
- Mais je ne veux pas que tu ailles en prison. Je t’aime et je veux
rester avec toi. Et je veux continuer de faire l’amour avec toi…
- Alors, ma chérie, il ne faudra pas en parler, ni montrer que nous
nous aimons.
- Je te le promets. Je ferais attention, mais tu ne m’abandonneras
pas, dis ?
Et elle jeta ses bras autour de mon cou, se serrant désespérément
contre moi.
- Je te le promets, ma chérie, je n’ai pas envie de te perdre, moi non
plus…je t’aime  trop…
Nous nous embrassions fiévreusement quand, soudain, elle se dégagea de
mon étreinte, et, se redressant, me regarda dans les yeux avec une
expression joyeuse :
- J’ai une idée ! Puisque nous venons de nous dire que nous nous
aimons et que nous voulons toujours rester ensemble, c’est comme si
nous nous étions mariées,n’est-ce pas ?
J’approuvais de la tête.
- Alors, ce soir, si tu veux bien, nous allons faire comme si c’était
le jour de notre mariage. On va se faire très belles, toutes les deux,
on va faire un repas de fête et, après dîner, on fera notre nuit de
noces, d’accord… ?
J’étais, tout à la fois, amusée, attendrie, émue, même. En outre, une
grande excitation  se mêlait à ces sentiments à l’idée de ce qui
allait se passer ce soir entre nous. Mes sens s’étaient réveillés
depuis la veille et je pensais sans cesse à toutes les nouvelles
expériences érotiques que j’allais partager avec Nancy. J’étais,
certes, une lesbienne novice, mais je ne manquais pas d’expérience
amoureuse, j’avais, par ailleurs, quelques idées et puis, j’aurais
tout le temps de me perfectionner…
En attendant, nous nous partageâmes les tâches : je ferais les
courses, préparerais le repas et la chambre « nuptiale », Nancy
s’occuperait de Maureen et dresserait la table. Nous eûmes quelques
heures d’activité fiévreuse mais à 7.30 P.M. tout était prêt.
Je jetais un dernier coup d’œil à mon miroir. Je portais un ensemble
en soie sauvage gris-bleu. La veste, largement échancrée, laissait
entrevoir le sillon entre mes seins et  la jupe, moulant étroitement
mes hanches et largement évasée ensuite, couvrait juste mon genou,
dégageant mes jambes gainées de bas de soie couleur fumée et terminées
par des escarpins vernis. Un seul bijou : les boucles d’oreilles en
diamants offertes par Phil pour nos fiançailles. Tout était parfait.
Je pris dans mes bras Maureen que Nancy m’avait confiée après l’avoir
coiffée et habillée d’un ravissante robe rose et je descendis. La
table était dressée dans le living-room. Elle était superbement
décorée : porcelaine, cristaux, argenterie, tout étincelait entre les
fleurs qui faisaient le chemin de table. De la cuisine venaient les
odeurs alléchantes du repas qui nous attendait. Notre soirée
s’annonçait bien.
J’entendis se fermer la porte de la chambre de Nancy.  J’appuyais
aussitôt sur la télécommande et ce fût au son de la « Marche
Nuptiale » qu’elle descendit l’escalier. Elle était éblouissante : ses
longs cheveux blonds, brillants comme de l’or tant ils avaient été
brossés, nappaient ses épaules nues. Elle portait une robe tunique
blanche à fines bretelles qui la moulait étroitement, accentuant ses
formes à peine esquissées et s’arrêtait à mi-cuisse sur de longs bas
résille, blancs également, qui montaient jusqu’au dessus du genou.
J’allais à sa rencontre, mes yeux fixés dans les siens, tant je ne
pouvais me rassasier de cette vision. Nos mains tendues se trouvèrent
d’elles même alors qu’elle atteignait les dernières marches et nos
bouches s’effleurèrent. Puis, je me détournais et, tenant toujours sa
main, la conduisit à la table où nous attendait Maureen que j’y avais
installée et qui la considérait bouche bée tant elle-même était
sensible à sa beauté.
Nous bûmes alors le champagne français que j’avais acheté à cette
occasion et nous en donnâmes même une goutte à Maureen qui l’avait
réclamée et qui nous fit une petite grimace comique tant les bulles la
surprirent et lui piquèrent la langue. Nous la fîmes manger rapidement
car elle commençait à s’endormir et nous allâmes, ensemble, la
coucher. Puis nous redescendîmes et notre soirée commença vraiment.